Situation sécuritaire à Bamako : L’alerte au maximum

29 Mar 2014 - 04:02
29 Mar 2014 - 10:46
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[caption id="attachment_204130" align="alignleft" width="304"]Amadou Haya Sanogo Amadou Haya Sanogo[/caption] Depuis plus d’une semaine, les forces de sécurité sont sur le qui-vive. L’alerte est au maximum. A l’origine de cette soudaine montée d’adrénaline, selon des sources sécuritaires, des informations persistantes faisant état de connexions dangereuses entre des milieux politiques favorables à la bande de Sanogo et des relais dans le milieu militaire et sécuritaire. L’objectif de cette fronde serait de  déstabiliser le régime pour obtenir la libération des généraux Amadou Haya Sanogo, Yamoussa Camara, Sidi Touré et leurs compagnons détenus dans le cadre de l’affaire dite des bérets rouges.   Nos sources rapportent que derrière cette machination se trouverait un certain Oumar Mariko, député élu à Kolondiéba et certains camarades du MP-22 nostalgiques des moments fastes du coup d’état du 22 mars 2012. Ces assoiffés du pouvoir sont très remontés contre le Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéïta, au motif que celui-ci se laisse entraîner dans le jeu du Front pour la Restauration de la Démocratie (FDR) par l’intermédiaire de certains ministres du gouvernement dirigé par Oumar Tatam Ly. Le déclic de la manœuvre devrait être donné à la suite du meeting populaire, qu’ils ont animé la veille du deuxième anniversaire du honteux putsch militaire du 22 mars 2012.   Comme un malheur n’arrive jamais seul, cet anniversaire coïncide avec la mort de l’élève-commissaire, Siriman fané, alors qu’il était détenu à Koulikoro dans le cadre de la même affaire. Des témoins présents aux obsèques du policier rapportent que certains de ses camarades en colère disaient : « A bas le régime, vive Oumar Mariko ».   Si cette information s’avère vraie, il va s’en dire que la rupture entre certains ex-putschistes et le pouvoir n’est pas loin encore. Et, qu’il faille doubler de vigilance. Surtout qu’à ce double malheur s’ajoute un troisième, celui de l’incendie du marché rose de Bamako, que le populiste Mariko voulait encore mettre à profit pour accroître son capital de sympathie sur l’arène politique. Mais, malheureusement pour lui, ses diatribes contre le pouvoir en place n’ont pas trouvé d’échos favorables. Les commerçants sinistrés ne se sont pas laissés avoir dans son piège. Selon nos sources, il y a été hué par la foule en colère, qui failli le lyncher. Il a été obligé de prendre la poudre d’escampette pour ne pas se faire agresser.   C’est face à cette série de menaces, qui allaient crescendo, que les autorités ont pris leur courage à deux mains pour éloigner les détenus de ce « foyer de tension » par le transfèrement des prévenus vers d’autres lieux de détention plus sûrs. Car, des rumeurs persistantes faisaient état de la détermination d’un groupe de militaires décidés à les faire libérer. A commencer par Sanogo. C’est pour cette raison qu’il a été transféré à Sélingué. Les autres ont été répartis entre les bagnes de Dioïla, Markala et Koutiala. L’honorable Mariko lui-même qui fait office d’amadouer le président de la République en se faisant passer pour un allié sûr est mis à découvert. Puisqu’en matière de sécurité, il n’y a pas de risque zéro et aucune menace n’est à négliger. Toutes les dispositions sont prises pour circonscrire le danger, apprend-on.   Oumar Mariko, un mauvais élève de Karl Marx Décidément, Oumar Mariko ne veut pas se séparer de son sport favori : le chantage politique. Le pseudo-communiste ne manque pas d’occasions pour faire parler de lui. Il est certes évident que c’est une question de vie ou de mort pour un homme politique que de rester dans l’anonymat. Mais, force est reconnaître que la stratégie de marketing politique utilisée par l’honorable Mariko dessert plutôt le peuple qu’il prétend défendre. Karl Marx, dont il se réclame, pour parler lui n’était pas un homme violent, a fortiori intéressé. Il a certes été plusieurs fois victime de la violence des hommes, mais jusqu’à sa mort, il prôna le dialogue comme mode d’expression.   