Les trois jours de l'intervention militaire française au Mali ont pratiquement désarçonné les groupes islamistes. Mais pour combien de temps ?
Telle qu'elle est menée actuellement, l'opération des forces françaises peut ne pas s’étendre dans le temps car les islamistes commencent à se disperser. Dès le lundi 14 janvier déjà, ils ont prisle contrôle de Diabali, une zone rizicole située dans la région de Ségou. La présence d’autres groupes a été signalée à Banamba et Nara (région de Kayes. Mais très vite se pose la question du contrôle des zones reprises et de l'éradication des groupes islamistes dans le Sahel. Ce pourrait être une question d'années. Pour l'heure, tout se précipite : l'offensive des djihadistes le jeudi dernier vers le Sud du Mali a obligé la France à procéder à une opération d'urgence. Mais quelle tournure peut prendre cette intervention ? Certainement, plusieurs compagnies africaines dès ce lundi commenceront à s'installer dans des zones reconquises, mais la destruction des groupes jihadistes sera une autre affaire. Ils sont très mobiles et sans les raids aériens français, il est difficile de les neutraliser. Probablement qu'il va falloir être plus mobile qu'eux et déployer une force de frappe plus importante que la leur. Les islamistes sont bien armés, mais la question est de savoir s'ils ont des missiles sol-air. Et après qu’ils sont arrivés à abattre un avion français, il n’y a plus à douter de l’arsenal de guerre dont ils disposent. Ils auraient eu une formation par des instructeurs afin de pouvoir manipuler ces missiles, mais ce sont des armes qui consomment énormément d'électricité et il faut de solides batteries pour les faire fonctionner. De même, ce sont des armes très complexes à utiliser.
Depuis, les raids des avions français le dimanche dernier dans les régions Nord du Mali (Gao, Tombouctou et Kidal), les centaines de véhicules des combattants jihadistes se sont disperser, mais ils se camouflent dans des zones où il y a des civils. Il y a eu un avantage du fait qu'ils étaient en colonnes lors de leur offensive pour leur taper dessus, mais il y aura du mal à tous les arrêter. Ils ne sont pas idiots et ils semblent bien commandés et disciplinés. Cependant, il va falloir les dénicher un par un.
Jean Pierre James