Le mois de Ramadan : quel impact sur les denrées ?

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Le mois de ramadan est un mois exceptionnel pour les musulmans, au cours duquel chaque musulman majeur ayant le moyen doit faire suffisamment de don en guise de l’aumône. Ce mois de solidarité doit être l’occasion pour tout le monde d’accéder aux denrées de première nécessité à moindre coût.

A Bamako, plus précisément au marché de Djélibougou, le prix des denrées varie par rapport aux mois précédents. De la viande au sucre en passant par les légumes les prix sont en hausse, des céréales aux poissons en passant par les fruits comme l’avocat les prix sont constants. Par rapport au ramadan 2015, certains prix sont en hausse et d’autres en baisse. Mais aucun prix n’est en baisse par rapport aux mois précédents 2016.

« Pour des situations spécifiques, des mesure spécifiques doivent être prises » dit un adage. Pour le mois de ramadan, le prix des denrées devrait rester au moins constant. Mais en ce mois béni de l’islam, le prix des denrées flambe malgré. En effet, la viande augmente à deux milles quatre cent francs le kilogramme de viande avec os. Celle sans os se trouve à deux mille huit cent. Le prix plafond (deux milles deux cent cinquante) et le prix minimum (deux milles sept cent cinquante) fixés par le gouvernement sont surmontés. Malgré la flambée du prix de la viande, il était presque inaccessible en ces derniers jours dit Souleymane DIARRA, vendeur de viande au marché de Djélibougou. Selon lui, la hausse du prix de la viande dépend de quelques facteurs. D’abord la situation climatique. Pendant la saison sèche, l’aliment bataille devient rare surtout en milieu rural donc les bergers se déplacent avec leurs troupeaux vers des zones favorables. Ce déplacement des bergers provoque ensuite la pénurie d’animaux. Puis le peu qui reste sont nourris par des produits manufacturés. Ainsi, l’animal devient chers avance M. DIARRA. Un bœuf peut coûter jusqu’à quatre cent mille francs CFA, une énorme pour le boucher ordinaire. Donc il y aura peu d’animaux abattus puis commence ainsi la pénurie.

Les légumes aussi densent au même rythme que la viande. Leur prix prend un élan important vers le plafond. D’après Fatoumata CAMARA, vendeuse de pomme de terre, celle-ci monte dès l’apparition du mois béni. Le prix du kilogramme en gros deux cent cinquante, trois cent au détail est maintenant à quatre cent cinquante, prix du kilogramme en gros et cinq cent prix du kilogramme  au détail. A notre niveau, cette année est plus chère que l’année précédente, avance Mme CAMARA. Le prix du kilogramme n’a pas dépassé quatre cent le ramadan précédent. Cette année, nous continuons de consommer la pomme de terre de Sikasso, moins chère, or l’année passée, le ramadan trouvait que celle de Modibo était seulement disponible, plus chère. Celle-ci est dans un sac supposé de vingt et cinq kilogrammes, mais en réalité vingt et trois, qui était vendu par nous détaillants à cinq cent francs CFA le kilogramme, achève-t-elle. Maïmouna TRAORE quant à elle, aussi vendeuse de tomate et de plusieurs autres légumes, s’attèle sur le prix flambé de la tomate. Selon Mme TRAORE, avant ce moi, une poignée de tomate était à cent Francs alors que maintenant cent francs ne payent que trois à quatre petites tomates. Le poivre, le chou, le piment, tout est en hausse.

Aïcha KONE vend le beurre de karité et l’oignon. Le beurre de karité est actuellement à sept cent cinquante le kilogramme pour les grossistes et huit cent pour nous les détaillants, dit-elle. Un prix au-dessus de celui du mois passé. L’oignon est à deux cent cinquante francs le kilogramme pour grossiste et trois cent francs prix du détaillant. Cette même quantité était à cent soixante et quinze francs prix du grossiste et deux cent vingt et cinq francs pour détaillant il y a seulement quelques jours. Comparativement à l’année écoulée, ces produits sont en dessous de leur prix il y a douze mois. Ainsi, le beurre de karité était de huit cent à huit cent cinquante francs/kg et l’oignon de quatre cent à quatre cent cinquante francs/kg.

Pour Alassane MAIGA, boutiquier, les céréales et l’huile sont restées en marge de la flambée du prix des denrées. Mais le sucre en subit avec une hausse de mille francs, marmonne M. MAIGA.

En somme, outre les aspects sociaux, referons-nous à la théorie d’Adam Smith. Cette théorie démontre que le marché est une main invisible qui régule le prix des produits sans qu’aucune institution quelconque n’y intervienne. D’après cette théorie, le prix du produit augmente quand il y a pénurie par contre, il baisse s’il y a excédent. Ici, nous pourrions dire que le mois de ramadan provoque une hausse de consommation considérable, surtout le sucre fortement sollicité pour plusieurs besoins, donc la demande est supérieure à l’offre. Aussi la hausse peut venir de la mentalité répandue qui soutient qu’il y aura forcément plus de consommations au mois de ramadan donc les vendeurs augmentent avant même l’explosion de la demande.

La solution rapide à ce calvaire pourrait sans doute être l’intervention de l’Etat par la subvention des produits en suivant de près le prix des produits.  

Yacouba TRAORE, stagiaire

 

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