Dessous de la rébellion au Nord-Mali : La France de Sarkozy met-elle du feu à la poudre?

23 Fév 2012 - 01:07
23 Fév 2012 - 20:24
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De gros soupçons pèsent sur la France pour son appui à l’irrédentisme au nord du Mali, suite à la déclaration du chef de sa diplomatie, en l’occurrence Alain Juppé. Ce dernier avait laissé entendre que : «La rébellion touareg a remporté récemment d’importants succès militaires.» Notre pays est-il visé par des actions venant du président Nicolas Sarkozy qui se trouve contrarié dans certaines de ses décisions impérialistes à l’égard des anciennes colonies? [caption id="attachment_18824" align="alignleft" width="310" caption="Nicolas Sarkozy"][/caption] Selon des sources dignes de foi, au moment où le ministre français de la coopération Henri de Raincourt sortait d’un entretien avec le président ATT sur la situation au nord, des chefs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) foulaient le sol parisien pour consolider leurs positions. Ils se sont même servis de certains médias français pour lancer des flèches contre le Gouvernement Malien. Ils ont aussi nié d’être les auteurs des massacres commis, le mois dernier, contre des soldats et civils Maliens. Selon eux, ces tueries portent la marque d’Al-Qaïda. Ajoutant que les propos tenus par le ministre Malien des affaires étrangères Soumeylou Boubèye Maïga par rapport à la culpabilité du MNLA sont faux.La Francesemble convaincue de cette version. Quoi qu’il en soit, l’appel au cessez-le-feu d’Alain Juppé intervient au moment où l’armée Malienne a commencé de mater sérieusement la rébellion et que la tension dans l’opinion publique s’affaiblit. D’autre part, il aurait un partenariat, semble-t-il, entre le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et le gouvernement Sarkozy pour obtenir la libération des otages français enlevés par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Aussi, le groupe sécessionniste veut un découpage du Mali et compte surla Francepour arriver à ses fins. Ainsi, il rejette toute négociation relative à l’unité et à l’intégrité territoriale. Du coup, le soutien dela Franceconstitue donc une sanction contre notre pays. En effet,la Francen’a toujours pas digéré le fait que les différents gouvernements Maliens ne lui ont pas donné le feu vert pour qu’elle installe ses bases militaires au nord de notre territoire. Selon plusieurs sources, cette partie du Mali est une zone stratégique pouvant permettre à une force d’invasion de contrôler tout le sahel. Aussi, la position adoptée par le Mali concernant l’invasion dela Libyepar les forces de l’Organisation du traité d’atlantique nord (OTAN) aurait été mal perçue à Paris. On se souvient, pour éviter les effets collatéraux de cette guerre en Libye, le président ATT avait souhaité une négociation qui allait aboutir à une transition apaisée. Mais, Sarkozy et ses alliés qui ne voient que leurs seuls intérêts se sont sentis contrariés par tous ceux qui ne voulaient pas une guerre de destruction au pays de Kadhafi. D’ailleurs en début de cette semaine, des chefs d’entreprises françaises se sont rendus à Tripoli pour décrocher des marchés de reconstruction dela Libye. Bienavant cela, des frondes se sont multipliées contre le Gouvernement et l’Assemblée nationale du Mali par rapport au nouveau Code de la famille et des personnes. La prise en compte de nos valeurs lors de la relecture de ce document n’a pas plula France. Heureusement, le Mali a pu esquiver les mains invisibles qui voulaient le déstabiliser. Un autre point de malentendu est le refus de notre président de signer le pacte proposé par Nicolas Sarkozy concernant la politique de l’immigration choisie. Il s’agit d’un document obligeant les États Africains à l’aider dans ses pratiques xénophobes. Mais le président ATT ne veut pas cautionner les détentions humiliantes et expulsions de l’Europe dont sont victimes à longueur de journée certains de nos compatriotes. À cause de ces lignes, les tentatives de déstabilisation du Mali se multiplient. En 2011, notre gouvernement a été critiqué à tort pour de prétendues collaborations avec des terroristes. Dans la mêlée, l’armée française a fait des incursions sur notre territoire viala Mauritanieafin, avait-on dit officiellement, de libérer des otages. Mais cette opération fut un échec cuisant pourla France. Lebilan de civils tués a fait coulé beaucoup de salives chez nos concitoyens qui s’indignaient aussi du coup dur porté à la souveraineté du Mali.La Francea fini par payer des rançons aux terroristes pour les mêmes otages. Ses intermédiaires seraient pour la plupart des bandits armés du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Ces derniers recevraient de l’argent et des armes venant de la frontière Mauritano-Malienne. Cet appui s’intensifie depuis l’accrochage entre le MNLA et l’AQMI en fin Janvier et début Février 2012. Là encore, des mains invisibles ont manipulé l’opinion publique Malienne sur la situation au nord. Cette campagne a été marquée par la colère des épouses et mères de soldat qui ont fait une marche sur le palais de Koulouba. Le président ATT a pu instaurer l’apaisement parce que le Mali a des valeurs fondées sur l’entente et le respect mutuel. Malheureusement Alain Juppé, faut-il le rappeler, a jeté le pavé dans la marre par sa sortie inattendue. «La rébellion touareg a remporté récemment d’importants succès militaires», avait-il déclaré. Au lendemain de cette déclaration fracassante, Henri de Raincourt ministre français de la coopération est venu au Mali pour discuter du même sujet. À son retour, il a mis en avant dans les médias les exécutions sommaires qui seraient commises au nord Mali. En somme, tout est mis en œuvre pour choquer l’opinion publique et internationale afin de déstabiliser notre pays. À suivre… Issa Santara

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