Conseil malien des chargeurs : Premier test électoral pour la Transition : Deux ministres surveillés de près

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Tard vaut mieux que jamais, a-t-on coutume de dire ! La Commission électorale du Conseil malien des chargeurs tant attendue depuis des semaines a arrêté de se faire désirer pour enfin procéder à la constitution du fichier électoral. Malgré ce retard que nous dénoncions dans nos colonnes il y a deux semaines, dû à des questions administratives et financières, le scrutin reste maintenu pour le 30 octobre, date fixée par l’Arrêté du ministre des Transports convoquant le collège électoral.

Seulement six (6) jours, c’est le délai dont dispose la Commission électorale pour recueillir les inscriptions et constituer ainsi le fichier pour les élections consulaires du Conseil malien des chargeurs.

Malgré les difficultés rencontrées dans l’installation de ladite commission pour des raisons administratives, matérielles et financières, la date du scrutin reste maintenue au 30 octobre 2021, comme fixé par l’Arrêté du Ministère des Transports et des infrastructures, notamment celui n° 2021-3323/MTI-SG du 27 août 2021 organisant les élections et fixant le jour ainsi que les heures d’ouverture et de clôture du scrutin des membres de l’Assemblée consulaire du Conseil malien des chargeurs.

La Commission électorale, qui siège actuellement à la Mairie du district de Bamako, est présidée par un magistrat. En sont membres : un représentant du gouverneur et celui du maire du district de Bamako et un représentant de l’administration fiscale.

Les élections sont organisées selon un scrutin de liste. Plus prosaïquement, chacune des listes de candidature qui rencontrera l’adhésion de ses électeurs, représentera la section concernée au sein de l’Assemblée consulaire chargée ensuite d’élire le président et les membres du bureau qui l’accompagne.

Trois sections doivent regrouper, au total sur l’ensemble du territoire malien, 266 membres consulaires dont 133 titulaires et 133 suppléants, répartis comme suit : 107 titulaires pour la section exportation, 14 pour l’Importation et 12 pour le Transit. Il y a autant de suppléants à élire dans chacune des sections.

Le district de Bamako où doit sortir, selon les textes, le président national, attire particulièrement l’attention à l’occasion de ces élections consulaires. Le nombre de candidats pour Bamako, 69 titulaires et 69 suppléants, devra être composé de 59 titulaires en section Importation, 6 en Exportation et 4 en Transit. Avec autant de suppléants dans chacune de ces trois sections.

Pour le moment, il n’y a pas d’incident à signaler, tout se déroulant comme sur des roulettes, en attendant que les dés soient jetés le 30 octobre prochain. Mais en attendant, chacun des quatre candidats déclarés – dont le président sortant- est en train d’abattre ses cartes, non seulement pour avoir la meilleure liste possible, mais aussi et surtout pour s’attirer la faveur des votes le jour J.

Rappelons que les dernières élections du Conseil malien des chargeurs ont été émaillées d’incidents et ont connu une prolongation au tribunal, à travers un feuilleton judiciaire. C’est dire que le calme apparent ne doit pas endormir les autorités de la Transition, lesquelles doivent être en alerte pour ne pas que les premières élections organisées sous la Transition ne se terminent en eau de boudin. Des contestations, il y en aura certes, déjà sur le fichier électoral où le nombre d’inscrits, à l’image des dernières élections, peut donner un chiffre de loin supérieur aux nombres d’importateurs, d’exportateurs et de transitaires régulièrement connus des services des impôts et de la douane parce qu’il y avait une pratique de gonflement artificiel du fichier avec de faux chargeurs.

En plus, des irrégularités peuvent survenir le jour même des élections et feront l’objet de réclamations et recours qui devront être traités avec le maximum de célérité et de légalité. Et au besoin, sévir contre les fraudeurs ! La seule manière pour la Transition de donner aux Maliens une image de bon augure en matière électorale.

Vigilance nécessaire de la part du Premier ministre

Il appartient donc au Premier ministre Choguel Maïga de donner de strictes instructions de vigilance, de neutralité et de transparence à son équipe gouvernementale, lui qui connaît bien les élections consulaires pour avoir été ministre de l’Industrie et du commerce, donc la tutelle de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, qui a connu les élections les plus houleuses de son histoire sous son magistère, en 2006.

Cette vigilance est d’autant plus nécessaire qu’un de ses ministres, notamment celui du Développement rural, pour avoir été jusqu’à sa nomination au gouvernement le conseiller du président sortant du Conseil malien des chargeurs, est suivi de très près dans ses faits et gestes par les corps électoral, pour s’assurer de sa neutralité. Par conséquent, un homme averti en valant dix, la prudence doit être de mise de son côté.

En plus, un des candidats, le moins bien placé au vu de son profil et surtout de ses qualifications professionnelles, connu pour être un grand militant d’un parti du M5-Rfp, fait parler de ses contacts avec un ministre issu de la même formation politique que lui. L’opérateur économique l’aurait sollicité pour avoir son soutien et aussi embarquer ses collègues ministres dans le sillage de ce soutien.

Vrai ou faux ? La Transition a en tout cas l’occasion de prouver aux Maliens, à travers les élections du Conseil malien des chargeurs, que c’en est fini des parodies de scrutin au Mali. Ainsi, sera bien balisé le chemin qui mène aux élections générales tant attendues.            Amadou Bamba NIANG

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