Accord pour la paix et la réconciliation : Un fondement anticonstitutionnel de la partition du Mali

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Patrouilles mixtes : LES CRITÈRES D’INTÉGRATION ATTENDUS AVANT LE 15 AOÛT
Comité de suivi de l’accord (photo archives)

L’accord pour la paix et la réconciliation offre aux séparatistes l’occasion d’avoir dans les hôtels cinq étoiles sur un plateau d’or la partition du Mali en deux Etats, ce qu’ils n’ont pas pu avoir par les armes.

 

Avec son application sélective, l’accord pour la paix et la réconciliation crée toutes les conditions nécessaires à la réalisation du projet satanique de désunion du Mali. La Conférence d’entente nationale, le cantonnement, le désarmement, la démobilisation ont été mis au second plan. Le redéploiement progressif de l’armée malienne à Kidal n’est plus d’actualité. Les Maliens de Kidal restent nostalgiques de leur drapeau tricolore (le vert-or-rouge) qui ne flotte plus sur cette partie du territoire malien.

Ce qui urge, pour nos autorités et leurs complices, c’est l’installation des autorités dites intérimaires qui ne sont même pas dans l’accord et dont l’objectif principal est de mettre à la tête des conseils des régions, des cercles et des communes des séparatistes qui ne peuvent avoir aucune chance d’être élu ; c’est aussi l’opérationnalisation des patrouilles mixtes qui consistent à écarter les groupes d’autodéfense sédentaires et de les anéantir à jamais afin de laisser Gao à la merci des séparatistes.

Toutes ces machinations ont pour objectif la réalisation de leur projet de régionalisation qui est la volonté du président de la République qui a placé son premier mandat sur “le socle de la régionalisation en tant qu’étape majeure de la partition du pays”. En matière d’organisation territoriale, la régionalisation est une forme de décentralisation au profit des régions auxquelles un Etat accorde une autonomie administrative et transfère certaines de ses prérogatives.

Nous pouvons dire ainsi, sans se tromper, que l’un des objectifs affichés par les séparatistes, est atteint. Il s’agit de l’autonomie des régions du Nord du Mali. L’installation des autorités intérimaires et la nomination des nouveaux gouverneurs touaregs de Tombouctou et de Kidal confirment cette autonomie. Il n’est un secret pour personne que de toutes les rebellions déclenchées depuis 1962 jusqu’en 2012, l’objectif recherché était ni moins ni plus l’indépendance à défaut cette autonomie.

Cette initiative doit être soumise aux populations qui doivent exprimer leur position à travers un referendum permettant d’obtenir l’aval du peuple.

Au nom de l’accord pour la paix et la réconciliation, des séparatistes furent nommés à des postes stratégiques pour conduire le processus de la partition déjà enclenché. Il s’agit de Mohamed Ag Erlaf ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat, Mohamed El Moctar, ministre de la Réconciliation nationale, et Zahabi Ould Sidi Mohamed, président de la commission désarmement, démobilisation et réinsertion. Comme si nos autorités veulent nous faire croire que pour mériter des tels postes il faut que vous soyez rebelle ou séparatiste.

Cette démarche de nos autorités est une violation flagrante des articles 25 et 26 de la Constitution du Mali du 25 février 1992. Ces textes disent que le Mali est indivisible et que la souveraineté appartient au peuple tout entier qui l’exerce par ses représentants ou par voie de référendum. Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice.

Fayçal H. Maïga

 

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3 COMMENTAIRES

  1. Bien sûr, le contenu de l’accord viole la constitution d’où le projet de révision constitutionnelle.

    Les autorités maliennes en sont conscientes mais obligées de signer l’accord et d’essayer de l’appliquer contre l’Intérêt Supérieur du Pays.

    L’accord est signé par IBK par peur de perdre le pouvoir et par crainte d’être attrapé par la CPI en raison de l’affaire Tomi et d’autres scandales.

    IBK a choisi entre son intérêt personnel et celui du Mali, ça c’est connu.

    Ce qui est incompréhensible, c’est l’attitude des maliens qui croient à l’unité et à la souveraineté d’un pays divisé et d’espérer une paix qui ‘senvole progressivement et surement.

    Ce qui est inadmissible, c’est le sommeil et la passivité du Peuple face à la vente du Mali par IBK et ses amis crocodiles.

