Oui à la justice, mais sans brouhaha !
Décidément, nous avons trouvé la nouvelle distraction nationale : le feuilleton judiciaire. Chaque jour, un nouvel épisode : inculpations, révélations, conférences de presse. De quoi tenir en haleine le public et occuper les médias. Quelle chance pour le pouvoir : pendant que l’opinion se passionne pour ces affaires, chômage, pauvreté et crise sociale disparaissent des écrans. La recette est simple : plus d’affaires judiciaires, moins de débats sur l’essentiel.

Rappelons pourtant une évidence que l’on préfère oublier : toute personne mise en cause ne bénéficie de la présomption d’innocence. Mais quand la justice se transforme en instrument politique, ce principe n’est plus qu’un décor de théâtre. La lutte contre la corruption, pourtant indispensable, se réduit alors à une mise en scène. Le slogan éculé « Jubb, Jubbal, Jubbanti » en est la caricature : un refrain répété à l’infini, brandi pour masquer l’absence de résultats.
Pendant ce temps, le pays s’enfonce. Chômage galopant, jeunes désespérés embarquant sur des pirogues de fortune pour rejoindre l’Europe, pouvoir d’achat en chute libre, hôpitaux en ruine, écoles abandonnées : la réalité saute aux yeux, mais disparaît derrière le brouhaha judiciaire. Des familles peinent à se nourrir et à se soigner, mais les projecteurs restent braqués sur des procédures interminables. Belle diversion, en effet.
À quand le jour où vous troquerez vos discours fleuris contre de vraies SOLUTIONS pour soulager les souffrances du peuple ? Le Sénégal a besoin de dirigeants courageux, pas d’acteurs de série télé. Il est temps de mettre fin au spectacle, de laisser la justice travailler librement et de recentrer la politique sur l’essentiel : la vie des Sénégalais et l’avenir du pays. Le vrai changement ne se joue pas dans les tribunaux, mais dans la vie quotidienne des citoyens.
Ibrahima Thiam, président du parti ACT
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