Le fragile processus de transition menacé par les combats au Mali
2 Mai 2012 - 13:38
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Depuis l'éclatement des combats à Bamako, les responsables politiques maliens ne répondent plus au téléphone. Un silence à la mesure de leurs craintes. Les responsables de la junte viennent de remporter dans la capitale une petite bataille contre les bérets rouges, soldats restés fidèles au président renversé. Ils pourraient essayer d'en profiter pour lancer des accusations de complicité à l'égard de certains dirigeants réunis dans le front anti-junte, ou dans les institutions de transition.
[caption id="attachment_64021" align="aligncenter" width="610" caption="Des soldats de la junte au pouvoir patrouillent dans les rues de Bamako, le 1er mai. | REUTERS"]
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La situation politique, au Mali, est complexe : un accord-cadre signé le 6 avril par le capitaine Sanogo, alors chef de la junte, prévoit l'abandon du pouvoir par les militaires et la constitution d'un pouvoir intérimaire (président, premier ministre, gouvernement), qui doit conduire le pays vers des élections. Ceci, sans tenir compte de l'énorme menace que fait peser sur le pays le fait que sa moitié nord soit aux mains de rebelles.
Face au coup d'Etat du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE), le 22 mars, les pays de la région, réunis dans la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), avaient réagi vivement. Des sanctions enfermant le Mali dans ses frontières avaient été mises en place. La junte n'avait pas voulu faire face à une telle éventualité.
Mais dans la foulée de la signature de l'accord-cadre, le CNRDRE avait entamé un travail de sape. A la mi-avril, 22 responsables politiques et militaires ont été arrêtés et transférés au camp de Kati. Ces arrestations pouvaient être interprétées comme un test du CNRDRE, qui faisait ainsi la démonstration qu'en dépit de l'accord-cadre, il conservait sa force intacte.
NÉGOCIATIONS PAS À PAS
Cette alerte n'était pas destinée à être la dernière. Les putschistes sont décidés, selon un membre d'une équipe de médiation, à "tout négocier pas à pas". Dans le contexte de ce rapport de force, la Cédéao a annoncé le 26 avril que la transition, qui doit permettre l'organisation d'élections dans de bonnes conditions, devait être"portée à douze mois". La Constitution, avancent les ex-putschistes, ne prévoit qu'une durée de quarante jours pour le même objectif. Depuis la signature de l'accord-cadre, le capitaine Sanogo a annoncé qu'il ferait valoir cet argument et que le pays se trouverait, au-delà de ce délai, dans un "vide" que la Cédéao a décidé de remplir .
L'organisation régionale envisage aussi de déployer des troupes au Mali. S'agit-il d'une force de protection des institutions, qui permettrait au président par intérim, au premier ministre et au gouvernement d'œuvrer sans risque d'être arrêtés par des soldats ? Le capitaine Sanogo s'y est opposé, affirmant que des soldats de la Cédéao seraient traités en ennemis s'ils entraient au Mali. Mardi soir, en dépit de cette escalade, le CNRDRE a annoncé que l'accord-cadre était encore en vigueur.
Jean-Philippe Rémy (Johannesburg, correspondant régional)
LE MONDE | 02.05.2012 à 12h01

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kabako11Processus fragile, peuple Malien restons soudés, personne ne viendra développer le Mali à la Place des Maliens, donnons nous la main pour extraire de nos rangs ce qui veulent détruire ce pays pour leur intérêt personnel. Nous devons savoir que toute revendication quelle soit légitime ou non, exercée dans la violence ne fait qu'éloigner le Gouvernement de ses objectifs prioritaires à savoir la résolution des problème des Maliens notamment ceux des Maliens du nord. Nous devons tous aider ce gouvernement à réussir sa mission, pour le bien du pays, nous avons la chance d'avoir une équipe propre à la tête du pays et avec la vigilance des uns et des autres, ce gouvernement pourra renaitre de l'espoir dans le cœur des Maliens cela passe naturellement par l'apport de tous. Aucune action ne pourra être menée en faveur des régions du nord si à Bamako certains se livrent aux actes de violence pour défendre leur propre intérêt, les militaires ne pourront pas se mobiliser pour récupérer le nord pendant qu'ils sont attaqués dans leurs camps, et pendant que d'autres Maliens font sortir des jeunes innocents dans