Attentat fratricide entre Touaregs

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Dans la nuit de mardi à mercredi dernier, une attaque suicide a été diligentée dans la région de Tabankort contre des éléments du MNLA. Au total, près de dix victimes (dont plusieurs kamikazes) sont à déplorer. Le porte-parole du GATIA, Groupe d’Autodéfense Touareg Imghad et Alliés, a revendiqué officiellement cette attaque en démentant cependant le volet kamikaze.

 

Si les conditions précises et les moyens associés de cette attaque ne sont donc pas encore clairement identifiés, certains témoins affirment que la méthode du « suicide-bomber », aurait été employée. Or, cet acte barbare, s’il est confirmé, n’est pas sans rappeler les pratiques des djihadistes étrangers les plus fanatiques en Afghanistan, Irak, Yémen, Libye et même en Algérie lors de la « sale guerre ». Fanatiques que les envahisseurs de l’ex-Mujao ont pris pour modèles, livrés qu’ils sont à eux-mêmes depuis la fuite à l’étranger de leur gourou Mokhtar bel Mokhtar.

 

Au fil des mois, les différents groupes de l’Azawad sont petit à petit contaminés de l’intérieur par des mouvances venues de l’étranger qui les pousse à des luttes fratricides. Mais l’acte de la semaine dernière est d’autant plus repoussant qu’il semble avoir employé le sacrifice ultime de jeunes adolescents fragiles, sans famille ni ressources, et livrés à la merci de prédateurs cyniques qui déshonorent l’Islam. Devons-nous laisser s’installer dans notre pays des marchés de mercenariat comme cela peut exister au-delà de nos frontières ?

 

Alors que le niveau de violence et d’attentats atteint aux abords de Kidal un seuil sans précédent, cet acte démontre en tout cas que les touaregs deviennent peu à peu les otages d’ambitions fratricides et incontrôlables qui n’hésitent pas à recourir au soutien de l’étranger et de leurs mercenaires. Une situation de chaos qui, comme il y a deux ans, pourrait bien à nouveau menacer l’ensemble du pays.

 

Ibrahim KEITA

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2 COMMENTAIRES

  1. De nos jours rares sont les animaux qui portent réellement leurs fourures et surtout leurs cornes, beaucoup en ont emprunté. L’auteur de cet article en est un justement. Wa salam!

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