Pourparlers inter maliens d’Alger : Crise de confiance entre les parties

3

Les parties maliennes sont à Alger depuis le mardi 10 février. Le gouvernement malien est représenté au plus haut niveau avec le Premier ministre et des ministres clés du dossier. Mais hélas, depuis une semaine, Bamako ne reçoit aucune nouvelle potable en provenance d’Alger, que de plaintes des uns accusant les autres de violations de cessez-le feu, et des accusations des autres contestant la représentativité des premiers. Et dans tout ça, la médiation a du mal à s’imposer. A la place d’une avancée significative s’installe une crise de confiance entre les parties en présence, dont les états d’âme n’évoluent pas plus que ce qu’est la réalité sur le terrain à Tabankort, Kidal, Gao… entre les groupes armés de la Coordination des Mouvements de l’Azawad et ceux de la plateforme. Les attaques et affrontements armés sur le terrain se traduisent par un malaise réel et un enlisement des rencontres prévues à Alger. Cependant les parties disent toutes leur disponibilité, leur volonté réelle à faire la paix, en trouvant un accord qui tarde à tomber.

Pourparlers d'Algergouvernement qui a tenu une table ronde à la demande des partis politiques de l’opposition, mais sans eux parce qu’ayant refusé leur demande de report, se trouve à nouveau devant le mur.

« Les parties veulent croire en la possibilité d’un accord à l’issue de ce round des négociations. Mais sur le terrain, elles reconnaissent que la tension est loin d’être calme », selon le studio Tamani (le 16 février) dont l’envoyé spécial est sur place à Alger. Ce week-end la plate-forme a, dans un communiqué, accusé les groupes armés de la coordination d’avoir « attaqué » ses positions à Tabankort, près d’Annefis. Et dénonce « un sabotage du processus d’Alger ».
La cérémonie de cet après-midi [lundi 16 février] intervient dans ce climat tendu marqué par le refus de la coordination de reconnaître « la légitimité » des mouvements de la plate-forme à la table des négociations, souligne le studio Tamani. Le médiateur s’emploie à harmoniser les positions. Les prochaines heures devraient nous donner plus de détails sur cette bataille de légitimité.

Ce 5e round des pourparlers inter-maliens à Alger, n’ont pas été mis à profit pour ranger les armes. Les violences ont continué et le dimanche , sept soldats de la Minusma ont été blessés à Tabankort. «Aucune précision ne peut être donnée pour l’instant quand au type de l’attaque et à ses circonstances», selon la Minusma. Il faudra attendre le rapport des enquêteurs sur le terrain pour donner plus de détails.

Daou

 

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

  1. La République #suspendue# aux caprices de ses enfants gâtés.

    Dans le Projet d’Accord d’Alger soumis aux parties à la fin du 4ème round des négociations, deux points clés retiennent l’attention: (i) la réforme administrative et institutionnelle à travers les régions et (ii) la réforme de l’armée et des forces de sécurité.

    Le Président de la République, Son Excellence, Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA, à la faveur de son discours à l’occasion de la fête de l’armée, le 20 janvier 2015, a donné son accord pour l’intégration des rebelles dans l’armée malienne mais aussi et surtout annoncé une réforme des forces de défense et de sécurité, creuset selon lui, de l’unité et de la réconciliation nationale. Quant au Gouvernement de la République du Mali, en annonçant la prochaine tenue des élections communales et régionales (Bandes annonces sur l’ORTM), il marque presque son adhésion sur les propositions contenues dans le projet d’Accord sur les réformes administratives et institutionnelles.

    Ainsi, les groupes armés sont-ils attendus au cours de ce cinquième round pour faire connaitre leurs positions sur des détails comme le regroupement des trois régions du Nord du Mali et les compétences dévolues aux régions; le partage des portefeuilles ministériels (ce qui suppose une entente sur une architecture standard du gouvernement) entre les communautés noires et Touaregs (puisqu’il s’agit bien de cela) ainsi que le Sénat et l’Assemblée nationale.

    Bien qu’étant dans son rôle de Chef de l’État et de Chef suprême des armées, je pense personnellement que le Président de la République et le Gouvernement ont pris des risques en se prononçant prématurément (avant la reprise des négociations d’Alger) sur des concessions à faire. Et me fondant sur les velléités du MNLA et associés à reconquérir depuis, du terrain (Tanbakort, Tombouctou et Ménaka) malgré l’Accord de cessez-le-feu de mai 2014, j’ai de sérieuses inquiétudes que le cinquième round des négociations d’Alger ne soit pas une sorte de Conférence de Munich en 1938 ou Chamberlain a subi toute la surenchère du Führer, a l’issue duquel, plus d’uns vont se résoudre enfin que la négociation diplomatique ne parviendra pas seule à ramener la paix dans le septentrion du Mali.

    Je souhaite vivement me tromper.

Comments are closed.