les rues pour semer le désordre dans les villes. Nous devons refuser comme a dit le Premier Ministre de céder aux manipulations de ceux qui veulent créer le chaos pour atteindre leur but. Nous devons avoir le discernement, parmi ceux-là, il y a ce qui ont perdu les privilèges qu'ils s'étaient octroyés sur le dos des maliens, ces privilégiés ont contribué à ruiner le pays. Ils craignent la justice pour leur forfait raison pour la quelle toutes ces violences sont exercées afin de renverser la situation en leur faveur de telle sorte qu'ils puissent échapper à un éventuel procès. Restez vigilants chers compatriotes, ces moments difficiles sont le passage obligé vers un vrai changement pour notre pays, c'est le prix à pays pour une métamorphose totale, politico sociale et économique. On nous a leurrés pendant 20 ans pour un faux espoir né d'un faux exemple de démocratie dont les conséquences sont vécues par nous tous aujourd’hui, plus particulièrement par nos compatriotes du nord.13 ansRépondreLike (0)
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VERIDIQUEMes chers compatriotes ... le Mali traverse depuis un mois et demi des moments les plus éprouvants de son existence en tant que Etat souverain,... avec la rébellion des années 60 et 90, jamais le Mali n'a laissé des rebelles prendre quartier aisément dans des villes importantes comme Tombouctou ou Gao... le régime ATT a certes une part de responsabilité dans la situation qui a prévalu jusqu'au 21 mars 2012, donc comptable de la chute de Aguelhoc, Léré, Ménaka et dans une moindre mesure Tessalit. Mais observez bien, ces villes sont des chefs-lieux d'Arrondissement ou de cercle ... Cependant, à partir du désordre "c'est pas un coup d'Etat à vrai dire" du 22 mars, des soldats de rang de Kati, d'après une insurrection , quittent leurs Chalets pour se retrouver dans le Palais, coupant du coup le lien hiérarchique militaire avec leur chefs qui étaient sur le terrain "et c'est là une atteinte grave à la république donc à l'unité nationale , ce fut le début de la débandade tant militaire que politique. Conséquence immédiate, la chute de Kidal, Gao, Tombouctou. coup sur coup comme des châteaux de carte. "Peuple du Mali qui est objectivement responsable ? la réponse c'est bien le groupe de petits soldats ayant pour chef un fils de chasseur ! "Le chasseur est un bon malien mais c'est sa graine qui est devenue l'ennemi du Mali" ! je me refuse de parler de Junte ou Ex junte ou même CNRDRE car il n'en est rien de tout cela ... Une petite bande de soldats à qui la chance a bien sourit, comme par loterie, cela montre bien la fragilité du régime déchu !! ". Un crash démocratique faisant perdre au Mali son « Triple A » en matière de stabilité démocratique acquise à prix de sang et de temps au Moins 20 ans. la croissance économique s'est effondrée. Les populations du Nord soufrent davantage le martyre. l'Ordre constitutionnel est un "no sense" c'est de la poudre aux yeux. Dioncounda n'est qu'un Pantin et Cheick Modibo Diarra est un Bouc émissaire et ça serait trop tard quand il va comprendre cela. Alors éveillons nous, à tous les maliens et à toutes les maliennes, Attention, Attention: Kati est en passe de devenir un deuxième AZAWAD, un Etat dans un Etat, au Mali il y a 14 500 000 hbts, 49 cercles , plus de 20 000 villages (RGPH 2009) , les bérets rouges ont échoué à nettoyer les écuries d'Augias dû à leur infériorité numérique et matérielle, c'est à la population civile de prendre ses responsabilités : l'AEEM, HCI, AMDH, Cri du Coeur, COPAM, FDR... on doit tous marché sur KATI, nous devons renvoyer tous les soldats de Kati à Sévaré pour qu'ils préparent le terrain aux forces de la CEDEAO et investissent ensemble le Nord et que ce HAYA Sanogo soit sur le terrain des combats face au MNLA pour nous donner la bonne preuve de son dévouement « à titre posthume bien sûr» et non dans une V8 climatisée "il peut bien garder son bâton si ça va servir !" à conditions qu’il tienne dans une autre main une kalash ...après 40 jours Dioncounda partira manu militari mais une autre marionnette viendra. Les jours de cette bande de petits soldats sont bien comptés. La Fatwa veut que n’importe qui (civil, militaire y compris sa garde rapprochée ) est autorisé à mettre fin aux agissements immature de ce Haya Sanogo et par tous les moyens … la loi d’amnistie doit être rejetée en bloc ils doivent (les bandits de Kati) être jugés au même titre que les bandits armés du Nord.13 ansLike (0)
