Pour l'amélioraiton du fichier électoral : Ce que le gouvernement va proposer à la classe politique
Le gouvernement a fait réaliser une étude dans le cadre de l’amélioration du fichier électoral issu du Recensement administratif à caractère électoral (Race). Cette étude qui a été faite par la Délégation générale aux élections (DGE) a abouti à deux solutions qui seront soumises cette semaine à l’appréciation de la classe politique.
Pour l’élaboration d’un fichier électoral offrant le maximum de fiabilité et l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles, le gouvernement a fait faire par la Délégation générale aux élections (DGE) une étude pour l’amélioration du fichier électoral issu du Race. D’après leur rapport datant de ce mois de mai, la réflexion du général Siaka Sangaré et de ses camarades a abouti à deux solutions possibles. La première propose « la purge des listes électorales actuelles par la radiation de tous les titulaires des cartes d’électeur non retirées lors des communales de 2009 et le renforcement des capacités des commissions administratives de révision des listes électorales par des équipes conjointes d’appui MATCL-DGE ». Il s’agira d’une opération simple qui consiste à faire l’état récapitulatif des cartes d’électeurs non retirées après les communales de 2009. Le mode opératoire de cette solution comporte 3 phases. La première consistera à l’identification des cartes non retirées et l’établissement de leurs listes par commune, par les sous-préfets et les maires du district de Bamako avant le début des opérations de révision, étant entendu que ces listes seront affichées pendant un mois. La deuxième phase verra la vérification et la validation des listes par les électeurs pendant le 1er mois de la période de révision ; tandis que la phase 3 consistera à la radiation des titulaires de cartes non retirées au terme du délai imparti. La commission administrative inscrit sur les tableaux rectificatifs de radiation les titulaires de cartes non retirées. Cette hypothèse comporte des avantages et des inconvénients, selon l’étude. Comme avantages, elle permettra la réduction des dépenses ; la réduction du risque de fraude sur les cartes d’élections ; une meilleure gestion des bureaux de vote dont le nombre sera réduit ; la correction des anomalies décelées lors de la dernière mise à jour du fichier électoral ; la mise en œuvre facile et moins coûteuse. En terme d’inconvénients, il faut dire que la mise en œuvre de cette solution A est liée à la disponibilité des cartes d’électeurs non retirées ; la présence possible sur les listes des électeurs absents de la commune (décédés ou ayant quitté la commune après le scrutin de 2009).
Quant à la solution B, elle consiste à la révision des listes électorales de 2011 appuyée d’un contrôle physique des électeurs et la remise immédiate de la carte d’électeur sur laquelle sera incrustée une photo d’identité. Il s’agira concrètement d’afficher les listes électorales et d’inviter les citoyens à venir se présenter physiquement pour se faire identifier au moyen d’une pièce d’identité ou de toute autre pièce en tenant lieu et recevoir à main propre leur carte d’électeur renseignée manuellement avec possibilité du choix du centre de vote. En terme d’avantages, on retient que cette solution permet d’éliminer des listes électorales tous les électeurs décédés ou ayant quitté la commune ; de rapprocher les électeurs de leur bureau de vote, surtout dans les communes urbaines et nomades ; d’éviter de disposer des cartes personnalisées non distribuées qui consistent de plus en plus une source de fraude ; une identification précise de l’électeur ; réduire la fraude sur les cartes d’électeurs. Comme inconvénients, l’étude note que cette solution comporte : un risque élevé d’inscriptions multiples ; les électeurs absents au moment du contrôle physique perdent leur droit de vote ; l’inadaptation à la loi électorale qui prescrit l’inscription d’office ; la solution nécessitant plus de temps et de ressources financières (coûts des appareils photographiques et divers frais de fonctionnement) pour sa mise en œuvre ; difficultés de mobilisation de l’électorat et la manipulation fastidieuse des photos et registres.
Selon nos sources, ce sont ces deux propositions de solutions qui seront soumises à la classe politique par le gouvernement au cours d’un atelier prévu cette semaine. On espère évidemment que l’une de ces solutions sera retenue pour l’organisation des élections de 2012.
Abdoulaye Diakité
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