Garde nationale du Mali :Une force multifonctionnelle

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-Maliweb.net -Dans une conférence de presse tenue, jeudi 21 avril dans les locaux du ministère de Sécurité intérieure et de la Protection civile, le corps a expliqué ses fonctions régaliennes de défense et de sécurisation du pays.

Créée bien avant la colonisation, précisément en 1894, la Garde nationale est l’unique force malienne qui intervient dans la quasi-totalité des exercices de défense et de sécurisation du pays. Le corps, dont le premier chef est Bakary Traoré, père de l’ancien Président Dioncounda Traoré, est aussi très déployé à l’intérieur du
pays.

“Nous sommes une force polyvalente”, estime Moussa Diallo, chef de la Division logistique de la Garde nationale.

Définies par les lois n0 94-031du 20 juillet 1994 et n0 087 du 26 septembre 2001, les missions
de la Garde nationale sont entre autres d’assurer la sécurité des institutions dont le Président de la République et les autorités politique et administrative, de participer à la défense opérationnelle du territoire, à la protection des personnes et de leurs biens ou encore au développement économique, social et culturel.
“Nous assurons également la police générale des collectivités territoriales… Il y a des zones, notamment dans le nord, où il n’y a ni gendarme ni policier, mais vous y trouverez des gardes”, explique M. Diallo. Comme quoi, la Garde nationale est la mieux déployée sur le territoire national.

Assurant également la sécurité des prisons quand les geôliers partent en grève, le corps se caractérise par sa souplesse à mener les opérations. “L’architecture est faite de telle sorte à simplifier les opérations”, affirme le Col-major Zoumana Diawara, chef d’État-major du corps, sans en dire plus. Cette souplesse s’explique aussi, selon ses responsables, par le fait que le corps ne fait pas recours à d’énormes moyens militaires pour assurer sa mission. Cependant, au sein du corps, il y a un Groupe d’ Assaut qui ne se mobilise que pour des “missions de feu”.

Très discrets, les éléments de la Garde nationale indiquent qu’ils sont les “yeux et les oreilles”  de l’État malien. Cela dénote le degré de leur capacité en renseignements.

Des unités méharistes

En plus de plusieurs autres unités dont le Groupement de Maintien de l’ordre, le Groupement territorial de Bamako, la Garde nationale comprend aussi et surtout une unité méhariste. Créée dans les années 90 et financée par les Pays-Bas, elle assure la police administrative, la protection des frontières et assiste les populations nomades.

Selon les responsables de la Garde nationale, il y a au total six unités méharistes  répartis entre le Nord et le Centre du pays. “Les méharistes se trouvent actuellement à Inabag (frontière algérienne), Abeibara, Inakounder (frontière mauritanienne), Leré, Gossi et Ménaka… L’unité qui se trouve à Ménaka mène habituellement des opérations anti-terroristes avec la force Barkhane”, explique M. Diawara.

Discrets et très acceptés chez les populations nomades, les méharistes, qui circulent à dos de chameaux dans le vaste désert malien, sont reconnus pour leur capacité en renseignements.
Aujourd’hui, dans la traque des terroristes, ces renseignements sont d’une importance capitale pour les autres Forces.


Forces spéciales Anti-terroristes (FORSAT-GNM)

En plus de ces nombreuses unités, la Garde nationale est dotée, depuis 2013, d’une unité exclusivement chargée de lutter contre le terrorisme qui ne bouge que sur ordre du ministère de la sécurité: les Forces
spéciales anti-terroristes (FORSAT).

Composée de deux équipes de trente éléments, la Forsat a été initiée et est formée par les États-Unis à la suite de l’attentat contre son ambassade en Libye où son représentant diplomatique a été tué.

Aujourd’hui, elle est, selon le commandant Moussa Diallo, en pleine montée en puissance. “Elle est présente au niveau des commissariats et de la gendarmerie. Lors de l’attaque de Sévaré et des autres attentats
dont le pays a été victime en apportant des appuis conséquents aux autres Forces”, déclare Moussa Diallo.

Toutefois, le corps fait aujourd’hui face à de sérieuses difficultés dont le manque de personnel. Selon ses responsables, il arrive que dans des missions de dix personnes, seulement deux y sont envoyées. Un déficit de ressources humaines dû certainement au manque de transparence dans les recrutements.
Aussi, les crédits alloués à l’État-major sont jugés insuffisants et un manque criard de cadres compétents.

Aboubacar DICKO/Maliweb.net

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