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harindataouQuelle honte! d'où vient tous ce matériel? ça c'est sans compter ce qu'ils ont fui laisser à Gao et Tombouctou. Pendant qu'ils font le defilé dans la ville de Bamako c'est El Hadji Gamou seul qui est sur le terrain de la reconquète du Nord parce que lui, il a ses parents là bas.Il va mourir avec eux. La vérité finira toujours par triompher.13 ansRépondreLike (0)
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Gilbert DAMANGOLes militaires doivent certes aller combattre au nord . Mais rassures-toi . Ils vont le faire; mais sur un socle solide d'où la tranquilité, la paix et la cohésion à Bamako. Saches que depuis le 22 mars ceux-là qui se voient depourvus des avantages faramineux et des deniers publics cherchent par tous les moyens à déstabiliser le pays .13 ansLike (0)
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djangoyateraJe ne comprends pas la position des gens, on ne peut pas avoir tout le monde, toutes les sensibilités,...dans un gouvernement d'URGENCE comme on est actuellement au Mali et même en temps normal c'est IMPOSSIBLE au Mali qui a + de partis politiques, d'associations de je ne sais quoi plus que les USA, la FRANCE etc...comment un petit pays peut avoir tous ces machins qui ne représentent dès fois qu'un GRIN, une famille etc...VOUS OUBLIEZ qu'on est en temps de GUERRE, de VIOL, de SÉQUESTRATION, de PILLAGE au Nord du pays donc on a pas de temps à perdre (car ce temps perdu ne profite qu'aux voyous, aux pillards, aux dealers) qui à force de violer depuis le temps les chèvres dans le DÉSERT s'en prennent aux filles et femmes qu'ils rencontrent au Nord. Donc LAISSONS ce gouvernement travaillé et LE MOMENT VENU ON RÈGLERA LES COMPTES A BAMAKO et on jugera ceux qu'on doit juger s'il le faut (du balayeur de rue à ATT de son exil...). A BAMAKO : PERTE DE TEMPS / PERTE D HOMMES DE MATÉRIELS = AVANTAGES et BÉNÉDICTIONS POUR LES REBELLES du NORD et on va se poser la question à la longue si le CNDRE n'est pas dans la même combine avec ATT et les rebelles et leurs protecteurs (car le MALI a toujours eu malheureusement des pertes de militaires mais JAMAIS DE RÉGION entière et surtout pas 3 en quelques heures). Monsieur le Professeur émérite KONATE passons sur ces imperfections pour l'instant et AVANÇONS et essayer de convaincre SANOGO otage aujourd'hui de ses compagnons qui veulent LEUR PART du GÂTEAU c'est tout car je pense que le NORD on en a pour 10 ans au moins, DIONCOUNDA a dit qu'il ne ferra pas 1minute de + que les fameux 40 jours (après on va discuter, désigner un autre ...qu'elle perte de temps ce CINÉMA).13 ansRépondreLike (0)
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ivoirienCNRDR d'abidjan ce leur petit fils qui est nee au mali ki est aujourd-hui CNRDRE , meme resonement13 ansRépondreLike (0)
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moussa agQui a dit qu'on est pas arme? Ce que je vois sur cette photo, c'est pas plus que ce que le MNLA ou l'Ansardine a? "Une affaire militaire qui sera gerer ..." Et le Nord? Moussa Ag13 ansRépondreLike (0)
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USA loves MaliSi Sanogo est intelligent il doit simplement accepter les conditions de la CEDEAO et assurer maintenant son immunité par celui-ci. Sinon il va détruire le Mali et finira par mourir comme Kadhafi dans (2) deux ans. Autrement ce serait lui Sanogo qui aurait parachevé la division du Mali et non ATT. Cependant, il pourra sortir de la situation comme un héro, avec beaucoup de respect de la part des hommes politiques maliens, en unissant maintenant les forces armées…c’est triste pour le Mali mais très grave pour toute l’Afrique Occidentale qui tombe encore dans la dominance du gouvernement français. Les Touaregs du Mali doivent simplement demander a leur frères du Niger si l’Uranium d’Arlit leur apporte plus que les maladies de radiation. ATT gênait beaucoup de gens, car il investissait dans l’éducation et la sante primaire plutôt que dans les armements qui finiront par tuer que des africains. Les africains sont-ils aussi stupides qu’ils ne peuvent pas comprenne cette analyse? C’est vraiment dommage !13 ansLike (0)
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fanta christinesanogo, with all le toyota trucks , you and morran can be going to north save the litlle girls from rape shame sanogo !! you don't love mali only power ant money.13 ansRépondreLike (0)