Dr. Abdoulaye Guindo, directeur général adjoint de la santé : « Toute mesure qui limite les contacts interhumains est toujours salutaire »

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Sur le bien-fondé et l’apport du couvre-feu à la lutte contre la propagation de la maladie à Coronavirus, Dr. Abdoulaye Guindo, directeur général adjoint de la santé estime que le couvre-feu a servi de stratégie pour couper la chaîne de transmission du virus. Pour lui, les forces de l’ordre les ont aidées au respect strict du couvre-feu en facilitant la désinfection des lieux publics et le transport des patients. « Toute mesure qui limite les contacts interhumains est toujours salutaire», a-t-il déclaré, le samedi 16 mai 2020, au cours d’une rencontre avec les hommes de médias.  

Selon le directeur général adjoint de la santé, Dr. Abdoulaye Guindo, la lutte contre le Coronavirus passe nécessairement par la prévention, la prise en charge et la coordination des actions à travers une approche multisectorielle et multidimensionnelle concernant le personnel de la santé, les forces de l’ordre et de sécurité (protection civile, police, gendarmerie, garde nationale etc…). Pour lui, le personnel de la santé a toujours travaillé avec les forces de l’ordre même en temps normal. Dans le système de santé, dira-t-il, les forces de l’ordre jouent un rôle important dans le cadre du Coronavirus dont la protection civile a particulièrement aidé le personnel de la santé dans le cadre de l’évacuation des malades et des personnes accidentées au niveau des districts sanitaires. « Lorsque quelqu’un est testé positif, en concert avec les directions régionales de la santé, la protection civile est sollicitée pour assurer le transport des patients au niveau des centres de prise en charge », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que la protection civile à accompagner les services de santé dans le domaine de la désinfection des lieux publics avec une intervention à grande échelle dont 92 marchés et 16 gares routières ont été pulvérisés dans le district de Bamako. « Nous avons souvent des difficultés d’évacuation de certains patients pour leur transfert vers les centres de prise en charge et même parfois pour le prélèvement, alors les forces de l’ordre sont sollicitées pour faciliter tout cela. Les forces de l’ordre jouent également un rôle important dans le cadre de l’évacuation des compatriotes bloqués à l’étranger à cause du Coronavirus.», a-t- expliqué.

Le couvre-feu comme stratégie de réduction des risques

Pour le directeur général adjoint de la santé, Dr. Abdoulaye Guindo, puisque le confinement n’a pas pu se faire compte tenu de ses conséquences au Mali, le couvre-feu a servi de stratégie pour couper la chaîne de transmission du virus au moins durant la nuit. « Puisque le confinement n’était pas possible on n’a pensé qu’il faut réduire les contacts interhumains pendant la nuit. Les forces de l’ordre nous ont aidées pour le respect strict du couvre-feu. Toute mesure qui limite les contacts interhumains est toujours salutaire», a-t-il dit. « Nous avons reçu des mesures sociales, des revendications sociales qui ont favorisé la levée du couvre-feu, mais nous appelons les uns et les autres à respecter les mesures barrières : le port des masques, la distanciation sociale, d’éviter les salutations avec les mains. La prise en charge a un coût élevé pour cette maladie. Nous avons 3 centres de prise en charge qui sont en train d’être débordés par des cas positifs. Nous avons envisagé de prendre les quatre cent lits au niveau du FEBAK pour accueillir les cas asymptomatiques. Pour ce faire, il faut que nous respectons les mesures barrières et les mesures de préventions pour casser la chaîne de transmission puisse qu’au Mali la transmission est devenue totalement communautaire. C’est ce que nous avons beaucoup craint et c’est ce qui est arrivée. Actuellement, plus de 700 cas sont testés positifs mais aussi des cas de guérison et malheureusement des cas de décès dont la quasi-totalité sont des personnes âgées avec des coups de morbidité à savoir le diabète, l’hypertension  etc. Mais nous déplorons le recours tardif aux services de santé. », a-t-il soutenu.

La protection civile, actrice de veille sur les risques et les catastrophes

Par ailleurs, les journalistes ont également rencontré les responsables de la direction générale de la protection civile qui estiment que leur structure assure le secrétariat permanent de la plateforme nationale pour la réduction des risques et des catastrophes sous la supervision d’un comité de suivi interministériel au niveau de la primature dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus. Pour le directeur général de la protection civile, le Colonel Seydou Doumbia, cette plateforme comprend une trentaine de services qui se réunissent  de manière hebdomadaire  pour faire le point des activités et de prendre des dispositions dans la lutte contre le Coronavirus.  Pour sa part, Tiécoura Samaké, directeur général adjoint de la protection civile, a estimé que le couvre-feu a permis d’amoindrir les accidents de circulation car 70% des activités de la protection civile sont focalisées sur les accidents de circulation. A en croire, la période du couvre-feu a été l’un des temps forts pour faciliter la désinfection des lieux publics et d’assurer des activités d’assistance et de secours des personnes à domicile et dans les services.

 

Moussa Dagnoko

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