  2. Bonjour,
    NE PERSISTONS PAS DANS L’ERREUR EN VIOLANT L’ACCORD, LE PROTOCOLE D’ENTENTE ET L’INCLUSIVITÉ.

    Les problèmes ne sont pas encore TOUS résolus : soyons proactifs, MIEUX VAUT PRÉVENIR QUE GUÉRIR : S’ATTAQUER AUX CAUSES DE LA CRISE AU MALI ET A LA SOURCE DES INCOMPRÉHENSIONS ENTRE ACTEURS (SURTOUT SUR le choix des membres des AUTORITÉS INTÉRIMAIRES ET SUR L’INCLUSIVITÉ) ET RÉAGIR AVANT LES EFFETS INDUITS.

    EST-CE QUE LA RÉPARTITION DES PRÉSIDENCES DES RÉGIONS DU NORD DU MALI, initiée par le CSA de haut niveau, avec les chefs politico-militaires et des ministres, du 10 février 2017, entre les regroupements armés et d’autodéfense, EST LA SOLUTION IDOINE POUR LES AUTORITÉS INTÉRIMAIRES sachant que le protocole d’entente, entre parties Maliennes sous la supervision de la médiation internationale, dit que les membres des autorités intérimaires doivent être issus de la société civile, des membres des services déconcentrés de l’État et des conseillers sortants ?

    Comme la convention subsidiaire (répartissant les membres des autorités intérimaires entre les parties Maliennes) qui avait générée des blocages et avait été rejetée au profit de ce protocole d’entente entre parties Maliennes, UNE TELLE RÉPARTITION des régions, entre regroupements armés et d’autodéfense, A ENGENDRÉ, comme je l’avais prévu à travers plusieurs lettres ouvertes, DES PROBLEMES ET DES BLOCAGES dans toutes les régions du nord du Mali même à Kidal.

    Face à la persistance de la menace terroriste ou djihadiste ou toute menace contre la République et la souveraineté nationale, il y a bien une réponse efficace : c’est constituer un FRONT UNI s’appuyant sur le dialogue ET la conférence d’entente nationale inclusive, s’engageant, avec franchise et sans complaisance, indépendamment des bords politiques, autour de l’accord de paix et dynamisant sa mise en œuvre stricte et franche.

    Comme dit l’accord de paix, le DIALOGUE doit être la base du règlement de tout différend ou tout conflit.

    Mais DIALOGUE ne signifie pas immobilisme, laxisme, il faut AGIR pour garantir la mise en œuvre, inclusive, stricte et franche, de l’accord de paix.

    J’avais déjà écrit plusieurs lettres ouvertes et fait des appels dans ce sens à tous les acteurs.

    Il est temps d’AGIR EFFICACEMENT en impliquant TOUS les Maliens et TOUS LES ACTEURS à travers la mise en œuvre inclusive, stricte, franche et sans complaisance, de l’accord de paix et la conférence d’entente nationale inclusive.

    La conférence d’entente nationale est différente d’une concertation nationale par l’ampleur, la portée et la complexité de cette dernière et par le fait qu’elle n’a pas pour objectif de reconcevoir un autre accord de paix ni de choisir un Président de la République ni de créer une partition du pays ni une fédération ou confédération ou de rendre indépendante une partie du Mali.

    PROFITONS DE CETTE CONFÉRENCE D’ENTENTE NATIONALE POUR GARANTIR UNE INCLUSIVITÉ OPTIMALE ET POUR RECTIFIER L’EXCLUSION OCCASIONNÉE PAR LES AUTORITÉS INTÉRIMAIRES DANS TOUTES LES RÉGIONS DU NORD.

    Un inventaire des problèmes, des besoins, des revendications, des solutions et des approches sera fait à partir des échanges approfondis entre Maliens et d’éventuels consensus établis, sur tout ce qui est relatif à la mise en œuvre de l’accord, en particulier, sur les Autorités Intérimaires, le MOC et le DDR.

    Cdlt
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC, Gouvernance et Sécurité
    E-mail : [email protected]
    TEL 00223 78 73 14 61

    • “… S’ATTAQUER AUX CAUSES DE LA CRISE AU MALI ET A LA SOURCE…”

      C’est quoi les causes de la crise ?

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