Offensive militaire au Mali : MNLA, le pyromane-sapeur

(AFP)[/caption] Au moment où se poursuivent les bombardements de l’aviation française dans le septentrion malien en réponse à l’offensive des djihadistes, les éléments du MNLA ont déclaré qu’ils accordaient leur soutien à l’armée française sous prétexte qu’ils maîtrisent le terrain et sont habitués au climat et à la géographie du Sahel. «Nous sommes prêts à aider. Nous sommes déjà dans la lutte contre le terrorisme», a déclaré Moussa Ag Assarid.Au même moment, précisément le dimanche 13 janvier, Bilal Ag Chérif, président du Conseil transitoire de l’Azawad, s’est fendu d’un communiqué en déclarant s’inquiéter de la vie des populations du Nord. Dans ledit communiqué, il précise que le MNLA attire l’attention de la communauté internationale sur l’intervention armée étrangère contre les groupes terroristes et que cette intervention ne doit pas permettre à l’armée de franchir la ligne de démarcation entre l’Azawad et le Mali, et cela, avant le règlement politique du conflit. « Nous demandons à ce que la population civile de l’Azawad ne soit pas victime de l’intervention armée et qu’il n’y ait pas d’amalgame entre elle et les terroristes…Nous rappelons que le MNLA a toujours respecté ses engagements, notamment la cessation des hostilités entre lui et l’armée malienne… », a indiqué Bilal Ag Chérif. Pourtant, lors des négociations de paix entre le MNLA et les autorités maliennes à Ouagadougou en décembre dernier, ces touaregs séparatistes avaient officiellement renoncé à revendiquer l’autonomie de l’Azawad. Mais contre toute attente, ils ont ensuite persisté dans leur logique séparatiste. Ce qui prouve qu’on ne doit pas prendre les touaregs du MNLA au sérieux, du moins qu’on doit les traiter de la même manière que des autres terroristes. Et pour cause : le MNLA est en partie responsable de la prise et du contrôle du Nord-Mali par les bandits rebelles. En effet, c’est en s’unissant avec le groupe d’Iyad Ag Ghaly (Ançardine) en janvier 2012 que le MNLA avait réussi à mettre en déroute plusieurs camps de l’armée malienne dans le Nord. Suite à leurs victoires, les séparatistes touaregs ont petit à petit pris le contrôle des régions de Kidal, Gao et Tombouctou, en plus d’autres parties de la région de Mopti. Mais ils ont été dépassés par l’arrivée d’autres groupes alliés d’Iyad Ag Ghaly qui ont à leur tour pris tout le Nord-Mali. Ces derniers révélaient même que ce sont eux qui ont rendu possible la défaite de l’armée malienne. « Le MNLA n’a jamais pris seul une localité au Nord-Mali…L’armée malienne a toujours résisté face au MNLA, mais chaque fois, le MNLA faisait recours à nous…Les éléments du MNLA ont fait plus de deux semaines à combattre l’armée malienne à Tessalit, sans succès…C’est nous qui sommes venus à leur secours, comme lors de la prise de toutes les localités envahies dans le Nord-Mali… », a confié un Lieutenant du MUJAO aux animateurs radio de la ville de Gao. Autant dire qu’avec ses récentes déclarations concernant l’intervention des forces maliennes appuyées par l’armée française, le MNLA joue tout simplement au pyromane-sapeur. D’ailleurs, ces témoignages étaient recueillis dans les téléphones portables des habitants de Gao. Oumar Diakité
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