Edito : faites comme si vous jeûnez !

4 Juillet 2014 - 00:05
4 Juillet 2014 - 00:05
 7
[caption id="attachment_183203" align="alignleft" width="200"]Moustapha Diawara - pardonnons - avance - marasme Moustapha Diawara[/caption] On est gêné, on est peiné et on jeûne. Le malien est vraiment atypique. On n’est pas d’accord avec la façon dont le pays est géré mais on ne veut pas prêter le flanc aux irrédentistes du MNLA et donner raison aux institutions de Bretton Woods, à la trousse de nos gouvernants. C’est pourquoi, cela fait pouffer quand on voit des brésiliens protester contre leurs dirigeants pour avoir organisé la coupe du monde. On se demande si les frondeurs brésiliens ont comparé leur misère à la nôtre. Eux, ont eu la chance d’avoir des dirigeants qui ont eu cette inspiration pour le monde. Par contre, pour nous, c’est tout à fait le contraire. En neuf mois, rien de concret n’a été réalisé chez nous. Pas de route inaugurée, pas de pont ouvert ni de stade offert. Au lieu d’abriter une coupe du monde, nos dirigeants avec leurs familles jouent notre dos, leur coupe du monde. Rien n’arrête leur compétition, même l’arrivée de ce mois béni de ramadan. D’ailleurs, en ce mois de pénitence, la seule clé qui ouvre toutes les portes est de jurer : « Au nom de mon carême ». C’est ainsi que le ministre du Commerce, Abdel Karim Konaté qui est devenu le guichet automatique du gouvernement, après les 400 millions FCFA donnés aux détaillants victimes d’incendie, a offert 200 Millions FCFA aux bouchers. Et ces derniers ont juré par  « au nom de leur carême » qu’ils vendront le kilo de la viande à 2000 F au lieu de 2200 F durant tout le mois du ramadan. Maintenant, quand nos mamans iront au marché, le boucher du marché jurera à son tour au « nom de son carême » qu’il n’a pas vu la couleur de l’argent du ministre. Qui osera le démentir « au nom de son carême ». C’est aussi par « au nom de leur carême » que les 263 radiés de la fonction publique ont promis au ministre du travail et de la fonction publique qu’ils ne réclameront pas leurs arriérés de deux ans de salaire, année de leur radiation à cette date. Durant ce mois béni, ce code ne ment pas. Même si son auteur peut mentir. On souhaitait recevoir les experts du FMI en ce mois béni, pour amener notre président à jurer devant eux « au nom de son carême » que les 20 milliards pour l’achat du Boeing 737 sont prêtés avec une banque de la place, la BDM-Sa. A son tour, le PDG de la BDM-Sa, chapelet au coup, de jurer « au nom de son carême » que sa banque était de bonne foi et de c’est de là que proviennent les sous.   Le carême, mieux qu’un moment propice pour promouvoir la religion, dans notre pays, constitue une période indiquée pour encourager beaucoup de vices. C’est ainsi qu’avec l’encouragement de certains maires laxistes, des rues sont prisent d’assaut par des « prieurs » publics du petit soir. Au Mali, au mois de carême, l’essentiel est de faire toujours comme si vous jeûnez et n’oubliez pas de jurer « au nom de votre carême ». Et les portes s’ouvrent. Moustapha Diawara  

Quelle est votre réaction ?

Like Like 0
Je kiff pas Je kiff pas 0
Je kiff Je kiff 0
Drôle Drôle 0
Hmmm Hmmm 0
Triste Triste 0
Ouah Ouah 0