Lutte contre le paludisme : Le Mali renforce sa stratégie de combat
A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le paludisme célébrée vendredi dernier, le Mali a renforcé sa stratégie de lutte contre l'une des maladies les plus meurtrières d'Afrique.

Devenant le 20ᵉ pays du continent à introduire le vaccin antipaludique, il est surtout le premier au monde à adopter une approche hybride innovante, alliant vaccination systématique et administration saisonnière.
En 2023, le Mali comptait pour 3,1 % des cas de paludisme recensés dans le monde, soit près de 8,15 millions de malades, et enregistrait 2,4% des décès mondiaux dus à la maladie. Un fardeau sanitaire colossal qui place le pays parmi les 11 pays les plus touchés au monde, avec une incidence en forte hausse ces dernières années.
Face à cette urgence sanitaire, les autorités maliennes, appuyées par Gavi, l'Alliance du vaccin, l'UNICEF et l'OMS, ont mis en place une riposte de taille : le déploiement du vaccin R21/Matrix-M, à travers une stratégie hybride inédite. Les enfants de cinq à 36 mois recevront trois premières doses basées sur l'âge, suivies de deux doses administrées chaque année avant la saison des pluies, période où les risques de transmission explosent. Avec 927 800 doses prêtes pour la phase initiale dans 19 districts des régions de Kayes, Koulikoro, Mopti, Ségou et Sikasso, le Mali s'engage à protéger efficacement ses enfants contre le paludisme. L'approche saisonnière maximise l'impact de la vaccination en synchronisant les pics de protection avec les périodes de transmission maximale. « Le vaccin est une avancée capitale dans notre arsenal de lutte contre le paludisme », a souligné le Colonel Assa Badiallo Touré, Ministre de la Santé et du Développement social, rendant hommage aux chercheurs maliens du MRTC pour leur contribution décisive aux essais cliniques. En effet, l'élan malien s'inscrit dans une dynamique continentale.
Depuis 2023, plus de 24 millions de doses ont été livrées en Afrique, où 20 pays représentant 70 % de la charge mondiale de paludisme ont introduit le vaccin. À terme, ce sont 13 millions d'enfants supplémentaires qui seront protégés d'ici à fin 2025. « Le vaccin n'est pas une solution unique, mais un complément indispensable aux mesures existantes comme les moustiquaires, la chimio-prévention et la pulvérisation d'insecticide », rappelle le Dr Pierre Ngom, Représentant de l’UNICEF au Mali.
Par ailleurs, la réussite de cette campagne dépendra aussi des moyens financiers mobilisés. Alors que Gavi prévoit de renforcer son soutien sur la période 2026-2030, la mobilisation de fonds devient essentielle pour maintenir cet élan historique et faire reculer durablement le paludisme. Pour le Mali, ce lancement n'est pas seulement une campagne de vaccination. C'est une promesse, celle d'un avenir où les enfants naîtront et grandiront à l'abri de cette maladie ancestrale.
Adama Coulibaly
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