Mémorial Modibo Keita : Quand « Mbemba » dévoile l’âme de Salif Kéita

Le Mémorial Modibo Kéita a accueilli un moment culturel fort, presque intime, où la musique et l’histoire se sont entremêlées.

18 Août 2025 - 15:07
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Mémorial Modibo Keita : Quand « Mbemba » dévoile l’âme de Salif Kéita

Sous le thème « Mbemba : Salif Kéita et sa quête d’une légitimité artistique », le professeur et cinéaste Cheick Chérif Kéïta, parrain culturel du mois d’août, a offert au public une plongée profonde dans l’univers du « Rossignol de la musique mandingue ».

L’événement s’inscrivait dans le cadre de l’Année de la Culture, une initiative du Président de la Transition.

A la table d’honneur, aux côtés du conférencier, figuraient Salia Mallé, chargé de mission et le chef de cabinet du département de la Culture. Dès les premières minutes, le ton était donné : avant de parler de Salif Kéita, il fallait l’écouter. Dans un silence attentif, la salle a vibré au son de « Mbemba », morceau phare extrait de l’album éponyme sorti en 2009.

Une fois la dernière note retombée, Cheick Chérif Kéïta a tendu la parole au public, demandant à chacun ce qu’il avait compris des paroles. Les réponses, multiples et parfois contrastées, ont confirmé la richesse et la profondeur du texte. Pour le conférencier, cette diversité d’interprétations illustre une vérité universelle : « Les chansons des grands artistes sont des fenêtres ouvertes sur les contradictions de la société ».

Dans « Mbemba », Salif parle de sa vie, de sa communauté, et des grandes figures de son village natal, Badougou Djoliba. L’œuvre fait référence à deux concepts fondamentaux de la société mandingue. Au fil de son analyse, Cheick Chérif Kéita a livré une traduction commentée du morceau, révélant toute la subtilité poétique et la portée philosophique de ses paroles. « A chaque chose son temps, à chaque époque ses hommes », résume-t-il, en rappelant que derrière l’artiste adulé se cache un homme resté fidèle à ses racines, malgré la célébrité et les scènes internationales.

La conférence, rythmée par des anecdotes, des archives sonores et des images rares, a permis de revisiter la trajectoire hors norme d’un artiste qui a dû surmonter préjugés, obstacles sociaux et défiance pour imposer sa voix. En guise de conclusion, Cheick Chérif  a exhorté les jeunes créateurs maliens à puiser dans leur héritage pour produire des œuvres universelles mais profondément enracinées dans l’âme culturelle du pays.

Ce soir-là, au Mémorial, « Mbemba » n’était pas qu’une chanson. C’était un pont entre passé et présent, un écho vibrant de la mémoire collective malienne.

Y.A.C.

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