Cheick Sidi Diarra, ancien Ambassadeur :
La sortie du Mali de la CEDEAO à cette date du 29 janvier 2025, je la reçois comme une remise en cause de notre aspiration à l’intégration régionale et continentale, une négation des avancées communautaires, fruit de 50 ans de sacrifices, de sueur et de larmes.
Nous prenions ces avancées comme des acquis, qu’il s’agisse des règles convergence, de la libre circulation des personnes et des biens, du droit d’établissement, de l’harmonisation des documents de voyage, des règles de gouvernance politique.
Tout cela passe par pertes et profits par un seul trait de plume au nom d’une population de 22 millions, qui n’est pas consultée sur son propre sort.
La conséquence en est que nous repartons d’une feuille blanche pour concevoir une nouvelle architecture d’intégration de trois pays, parmi les plus déshéritées de la planète, dont les économies ne sont pas complémentaires. Les matières premières ne sont plus un gage de richesse dans une économie. Elles génèrent moins dans la création de richesses que le savoir-faire et l’industrie. Sans compter que d’ici les 50 prochaines années, nous pourrions encore changer notre philosophie de l’intégration régionale et recommencer à zéro.
L’autre conséquence est qu’au plan continental, la nouvelle structure des trois pays ne sera reconnue ni comme communauté économique sous-régionale ni comme entité répondant aux règles de gouvernance politique.
Il en sera de même au niveau des Nations Unies où les Etats continueront d’être reconnus individuellement, pas en tant qu’entité de 3 pays. La CEDEAO est, quant à elle, reconnue comme organisation régionale ayant un accord de coopération avec l’ONU (chap 6 de la Charte N.U).
Il est bienheureux que notre état d’esprit de citoyens ressortissants du Mali a intégré notre appartenance à la CEDEAO. Ce que notre population considère comme évident et naturel (le voyage sans visa et sans passeport, le commerce libre sans droits de porte), elle ne sait pas qu’elle risque de le perdre. Si cela devait arriver, elle demandera des comptes. D’ici là, continuons de prendre les vessies pour des lanternes.
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Malick Touré, administrateur à la retraite :
Ô rage !
Ô désespoir !
Ô vieillesse ennemie !
N’ai-je donc vécu soixante-seize longues années,
Que pour vivre ce jour funeste ?
Ce jour maudit du 29 janvier 2025,
Qui voit cinquante années de lutte,
Cinquante années de sacrifices,
Cinquante années de labeur anéanties,
L’idéal des Pères Fondateurs profané,
L’Espérance de ma génération effacée,
Le Salut des générations futures compromis,
Par des aventuriers cyniques sans foi ni vision,
Pour une aventure sans issue !
A partir de ce jour funeste du 29 janvier 2025,
L’espace vital des maliens,
Grands migrants devant l’Eternel,
Va se rétrécir au sein de leur espace naturel,
Et leur Communauté de vie et de Destin avec leurs voisins sera questionnée,
Une Communauté de vie et de Destin forgée au fil des siècles,
Portée à la face du monde en 1975 par les Héritiers des Bâtisseurs d’Empire.
En ce jour funeste du 29 janvier 2025
D’un trait de plume,
Comme le colon jadis démembra
L’Afrique,
Une poignée d’officiers qui n’étaient pas nés à son avènement,
Viennent au nom d’un pouvoir illégal et illégitime, de démembrer la CEDEAO et ainsi faire débarquer le Mali
Du Navire Amiral de la construction de l’Unité Africaine,
Que sa Constitution lui commande pourtant de réaliser quel qu’en soit le prix !
Hébétés et révoltés mais impuissants devant la soldatesque en arme,
Nous assistons à la mascarade de la manipulation grossière de la population ignorante et crédule,
A qui l’on assène à longueur de journée qu’elle n’a de pire ennemie que la CEDEAO qui serait asservie par des puissances étrangères.
Cette population dont des millions de parents ont profité, profitent encore et profiteront toujours du bienfait des réglementations de l’Organisation sous régionale dans ses différents espaces !
Aujourd’hui, le mensonge a chassé la vérité des terres de Soundiata, Babemba, Firhoun, Modibo Keita,
L’idéal Panafricain a été travesti et souillé,
Nos cœurs saignent,
Nos âmes sont en peine.
Que nous reste-t-il, à part le rêve et l’Espoir d’un miracle divin ?
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Une Honorable et brillante Mamie de 91 ans, témoin privilégiée de l’histoire politique du Mali
Je ne me remets pas de ce que je prends pour une abjection, un véritable autodafé d’une œuvre conçue par des leaders et cadres africains qui ont sué sang et eau pour qu’elle prenne corps. C’est au forceps que la CDEAO est née. Au fil des années quelques amendements l’ont à chaque fois actualisée et perfectionnée.
Cette décision désastreuse de retrait du Mali taraude mon esprit, me rendant incapable d’écrire une phrase cohérente, moi qui ai la plume plutôt alerte. Il y a tant à dire.
Je suis choquée, révoltée. Pour ces gens-là le Mali n’est qu’un jeu de quilles dont ils font tomber les quilles à leur guise avec la boule de leur ignorance.
J’ai beaucoup apprécié la complainte de
Malick Touré. Son déchirement et sa révolte contenue expriment l’effarement de citoyens avisés des 3 malheureux pays. L’article de l’Essor y apporte des précisions qui confortent ce que Malick a écrit.
Je m’arrête là.
