Processus de réconciliation et de reconstruction de la paix : L’Evêque Trevor William partage l’expérience irlandaise avec les Maliens

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Cette conférence dont le thème était: «Les meilleures pratiques de construction de la paix: le rôle des leaders religieux», avait un hôte de marque, l’Evêque Trevor William, venu partager l’expérience de son pays, l’Irlande du Nord, en matière de reconstruction de la paix.

La cérémonie était présidée par Mamadou Sogoba, Conseiller technique au ministère de la Réconciliation Nationale, en présence du Président du Réseau plaidoyer et lobbying, Massama Sinaba, et du représentant d’ACT – Alliance, un réseau d’ONGs chrétiennes.

C’est convaincu que les religieux peuvent jouer un rôle déterminant dans le processus de réconciliation et de reconstruction de la paix au Mali que le RPL a initié cette rencontre, qui avait à son ordre du jour un exposé sur l’expérience de l’Irlande du Nord. En effet, selon le modérateur de la rencontre, partout dans le monde, les hommes de Dieu se sont toujours illustrés dans les processus de reconstruction de la paix.

Il a cité notamment l’exemple récent du Madagascar, où, sous l’égide des leaders religieux, les anciens Présidents de la République de ce pays insulaire se sont retrouvés et réconciliés. Il a également rappelé l’exemple de Desmond Tutu en Afrique du Sud, ce célèbre homme de Dieu qui s’est distingué dans la résolution de l’Apartheid au pays de Nelson Mandela.

Selon le Conseiller technique du ministère de la Réconciliation Nationale, cette rencontre revêtait une importance primordiale pour son département. Il a indiqué que les leaders religieux constituaient des acteurs – clé du processus de réconciliation nationale. Pour preuve, il a rappelé la grande mobilisation qu’ils ont réalisée il y a quelques jours au Stade Omnisports.

Pour rappel, le conflit nord irlandais commence dans la seconde moitié des années 1960, par un mouvement pour les droits civiques contre la ségrégation confessionnelle que subit la minorité catholique. L’opposition entre républicains et nationalistes (principalement catholiques), d’une part, et loyalistes et unionistes (principalement protestants), d’autre part, sur l’avenir de l’Irlande du Nord entraîne une montée de la violence, qui durera 30 ans.

Elle est le fait de groupes paramilitaires républicains, comme l’IRA (Armée républicaine irlandaise)  provisoire, dont le but est de mettre fin à l’autorité britannique en Irlande du Nord et de créer une République irlandaise sur l’ensemble de l’île, et loyalistes, comme l’Ulster Volunteer Force, formée en 1966 pour stopper ce qu’elle perçoit comme la détérioration du caractère britannique du pays, mais aussi d’émeutes populaires et des forces de sécurité de l’État, l’Armée britannique et la police.

Le conflit nord-irlandais est diversement défini par plusieurs de ses acteurs, soit comme une guerre, un conflit ethnique, une guérilla ou une guerre civile. L’action des groupes paramilitaires républicains (principalement l’IRA provisoire) est considérée comme du terrorisme par les forces de sécurité britanniques, mais aussi comme une révolution, une insurrection ou une résistance militaire à l’occupation et à l’impérialisme britannique par leurs partisans. Les historiens sont partagés sur ces qualifications, certains refusant l’usage du terme «terrorisme».

Youssouf Diallo

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