A la différence de certains de ces prédécesseurs socialistes, Karl Max a conseillé aux ouvriers la préservation de l’outil de production au lieu de le détruire systématiquement comme c’était le cas avant lui. Lors des manifestations, les ouvriers passaient saccageaient les usines croyant c’était  l’origine de leur malheur. Mais, Karl Marx a démontra que l’origine de leur malheur se trouvait plutôt dans le système de production. En conséquence, il proposa aux ouvriers de se battre pour obtenir le changement de la forme juridique de la propriété. C'est-à-dire, au lieu que l’usine appartienne à un seul individu, qu’ils se battent pour qu’elle devient propriété collective. En ce moment, les ouvriers s’y identifieront et travailleront en conséquence. Chacun trouvera son compte en ce moment. Toute sa vie, il a lutté pour le triomphe de cet idéal. Et, jusqu’à présent, c’est le statuquo. C’est ce qu’Oumar Mariko devrait expliquer à la masse populaire et non la violence. Faut-il l’en vouloir ? Non, car Oumar Mariko ne connait rien du Marxisme. A la limite, c’est un tonneau vide.   Deuxième observation qui le distingue Marx. Le père du socialisme scientifique est d’abord le fruit de la révolution industrielle et non du paysannat comme c’était le cas en Russie avec Lénine, au moment de la Révolution bolchevique et de la Chine de Mao. Tous les deux ont procédé par extrapolation dans la mise en œuvre du concept. Mais, cette démarche s’effectue avec intelligence. Une qualité qui manque à notre honorable. Tous ceux qui ont étudié Marx et le socialisme scientifique savent que Mariko ne fait que « bluffer ». Il est lui-même plein de contradictions, tant dans sa démarche, que dans son discours.   Il n’a rien de semblable avec Karl Marx. Celui-ci est né d’une riche famille bourgeoise de la basse Rhénanie, à laquelle, il s’est totalement détourné. Karl Marx est demeuré dans l’extrême pauvreté à Londres pendant tout le restant de sa vie. Alors qu’il a eu plusieurs fois l’occasion d’être riche. Mais, il est resté fidèle à son idéal de justice, à laquelle il s’est exclusivement dédié toute sa vie. Plusieurs fois, c’est son ami Engels, qui volait à son secours, chaque fois qu’il avait des soucis d’argent.   Mais, à la différence de Karl Marx, l’honorable Oumar Mariko est à la tête d’une holding, comprenant plusieurs stations radios FM, une clinique privée et une ONG. Ses actifs à la banque sont ignorés de la population, qu’il prétend défendre. Si Oumar Mariko est sincère lui-même et avec la population, dont il prétend défendre les intérêts, qu’il lève le voile sur sa fortune et la manière dont celle-ci s’est constituée. En tout cas, le socialiste Proudhon disait avant lui que toute propriété est un vol. S’il est un socialiste ou communiste convaincu, il doit renoncer à sa richesse. Au cas contraire, qu’il sache que ce qu’il fait n’est que pire escroquerie politique. Cette hypocrisie politique venant d’un dirigeant du parti SADI n’étonne guère. L’ancien ministre de la Culture et doublé de la casquette de l’Education nationale à la mort de Mamadou Lamine Traoré, Cheick Oumar Sissoko, le président du parti SADI, était dans le collimateur du vérificateur général Sidi Sosso Diarra. Il était mêlé dans les détournements du fonds de l’Opéra du Sahel. Le montant en jeu portait sur plusieurs milliards de nos francs. L’affaire avait même fait l’objet d’un début d’instruction au niveau de la Justice. Mais, c’est le donateur, le Prince Agha Kan, qui aurait demandé au gouvernement retirer sa plainte contre l’ex-ministre.   Que reprochait-on à Cheick Oumar Sissoko ? Selon nos sources, la donation qui est versée dans le Trésor comme fonds public était déposé auprès de la DAF du Ministère de la Culture. Sa gestion devrait normalement être confiée à un comptable public. Mais, à la surprise du DAF, c’est le comptable de Cora Film, un neveu au ministre Cheick Oumar Sissoko, qui aurait effectué toutes les dépenses. L’ancien ministre est actionnaire dans Cora Film, d’où un conflit d’intérêt dans la gestion. C’est pour cette raison que le DAF a refusé de parapher les justificatifs  des dépenses. Ce qui provoqua la colère du Ministre, qui a non seulement relevé le DAF, mais aurait même tenté de le rayer des effectifs de la fonction publique. C’est son homologue des Finances, Abou Bakar Traoré, qui l’en a empêché. Il faut rappeler que ce trou noir dans la gestion de Cheick Oumar Sisssoko, concerne aussi la femme à Mariko, qui était à l’époque collaborateur du Ministre Sissoko. En a-t-il pipé un mot dans la presse, comme il le fait maintenant ? Pas à notre connaissance. Sa femme gère aujourd’hui l’un des projets les plus jutés du Ministère de la Culture. En parle t-il ? Pas encore. Et, alors pourquoi au tant de publicité au tour des pauvres 28 millions remis à l’AN ? Pour quel motif chercherait-il à déstabiliser notre pays ? Oumar Mariko doit savoir que le Mali avance et qu’il est de son intérêt d’avancer avec, au lieu de mettre le bâton dans les pieds de ses alliés politiques. Le pays souffre suffisamment déjà.

Mohamed A. Diakité 

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