Une mutinerie a éclaté lundi à la prison civile de Conakry, faisant au moins une dizaine de blessés parmi les prisonniers ainsi que parmi les gardiens de cet établissement surpeuplé, dont les autorités guinéennes ont repris le contrôle dans l'après-midi, a-t-on appris de sources concordantes.
"Des centaines de prisonniers se sont mutinés ce lundi contre le régisseur de la prison Moriba Sylla très décrié par la population carcérale", a indiqué à l'AFP une source au sein de la Sûreté urbaine de Conakry.
Un dispositif impressionnant de centaines de policiers et de gendarmes a été déployé autour et à l'intérieur de la prison, d'où des coups de feu ont été entendus pendant au moins deux heures, selon les constatations de l'AFP et des témoins.
"Il y a eu un mouvement de mécontentement au niveau de la population carcérale ici à Conakry et ce mouvement a été suivi d'une tentative d'évasion, parce que certains prisonniers ont voulu profiter de ce mouvement de mécontentement pour prendre le large", a confirmé à l'AFP le porte-parole du ministère de la justice, Ibrahima Béavogui.
"Les prisonniers étaient pendant un bon moment les maîtres de la prison", a reconnu le porte-parole.
"Il y a eu beaucoup de dégâts matériels au niveau de la prison, beaucoup de prisonniers ont tenté de s'enfuir, certains ont réussi, d'autres non", a-t-il ajouté, sans autre précision, disant également avoir connaissance de "beaucoup de blessés dont j'ignore le nombre dans les deux camps".
Un garde pénitentiaire a fait état d'un bilan de 13 blessés parmi les détenus.
La mutinerie a provoqué des scènes de panique dans les quartier voisins de Coronthie et Sans Fil, selon des témoins et des sources policières.
Selon M. Béavogui, "le procureur général a ouvert une information judiciaire pour savoir ce qui s'est réellement passé".
La prison civile de Conakry a été construite dans les années 1950, sous la période coloniale pour 220 prisonniers, mais de nos jours elle renferme plus de 2.000 prisonniers, qui dénoncent la surpopulation carcérale et des périodes excessives de détention préventive.
Source: voaafrique.com