Insécurité au nord-Mali : La situation se complique pour Koulouba .la France peaufine son nouveau plan pour le pétrole

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Le Nord du Mali renoue avec l’insécurité, mais cette fois-ci c’est avec le banditisme international qui étend tranquillement ses tentacules dans le Sahel à travers le Sahara. Cette nouvelle situation inquiète les Maliens qui ont en mémoires la rébellion de 2004-2007, leur imbrication et les conséquences sur la région. Et chaque fois qu’une insécurité prend forme dans la région, l’on a l’impression de retrouver la France derrière cette situation. Et surtout que le pétrole dans la région aiguise l’appétit vorace des Occidentaux et en premier la France.

Compte tenue des difficultés de mobilité dans cette zone, qui favorise les activités de contrebande et de banditisme, les autorités maliennes se battent cahin-caha depuis des années pour la sécurisation de la région. C’est pour éviter des désagréments aux étrangers qui y travaillent mais hélas, cela n’a été qu’un échec. Car, AQMI a fait fuir tous les touristes surtout les Français de la destination Mali. Les Maliens s’interrogent sur le comportement de la France. On se demande ce que deviendra l’armada française ? Va-t-elle imiter les américains en Afghanistan en transformant le Sahara en poudrière, car elle est à la base de tout cet imbroglio du nord Mali en ce moment. Car père du printemps arabe en Libye, la France connaissait  très bien les conséquences de cette crise sur les pays de la bande sahélo-saharienne. Mais comme elle veut recoloniser ses ex colonies, elle a purement changé de méthode. Sacrée France !

Le pétrole:   Le cancer ?

Les richesses minières du Mali qui suscitent tant de convoitises sont sans nul doute à l’origine d’un positionnement géostratégie des puissances. Mais face à la nécessité de la diversification des partenaires engagées par les autorités maliennes depuis quelques années, les calculs changent. Cette nouvelle donne ouvre la voie à la concurrence et une volonté de contrôler la région et ses richesses. Ce qui peut engendrer des conflits d’intérêts dans la région. L’exemple des pays comme le Koweit, l’Irak, le Congo, l’Angola, le Soudan, l’Afghanistan, la Côte d’Ivoire et le Tchad pour ne citer que ceux-là, qui subissent les calculs des puissances, sont révélateurs de cette situation. D’où le banditisme international, le cancer des pays « pauvres ».

Quand les américains avaient besoins de prendre les richesses de l’Irak, ils ont juste accusé Saddam Hussein de posséder des armes de destruction massive tout en impliquant honteusement certains pays inoffensifs dans leur croisade. Les conséquences sur le terrain sont insupportables: insécurité grandissante, enlisement et souffrance des populations. Cette injustice est à la base de la prolifération des poches de résistance qui prêtent allégeance facilement aux groupes terroristes.

Contrôle du désert du Sahel

Sous prétexte de combattre le terrorisme dans le désert malien, la France risque de connaître le même sort connu par les américains en Afghanistan.

La lutte contre AQMI, la guerre civile Tchadienne, la guerre algérienne sont des exemples qui doivent amener la France à la prudence. Ce qui est inconcevable, c’est son incapacité d’entretenir une relation adulte entre elle et ces anciennes colonies. L’insécurité résiduelle en Algérie, au Niger, au Mali au Tchad et en Mauritanie est très inquiétante pour la France.

Pour l’heure, le retour massif au bercail des ex combattants maliens en Libye semblent être une porte d’issue pour la France pour mieux s’ingérer dans les affaires internes du Mali.

Présentation d’AQMI

AQMI est un Groupe Salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) qui intègre  en janvier 2007  Al-Qaida, le réseau d’Oussama Ben Laden. Organisation djihadiste algérienne, le GSPC était apparu en 1998, à l’époque des massacres de masse perpétrés par le Groupe islamique armé (GIA).                                                                         

Après avoir fait allégeance à la mouvance Al-Qaida, le groupe a étendu sa zone d’action à l’ensemble du Sahel, de la Mauritanie au Tchad, en passant par le Mali, le Niger et le Nigeria.

Lors de la création d’AQMI, l’objectif qui lui était assigné par Ben Laden, c’était l’Europe, mais faute d’atteindre le Vieux Continent, le mouvement s’est concentré et rabattu sur le Sahara. C’est ‘une région dans laquelle elle était déjà présente et où elle a intensifié ses actions en ouvrant de nouveaux fronts, notamment au Niger, en 2009 et le 1er  octobre 2010. De même qu’au Mali depuis 2009, et y règne en territoire conquis.

D’énormes défis  à relever

En effet, la lutte contre Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) appelle à une organisation plus réfléchie et mieux structurée. Pour un pays comme  le Mali qui a connu plusieurs rébellions la sécurité des biens et des personnes est bien fragile. Pour faire face à la recrudescence de l’insécurité dans cette partie du pays, il faut des moyens militaires conséquents. S’il est vrai que l’installation d’une base militaire française est politiquement, diplomatiquement et juridiquement inadmissible, du point de vue militaire, cela signifie une annexion pure et simple d’une portion de notre territoire, ce qui nous ôterait toute souveraineté.            

C’est pourquoi, le Président de la République, ATT doit revoir sa copie quant à la présence des soldats français dans le nord du pays. Une situation inadmissible. La solution qui s’offre au président Toumani Touré est très simple. Il doit d’une part s’impliquer fortement au plan sous régional aux côtés, de l’Algérie, du Burkina Faso, du Niger et de la Mauritanie pour contrecarrer les actions terroristes d’AQMI et d’autre part mettre à la disposition de nos forces de défense et de sécurité, des moyens financiers conséquents  avec l’appui en logistique et en matériels militaires.

Il n’empêche que tous ceux qui ont des intérêts au Mali comme la France, la Chine ou encore les USA peuvent nous aider à lutter efficacement contre les terroristes et autres  trafiquants d’armes et de drogue. Nous devons parer au plus pressé, vue la situation en ce moment au nord du pays, et ne pas régir à temps ne fera que le bonheur des groupes armées venus de la Libye et d’AQMI.

Paul N’guessan

 

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