Non-participation du PS YELEN KURA à la marche du 21 mai : «L’Opposition n’est pas une camisole de force », dixit son porte-parole

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Le communiqué relatif à la non-participation du Parti socialiste Yelen Kura (PS Yelen Kura) à la marche de l’opposition du 21 mai est diversement apprécié. D’aucuns estimant que c’est une manière pour ledit parti de prendre ses distances vis-à-vis de l’opposition. Pour plus d’informations, nous avons joint au téléphone le secrétaire aux relations extérieures et de la coopération internationale, porte-parole du PS Yelen Kura, Beydi Diakité.

Le Prétoire: Dans un communiqué, vous avez annoncé votre non-participation à la marche de l’opposition prévue le 21 mai 2016. Avez-vous échangé avec les autres partis de l’opposition avant de prendre cette décision ?

Lors de la réunion statutaire du bureau exécutif national du parti, le samedi 7 mai, la décision a été prise de suspendre la participation du parti à la marche de l’opposition prévue le 21 mai. Cela a été motivé par des constats et des faits. Le PS Yelen Kura, à l’issue de son 1er congrès ordinaire en août 2015,   a mandaté le bureau exécutif national sur  des résolutions et des recommandations. Parmi lesquelles l’ancrage du PS à l’opposition dans un premier temps. Le congrès a aussi demandé au bureau exécutif national d’œuvrer et d’adhérer à toute initiative de réconciliation nationale ainsi que le retour au pays de l’ancien président Amadou Toumani Touré. A cela s’ajoute la création de l’école du parti et la fédération des partis socialistes du Mali. Le point saillant qui nous concerne ici est d’adhérer à toute initiative de réconciliation nationale et le retour d’ATT.

Etant mandaté par le congrès, le bureau a adhéré à l’initiative prise par Hamane Touré dit «Serpent» et d’autres personnes. Il s’agit de l’organisation d’un grand meeting de réconciliation nationale dont nous sommes aujourd’hui acteurs. Nous avons commencé l’organisation de ce meeting il y a plus de 2 mois  avec toutes les composantes de la société nationale. Que ce soit l’opposition, la majorité ou la société civile. On se retrouve chaque lundi et mercredi au Cicb pour organiser cette rencontre. Nous pensons que c’est un engagement du parti que le bureau national devrait exécuter. Notons que parallèlement à cela, il a été décidé une marche de l’opposition dont nous sommes partie prenante. Malheureusement, il y a eu une coïncidence,   nous avions décidé d’organiser le meeting le 23 avril dernier. Et l’opposition avait choisi la même date. Coïncidence heureuse ou malheureuse je ne sais pas. Pour des raisons de santé du Président de la République, tous ces événements ont été reportés. Et nous avons reporté notre meeting au 21 mai. Par extraordinaire, nous avons vu que la même date a été retenue par l’opposition pour sa marche. En tant que parti responsable, nous avons pensé qu’au-delà du fait partisan, l’essentiel pour nous aujourd’hui est d’aller vers la réconciliation qui ne peut pas se faire sans le Président Amadou Toumani Touré, en exil, qui a apporté tout son savoir-faire pour le développement du Mali.  Au regard de cela, nous avons décidé de travailler dans ce sens. Mais force est de reconnaitre que nous ne pouvons pas participer à un meeting de réconciliation et marcher le même jour pour dénoncer les dérives du pouvoir. Ce n’était pas responsable pour notre parti d’aller dans les deux sens. Il fallait trancher cette question qui dépassait le Président du parti, Amadou Koïta, qui n’est pas le seul cadre du parti. A la réunion du parti, de façon unanime, à la limite, le président Koïta était en minorité, nous avons décidé d’adresser une lettre au chef de file de l’opposition avec ampliation aux autres chefs de partis pour faire un communiqué de façon responsable.

Après votre décision de ne pas participer à la marche, d’aucuns vous accusent d’avoir choisi votre camp (la majorité). Que leur répondez-vous ?

Vous savez, l’opposition n’est pas une camisole de force. Personne ne nous a contraints à entrer dans l’opposition. Nous l’avons choisie à travers nos idéologies et le combat que nous avons mené. La trace du PS pour le rayonnement de la démocratie et le combat contre le coup d’Etat à travers notre président Amadou Koïta ne sont pas à démontrer. Nous, nos positions, on ne s’en cache pas. Mais on ne prend pas de décisions à la va vite. Nos décisions sont réfléchies et responsables. Ce n’est pas une question d’aller à la majorité ou de rester à l’opposition. Nous avons fait un choix judicieux et responsable. Cette question d’être à la majorité ou à l’opposition n’est pas une question d’actualité.

Est-ce à dire que la nomination de votre président à la tête de la Cellule d’appui à la déconcentration et à la décentralisation n’entame en rien votre militantisme à l’opposition ?

Absolument rien ! Le PS Yelen Kura regorge des cadres qui travaillent dans l’administration publique. Des douaniers, des avocats, des ingénieurs, des médecins qui exercent leurs fonctions de tous les jours dans l’administration publique. Etre dans l’opposition ou dans la majorité est une chose, être au service de sa nation en est une autre. Les deux ne doivent pas empêcher de faire son travail d’opposant ou de faire son travail de soutien à l’action gouvernementale. C’est très facile pour les gens de faire des raccourcis. Ce n’est pas la première fois que notre président soit nommé à un poste de responsabilité. Au-delà de tout cela, est-ce que Amadou Koïta est le seul responsable de l’opposition nommé à un poste de responsabilité ? Pourquoi on ne parle pas des autres ? Pourquoi fait-on de son cas un problème ? Il y a des cadres de l’opposition qui ont occupé des hautes fonctions de responsabilité. Et pour autant, on n’en a pas parlé. Sachons raison gardée.

Réalisée par Oumar       KONATE

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