Ce matin, à Bamako, la vie semblait avoir repris son cours. Beaucoup d’habitants ont repris leurs activités et la plupart des commerces ont ouvert leurs portes. Les militaires ont installé des barrages autour de l’ORTM (la radio-télévision nationale) et sur la route de Kati qui mène au camp des putschistes du 22 mars. Ils procèdent à des fouilles minutieuses y compris des bagages qui sont sur le toit des minibus.
Ces bérêts verts, fidèles au capitaine Sanogo, sont aussi très présents dans la ville. Selon des sources militaires, ce matin, devant l’hôpital Gabriel Touré, ils seraient venus récupérer des blessés pour les amener à Kati, dans leur camp militaire. S’agit-il de leurs blessés ou bien des bérêts rouges – des paracommandos fidèles au président renversé ? Pour le moment, nous ne le savons pas.
Suite aux tirs à l’arme lourde et légère qui ont eu lieu, hier soir, dans plusieurs quartiers de Bamako, certains bérets rouges auraient été arrêtés dès hier mais d’autres seraient toujours cachés en ville. Il y aurait donc encore des poches de résistance, vraissemblablement de bérets rouges. Des témoins ont d’ailleurs rapporté la présence de snipers sur les toits, cette nuit.
Par ailleurs, et selon un salarié de l'ORTM, l'ex-junte a fait évacuer, ce matin, tous les employés de la radio-télévision nationale, à Bamako, sans donner de raisons. L'ORTM avait été attaquée lundi dernier par les forces loyales à l'ex-président Amadou Toumani Touré.
Reprise de la médiation à Ouagadougou
Sur sur le plan diplomatique, une délégation de l’ex-junte est arrivée ce mercredi 2 mai à Ouagadougou pour rencontrer le président burkinabè et médiateur Blaise Compaoré. L’objectif, c’est de lever les points de blocage, suite aux dernières mesures annoncées, il y a une semaine, par la Cédéao – mesures rejetées par le capitaine Sanogo.
Il s’agirait aussi du rôle que pourrait jouer les militants de la transition pour qu’ils n’aient pas l’impression d’être mis totalement à l’écart.
Par ailleurs, un mini-sommet de la Cédéao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) prévu demain, sur la Guinée-Bissau, à Dakar, sera finalement élargi pour évoquer la crise malienne.
Par
Ursula Soares
RFI
02 mai 2012