Cheick Sidi Diarra est UNE DECEPTION, UNE ORDURE
“Il en sera de même au niveau des Nations Unies où les Etats continueront d’être reconnus individuellement, pas en tant qu’entité de 3 pays. La CEDEAO est, quant à elle, reconnue comme organisation régionale ayant un accord de coopération avec l’ONU (chap 6 de la Charte N.U).”
Une affirmation vide de sens, d’une personne, Cheick Sidi Diarra, qui a pourtant travaillé pour l’ONU !
L’Alliance ou la Confédération des États du Sahel n’est pas un État, mais une organisation régionale d’intégration. Ça n’a aucune importance que l’AES soit ou non reconnue par l’ONU.
Il faut lire texte fondateurs de l’AES qui est une organisation africaine et panafricaine. Ils ne disent pas qu’ils sont créés ou qu’ils veulent la reconnaissance de l’ONU, de l’Union européenne ou des USA, comme ce que font les dirigeants vassaux de la CEDAO qui monnayent la manipulation des textes en faveur des Occidentaux.
Ce qui compte dans l’AES, ce sont les actions et les réalisation concrètes au service des trois peuples de l’AES.
Surtout, il y a en ce moment une très grande confusion dans l’esprit de presque tout le monde.
D’abord, contrairement à ce qu’écrivent et disent les dirigeants du Burkina Faso, du Mali et du Niger, l’Alliance ou la Confédération des États du Sahel n’est pas en réalité, en droit et dans les faits, une “Confédération”. Ils ont formé une simple organisation régionale africaine d’intégration. Ils ne forment pas une “Confédération”, mais une “Communauté” régionale d’intégration. Surtout, contrairement à ce qu’ils ont écrit comme devise sur les passeports nationaux des trois pays, ils ne forment pas “un peuple”, un seul peuple. Ils sont composés de trois peuples.
Ensuite, l’AES ne doit pas être envisagée comme une concurrente de la CEDEAO. Désormais, la concurrente de la CEDEAO, c’est l’UEMOA dans laquelle reste à ce jour pleinement le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
La sortie de la CEDEAO n’aura ni maintenant ni plus tard un impact sur la libre circulation des trois pays de l’AES avec les pays de la CEDEAO membres de l’UEMOA. La difficulté qu’il faudra résoudre par la voie des accords bilatéraux, c’est avec les pays de la CEDEAO non membres de l’UEMOA, en particulier les pays anglophones du Nigeria et du Ghana.
L’AES, elle, n’est pas à ce jour de nature principalement économique comme l’UEMOA ou comme la CEDEAO. L’AES est une organisation essentiellement militaire et défensive et de coordination des actions diplomatiques de ses trois États membres.
Plus tard, les trois pays de l’AES pourront se retirer de la composante monétaire de l’UEMOA pour créer une monnaie commune et éventuellement se retirer complètement de l’UEMOA et avec d’autres États africains transformer l’AES avec l’UEMOA pour l’élargir et l’approfondir.
A ce jour, la construction de l’AES n’est pas très cohérente et lisible. La cohérence et la lisibilité viendront peut-être plus tard.
Ce qui est important, à mon avis, c’est de comprendre qu’il ne faut pas maintenant trop raisonner en termes d’AES et de CEDEAO.
Il faut raisonner des deux manières suivantes :
– Dune part, en termes de pays de la CEDEAO membres de l’UEMOA par rapport auxquels il n’y aura normalement aucun changement en termes de libre circulation parce qu’on bascule automatiquement dans le régime juridique de l’UEMOA qui est le même que celui de la CEDEAO.
– D’autres part, en termes de pays de la CEDEAO non membres de l’UEMOA, comme les pays anglophones du Nigeria et du Ghana, avec lesquels il faut désormais conclure des nouveaux accords bilatéraux ou réactiver les accords bilatéraux passés qui permettaient dans les années 60, 70 et 80 à nos populations africaines de circuler librement.
Il faut toujours avoir à l’esprit que la circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux est une réalité en Afrique de l’ouest avant la naissance de la CEDEAO. Les gens ne circulent pas parce que la CEDEAO l’a permis. La CEDEAO a prévu dans ses textes la libre circulation parce que les Africains de l’ouest ont toujours circulé.
La CEDEAO a lors de sa création aligné ses textes sur une réalité préexistante. Maintenant, les États membres de la CEDEAO devront aligner leurs textes sur cette même réalité de circulation relativement libre des Africains de l’ouest.
Donc, pas de panique, s’il vous plaît !
Quant aux “témoignages” ici de nos deux retraités, l’ancien “administrateur” et l'”Honorable et brillante Mamie de 91 ans”, ils sont dans ce que les Sénégalais ont toujours désigné par le terme “émotion” !
Notamment les plus illustre des Sénégalais, Senghor et les dirigeants actuels, nous disant maladroitement à nous Maliens que « la raison est hellène, l’émotion est nègre ».
https://www.youtube.com/watch?v=ufDIg4l2SuA
Cheick Sidi Diarra est un vieux nègre de maison pour la tres maudite France. Quand la CEDEAO devient la FRANCEDEAO alors un vrai descendant de Soundjata, Monzon, Da Diarra, Sony Ali Ber, Sumanguru Diarisso, Askia Mohamed, Sekou Amadou, Tieba, Babemba Traore, Komy Diosse, Samory, Firounh, Modibo Keita, Sekou Toure, Balia Camara, Kwame Nkumah, Sylvanius Olympio, Patrice Lumumba, Thomas Sankara, etc.. ne va pas rester dans la soumission et l’esclavage!