Hommage vibrant à Souleymane Cissé : Deux journées de mémoire et de reconnaissance

Le Centre international de conférences de Bamako (CICB) et la résidence du défunt ont vibré au rythme de la mémoire et de l’émotion les 11 et 12 juin 2025, à l’occasion de deux journées d’hommage dédiées au cinéaste malien Souleymane Cissé, pionnier du cinéma africain et figure emblématique de la culture malienne.
Organisé par le ministère de la Culture, la Fenacam et la famille du disparu, l'événement a réuni des passionnés de cinéma, des acteurs culturels, des chercheurs et d’anciens collaborateurs du maître.
Le vernissage de l’exposition « Souleymane Cissé, une vie de cinéma » a donné le ton dès la matinée du 11 juin, l’exposition propose un parcours visuel et symbolique à travers les grandes étapes de la carrière du réalisateur de Yeelen. On y découvre des photographies de tournage inédites, des extraits de scénarios annotés de sa main, ainsi qu’une impressionnante collection de trophées remportés à travers le monde, du Prix du Jury à Cannes en 1987 aux nombreuses distinctions africaines et internationales.
« Cette exposition est une plongée dans l’histoire d’un homme qui a fait rayonner l’Afrique sur les écrans du monde entier, sans jamais trahir ses racines ni son regard critique », a déclaré Mme Awa Konaté, visiteuse.
Des témoignages poignants
L’événement a été marqué par une série de témoignages poignants. D’anciens acteurs ayant joué sous sa direction, des techniciens, des journalistes culturels mais aussi des jeunes cinéastes ont partagé leurs souvenirs, leur admiration et parfois leur dette artistique envers celui qu’ils considèrent comme un « maître de l’image et de la parole ».
« C’est grâce à lui que j’ai compris que le cinéma pouvait être un acte de résistance culturelle », a déclaré le réalisateur M. Issaka Koné, qui a fait le déplacement spécialement pour l’occasion. D’autres témoignages sont venus rappeler l’engagement politique et social de Souleymane Cissé, notamment dans la défense de la liberté d’expression et de la souveraineté culturelle des peuples africains.
Cette initiative a été saluée par les professionnels du secteur comme une étape symbolique vers la reconnaissance institutionnelle du rôle fondamental de la culture dans la construction de l’identité nationale.
A travers ces deux journées, le Mali n’a pas seulement rendu hommage à un homme, mais à toute une génération d’artistes qui ont su faire du cinéma un outil de transformation et de mémoire. Le public, venu nombreux, en est reparti avec le sentiment d’avoir été témoin d’un moment d’histoire.
(Correspondance particulière)
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