Affaire Moussa Mara : L’ancien PM risque 24 mois de prison et une inéligibilité

Le bras de fer entre le parquet de lutte contre la cybercriminalité et les avocats de l’ancien Premier ministre s’est joué, hier lundi au tribunal de la Commune IV où l’affaire avait débuté par ballet d’auditions spectaculaire.

1 Octobre 2025 - 11:36
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Affaire Moussa Mara : L’ancien PM risque 24 mois de prison et une inéligibilité

 Il était question pour le prétendant déclaré à la magistrature suprême de s’expliquer sur la teneur de propos qu’il avait posté sur ses plate-formes sociales, dans lesquels il évoquait sa visite en milieu carcéral à certains détenus d’opinion et les assurait de tout mettre en œuvre pour qu’ils recouvrent la liberté. « Aussi longtemps que dure la nuit, le soleil finira évidemment par apparaître ! Et nous nous battrons par tous les moyens pour que cela arrive, et le plus tôt possible ! ». Tel est le contenu du tweet ayant inspiré aux autorités judiciaires son interpellation.

Quoiqu’assisté d’éminents avocats dont Me Mountaga Tall, l’ancien député, non moins ancien président du parti dissous Yelema, va écoper d’une inculpation avec mandat de dépôt pour « atteinte au crédit de l’Etat, opposition à l’autorité légitime et incitation au trouble à l’ordre public. Depuis son inculpation, le vendredi 1 er Août dernier, il séjourne à la Maison d’Arrêt de Koulikora d’où le codétenu de Choguel Maïga n’est sorti qu’hier lundi 29 septembre 2025 pour comparaître en audience publique sur le fond du dossier couplé avec une demande de liberté provisoire introduite en même temps par ses avocats. Ladite requête a été systématiquement rejetée par le tribunal, tandis que les débats sur le fond ont inspiré aux parties poursuivantes un réquisitoire de 24 mois d’emprisonnement de la part du parquet et le paiement du franc symbolique par le contentieux de l’Etat. Ainsi, après plus de huit (8) heures d’horloge de débats et de tiraillements sur la consistance des infractions retenues par le Procureur de la lutte contre la cybercriminalité, Moussa Mara retourne dans son cachot en attendant le verdict prévu pour le 27 octobre prochain, date à laquelle l’ancien PM pourrait ne pas faire exception à la règle : la condamnation de tous les justiciables précédemment jugés pour des chefs d’inculpation apparentés. Son maintien éventuel dans les liens de l’inculpation aurait pour conséquences juridiques et politiques de doucher toutes les ambitions et projets électifs de Moussa Mara pour cause d’inéligibilité induit à une condamnation. Il aura crédité en même temps les présomptions comme quoi le sérieux prétendant déclaré à la magistrature suprême paie par des ennuis judiciaires ses sorties publiques gênantes contre la conduite de la Transition ou favorables au retour à l’ordre constitutionnel ainsi qu’au respect des droits fondamentaux.

Amidou KEITA

 

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