Exonération sur 60 000 tonnes de riz pour le mois de Ramadan : La clé de répartition du ministre Niamoto Ba décriée
Pour soulager les consommateurs, le gouvernement, comme d’habitude, renonce à certains droits et taxes sur les importations des denrées de première nécessité. Cette initiative risque de ne pas produire ses effets, puisqu’elle ne profiterait qu’à quelques opérateurs économiques, selon des commerçants qui dénoncent la clé de répartition du ministre de l’Industrie, du Commerce et des Investissements, Mme Sangaré Niamoto Ba.
A quelques encablures du mois du ramadan, le prix du kilo de riz prend l’ascenseur. Les fluctuations sur le sucre, le lait et l’huile se passent de commentaire.
Pour pallier à ces bouleversements, le gouvernement ne déroge pas à la tradition. C’est dans cette optique qu’il vient d’accorder des exonérations sur 60.000 tonnes de riz. Mais la répartition de cette quantité pose déjà problème. « Il n’ya aucune transparence dans l’attribution des exos. Le gouvernement garde une main trop lourde sur le dossier. Le ministre du Commerce et de l’Industrie choisi à la tête du client, au mépris de tous les principes de transparence », relève Bazoumana Fofana qui dénonce, par la même occasion, « la mafia qui règne sur ce dossier qui semble constituer un fonds d’enrichissement illicite pour certains cadres et une catégorie d’opérateurs économique triée sur le volet ».
En clair, les exonérations sur les 60000 tonnes devraient être partagées de façon équitable entre les opérateurs économiques du secteur du riz selon une logique de bonne gouvernance. Des notions élémentaires de bonne gestion dont ne s’embarrasse pas le ministre de l’Industrie, du Commerce et des Investissements.
De sources sûres, c’est le ministre Niamoto Ba qui a elle-même choisi ses « ayants-droits ». Bakoré Sylla, Modibo Kéita, Amadou Djigué, etc. Une poignée d’opérateurs économiques qui préserveraient jalousement le monopole sur les importations de riz exonérés.
« C’est une affaire de magouille. Le gouvernement n’a pas le droit d’exclure sans preuve une catégorie d’opérateurs économiques et de privilégier une autre. Nous payons nos impôts, nos travailleurs sont inscrits à l’INPS, nous participons à la lutte contre le chômage. Nous aimons notre pays. Mais pourquoi donc doit-on nous exclure des avantages liés à notre domaine ? C’est tout simplement inadmissible », s’indigne Bazoumana Fofana.
Selon lui, malgré les avantages accordés à ces opérateurs, le marché du riz continue de flamber au grand dam des consommateurs.
De l’avis de M. Fofana, c’est la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (Ccim) en tandem groupement des commerçants détaillants.
Pour ce qui est du sucre, Bazoumana Fofana rappelle que le gouvernement impose aux opérateurs économiques de s’approvisionner chez le producteur national de sucre, Sukala. Quand bien même ce ne sont que Bakorè Sylla et Modibo Kéita seulement qui ont le monopole à ce niveau.
Ainsi donc, les autres opérateurs du secteur sont obligés ou d’acheter chez les deux précités aux prix imposés, ou d’importer en payant les droits de douanes qui s’élèvent à 50 000 FCFA la tonne. Le système, à en croire M. Fofana, est pourtant bien connu des autorités dont il fustige le silence coupable.
Abdoul Karim Maïga
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