Refondation de la gouvernance : La nécessité d’harmoniser pour une réforme d’envergure ?
Le Mali a été le premier Etat sahélien à réformer son secteur minier en privilégiant les intérêts du peuple. Ce qui sera bien suivi au Niger et au Burkina Faso…

Le régime d’exception du Mali s’est installé entre août 2020 et mai 2021. Sa gouvernance a inspiré alors ses deux voisins de l’espace AES survenu en 2023…
En effet, l’évolution des réformes économiques, politiques et institutionnelles semble imposer un rythme accéléré aux trois Etats concernés.
En particulier, au Mali, tout se passe comme s’il est obligatoire d’uniformiser les pratiques de gouvernances. N’est-ce pas parce que le chef de la Transition malienne est le président en exercice de la confédération AES ? Si le pouvoir du président de l’AES ne s’inscrit pas dans une dynamique, déjà adoptée chez les 2 autres voisins confédéraux, cela ne donne pas une bonne image ! Ce qui fait que le Général d’Armée Assimi Goïta doit faire harmoniser les réformes dans la confédération, alors que les réalités intérieures sont différentes d’un pays à un autre ? A titre d’exemple, comment expliquer que les partis politiques n’aient pu être dissouts au Mali, jusqu’au mardi 13 mai dernier ? N’est-ce pas parce que la Transition malienne a fait adopter une nouvelle Constitution le 22 juillet 2023, qui reconnaît l’existence des partis politiques? Mais la nécessité d’harmoniser a dû peser dans la balance pour enclencher et accélérer cette réforme d’envergure. Mieux vaut tard que jamais !
En outre, cette tendance d’uniformisation des réformes pousse à coup sûr à faire du président de la Transition malienne un président de la République pour un mandat de cinq ans renouvelable. Comme cela s’est fait chez les voisins sahéliens du Niger et du Burkina Faso. Mais la question se pose alors de savoir pourquoi cette proclamation a attendu tout ce temps. Dès lors, les autorités maliennes ne devraient-elles pas suspendre la nouvelle Constitution, pour davantage harmoniser le niveau des réformes avec les voisins de l’AES ? Ce serait alors l’illustration d’un gâchis(le référendum ayant coûté beaucoup d’argent au Trésor public), puisque cette nouvelle loi fondamentale n’aura été d’aucun avantage sur le quotidien des Maliens.
Cette inspiration tardive au sein de l’AES devrait aussi inciter à dissoudre l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), puisque la confédération a ses « présidents de la République » sans passer par la case élection.
Par ailleurs, il est souhaitable que les succès de la gouvernance ; dans les secteurs socio-économiques, s’uniformisent partout dans l’espace confédéral. Cela ne semble pas être le cas, avec la crise énergétique, les routes délabrées, la cherté de la vie ici au Mali, plus que chez les 2 voisins. Vivement l’inspiration en temps réel pour le mieux-être des populations de la confédération !
Boubou SIDIBE/maliweb.net
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