Mali : Aqmi revendique l'exécution d'un otage français, Paris ne confirme pas

20 Mar 2013 - 08:54
20 Mar 2013 - 09:11
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[caption id="attachment_134518" align="aligncenter" width="610"]Philippe Verdon Philippe Verdon (g) et Serge Lazarevic (d), otages capturés au Mali, le 24 novembre 2011. (Photo AFP)[/caption] Al-Qaida au Maghreb islamique affirme avoir exécuté un de ses otages français en représailles à l'intervention au Mali. L'agence de presse mauritanienne ANI (Agence Nouakchott d'Information), qui a des contacts étroits avec des activistes islamistes, explique avoir eu mardi soir un appel téléphonique d'un dénommé «Al-Qairawani», présenté comme un porte-parole d'Aqmi.

Le décès de l'otage français n'est pour le moment pas confirmé par les autorités françaises.

Selon cet interlocuteur, l'otage Philippe Verdon, qualifié d'«espion», aurait été «décapité le 10 mars en réponse à l'intervention de la France dans le nord du Mali». Le porte-parole d'Aqmi a formulé de nouvelles menaces, déclarant que «le président français (François) Hollande est responsable de la vie des autres otages français». Pas de confirmation à Paris Ni l'Elysée ni le Quai d'Orsay n'ont confrimé. «Nous vérifions cette information, nous n'en savons pas plus pour le moment», a déclaré mercredi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Philippe Lalliot. Les proches de Philippe Verdon n'ont pas eu confirmation du quai d'Orsay qui les a incités à prendre cette information avec «réserves», a indiqué mercredi son comité de soutien. «Le Quai a fait un travail pédagogique en prévenant les familles à 1 heure du matin de la diffusion d'un communiqué. Ils ont dit à la famille de le prendre avec beaucoup de réserves. Rien n'est confirmé», a ainsi déclaré Pascal Lupart, président du comité de soutien de Serge Lazarevic et Philippe Verdon. Pascal Lupart précisé que les représentants du quai d'Orsay «ont appelé» les proches de Serge Lazarevic pour les «rassurer» et leur dire que celui-ci «n'était pas concerné» par cette information. «La position du quai d'Orsay est honnête», a-t-il encore dit. L'interlocuteur de l'agence ANI s'est par ailleurs refusé à confirmer ou infirmer la mort, annoncée début mars par le Tchad, d'un des principaux chefs d'Aqmi, l'Algérien Abdelhamid Abou Zeid - mort jugée «probable» par Paris -, et d'un autre responsable islamiste, Mokthar Belmokhtar. Enlevé au Mali en novembre 2011 Philippe Verdon et un autre Français, Serge Lazarevic, avaient été enlevés dans la nuit du 24 novembre 2011 dans leur hôtel à Hombori dans le nord du Mali. Ils étaient en voyage d'affaires pour un projet de cimenterie, selon leurs proches, qui ont démenti tout lien avec des mercenaires ou des services secrets. Aqmi avait rapidement revendiqué l'enlèvement et publié leurs photos. Le 10 août 2012, dans une vidéo diffusée par le site mauritanien Sahara Medias, Philippe Verdon parlait de ses «conditions de vie difficiles». VIDEO. Philippe Verdon «parlait de ses conditions de vie difficiles» [youtube]http://www.youtube.com/watch?v=OtCJxpM64fY[/youtube] La guerre repose la question du sort des otages français L'armée française est engagée depuis le 11 janvier dans une opération militaire, en appui à l'armée malienne, contre les groupes islamistes armés, dont Aqmi, qui occupaient le Nord malien depuis l'an dernier. Cette guerre a reposé avec une nouvelle acuité la question du sort des otages français au Sahel, les familles exprimant leur inquiétude ces dernières semaines. Mardi, les familles des otages français retenus au Sahel affirmaient être «dans un brouillard total», n'ayant «aucune information» sur d'éventuelles négociations avec les ravisseurs, et s'inquiétaient de la position de la France de ne pas payer de rançon. «On arrive à la fin de l'opération des Ifoghas et l'on n'a pas entendu parler des otages», déclarait mardi sur RTL le père de Philippe Verdon. «Nous n'avons aucune information» au sujet d'éventuelles négociations, a insisté Jean-Pierre Verdon, alors que «c'est le vœu de chacune des familles qui se trouvent dans cette situation». La France ne paye pas de rançon Interrogé sur RMC et BFMTV, Alain Juppé, le maire de Bordeaux et ancien ministre des Affaires étrangères, se montre également très réservé sur l'éventuelle exécution de l'otage français: «L'information n'est pas vérifiée. Je pense à la famille surtout et à son angoisse. Il n'y a pas eu de changement de politique de la france vis à vis des otages La france ne paye pas de rançon. En aucune manière ces otages sont des espions». Concernant l'intervention française au Mali, Alain Juppé a expliqué «qu'elle était évidemment risquée mais je la soutiens.» Quinze Français sont otages dans le monde, tous en Afrique. La France est le pays au plus grand nombre de ressortissants enlevés, devant les Etats-Unis. Les rapts de six d'entre eux ont été revendiqués par Aqmi.

LeParisien.fr

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