Mali : Code de l’eau, PNE et PNA : des textes essentiels toujours bloqués

Dans le but d’être en phase avec les Objectifs de Développement Durable (ODD), le Mali a entamé en 2015 la révision de son Code de l’eau. Dix ans plus tard, ce projet reste bloqué dans les tiroirs, tout comme les politiques nationales de l’Eau et de l’Assainissement.

23 Août 2025 - 02:12
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Mali : Code de l’eau, PNE et PNA : des textes essentiels toujours bloqués

Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 20 août, la société civile a plaidé pour l’adoption urgente de ces textes fondamentaux.

« La Politique nationale de l’Assainissement (PNA) et la Politique nationale de l’Eau (PNE) constituent des cadres de référence essentiels pour les partenaires techniques et financiers du secteur », a déclaré Boureima Tabalaba, Directeur exécutif de la Coalition nationale – Campagne internationale pour l’Eau potable et l’Assainissement (CN-CIEPA/WASH). Leur adoption représenterait, selon lui, une avancée majeure pour le Mali, « car sans eau, il ne peut y avoir ni éducation, ni santé ».

Selon le conférencier, plusieurs facteurs expliquent ce retard dans l’adoption de ces textes cruciaux pour le secteur de l’eau et de l’assainissement. Il s’agit notamment de l’instabilité institutionnelle, du manque de financement pour l’élaboration des documents, de la lenteur administrative, ainsi que de l’exigence récente d’un aval préalable du ministère des Finances pour toute politique nationale. À cela s’ajoute une absence manifeste de volonté politique.

Au Mali, les conditions d’accès aux services d’eau potable, d’hygiène et d’assainissement demeurent préoccupantes. D’après la Direction nationale de l’Hydraulique (DNH), le taux d’accès à l’eau potable était de 72,1 % en 2023 au niveau national. Pour l’assainissement, la couverture reste inférieure à la moyenne, à seulement 45 %. Par ailleurs, seuls 42 % des centres de santé disposent d’installations d’hygiène adéquates. Dans ces conditions, atteindre l’ODD 6 à l’horizon 2030 semble relever du miracle.

Face à un secteur WASH très peu financé par l’État, la société civile fonde de grands espoirs sur l’adoption du nouveau Code de l’eau, qui permettrait au secteur de s’autofinancer durablement, notamment à travers les principes de « préleveur-payeur » et de « pollueur-payeur ». L’adoption des politiques nationales et du Code de l’eau contribuerait ainsi à renforcer le cadre juridique du secteur et à ériger le WASH en véritable priorité nationale.

Le plaidoyer en faveur de l’adoption de ces trois documents est porté par plusieurs organisations de la société civile, dont la CN-CIEPA et son partenaire Association Malienne pour la Promotion du Sahel (AMAPROS). Ils œuvrent dans le cadre du projet « « Renforcement des capacités des organisations de la société civile pour leur participation au processus démocratique à la gestion transparente des ressources publiques et à la lutte contre la corruption » financé par l’ONG Diakonia.

Mamadou TOGOLA/maliweb.net

 

 

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