Fermeture de la mine d’or de Morila en 2017 : L’Agrobusiness comme solution de rechange

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Après avoir fait profiter plus de 946 milliards à l’Etat depuis sa création en 2000, la mine d’or de Morila va fermer boutique en 2017. Mais avant de quitter le site, la société ambitionne de maintenir la vie, l’animation et la  croissance dans la zone en laissant à la communauté de Morila et environnant un moyen de survie pérenne. Pour ce faire, les responsables de la société et ses actionnaires (Rand Gold, Anglo Gold et l’Etat malien) ont nourri un projet de rechange appelé « Agrobusiness » qu’ils sont en train de développer sur la mine mourante de Morila. Sur invitation du chef exécutif de Rand Gold, Mark Bristou et pour mieux comprendre les motifs et les attentes de cette première expérience au Mali dans le secteur minier, une dizaine de journalistes locaux ont effectué une visite de terrain, le mardi  28 juillet 2015,  sur le site. 

C’est au bord d’un mini car de neuf places de la société minière Rand Gold que nous avons pris place dans la brume matinale le mardi matin avec comme destination la mine d’or de Morila situé à 23 km de Koumatou. Après 2 heures et demi de route et sous une fine pluie, nous nous trouvions nez à  nez avec les bâtiments de la géante usine de Morila à la grande surprise de tous. Car ici, contrairement  aux idées perçues faites de l’extérieur sur les mines vues comme  destructeurs de l’environnement, la densité de la forêt est restée intacte après 15 ans de production minière. Toute chose qui ne nous permettait guère d’apercevoir de loin quoi que ce soit. Selon le directeur de l’usine, Adama Koné cette forêt doit sa sauvegarde à la mine qui a su le protéger contre les populations avec une surveillance rigoureuse. A l’en croire, cette forêt reste aujourd’hui le seul endroit où les villageois peuvent venir chasser ou cueillir. « Car ils ont fini avec leur forêt », a indiqué Adama Koné.

Une mine responsable jusqu’au bout

Après avoir investi pendant 15 ans dans la formation des Maliens qui occupent aujourd’hui tous les postes de responsabilité, contribué au développement communautaire à  travers la construction d’hôpital, d’écoles et d’espace de divertissement à Morila, Sanso, Finkola et N’Domba, la mine de Morila ne sera plus qu’une ancienne mine d’or en 2017. Mais la société, pour rester responsable jusqu’au bout,  ne veut pas abandonner le village de Morila après l’avoir mis sur la voie du développement. Elle veut finir ce qu’elle a commencé en continuant à aider les communautés locales même après la mine. Pour révéler ce défi, la société a su mobiliser tous ses actionnaires autour d’elle pour mettre en place un projet pilote appelé « Agrobusiness ». Le projet consiste à faire naître une zone agroindustrielle par excellence sur les futures cendres de la mine de Morila. Tour à tour, nous avons eu le mérite de visiter les réalisations déjà faites dans ce sens. La visite a d’abord commencé par le centre agrobusiness de Morila. Dans ce centre, la société développe aujourd’hui de l’apiculture, l’aviculture et plus de 4000 pondeuses. Ce centre a été construit sur le bâtiment servant de garderie d’explosif minier. La visite a continué sur le lac artificiel de la société qui sert d’endroit de pisciculture avec  12 cages de 12 milles alevins pour un montant total de 20 millions de F CFA. La société dispose aussi d’une manguerais de 2 milles pieds de mangues. Car, selon le directeur de la mine, l’idée est de créer les usines mais aussi de la matière autour des unités industrielles.

Pour le chef exécutif de Rand Gold, l’idée est de laisser quelque chose de pérenne à la communauté locale après la fermeture de la mine. « Morila investi dans ce projet pour montrer que c’est possible. C’est pourquoi nous sommes en train de chercher un opérateur économique sérieux qui va venir au nom d’une coopérative composée des membres de la communauté, des anciens travailleurs de la mine et Morila association », a expliqué Mark Bristou. Avant d’inviter les industriels maliens à venir investir dans la zone  qui regorge déjà d’énormes potentialités en termes d’infrastructure dans l’agrobusiness.

Youssouf Z KEITA 

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