De l’aide d’IBK aux candidates : Contre-vérité de Mme la Ministre

1

Jeudi 17 novembre, un point de presse a été animé par la Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Ba et son homologue de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat, M. Mohamed Ag Erlaf. A l’ordre du jour, la clé de répartition de l’aide accordée par le Président de la République, M. Ibrahim Boubacar Kéïta, aux femmes candidates. Cette aide, d’un montant de trois cent (300) millions de F CFA, devrait en effet être mise à la disposition des femmes de tous les partis politiques et associations diverses mais en course pour le scrutin municipal du dimanche 20 novembre.

C’est désormais devenu rituel dans notre pays, en pareilles circonstances, des responsables ne se privent pas de raconter des histoires. Des autorités comme des membres du gouvernement tentent de réécrire l’histoire. Des propos flatteurs sont diffusés quand bien même ils n’ont rien à voir avec la réalité, la vérité.

Cela dit, dans son intervention, Mme la Ministre Sangaré Oumou Ba a dit ce jour ceci : ”Ce soutien du Président de la République est un geste historique. Il est le premier du genre. C’est un saut qualitatif dans la promotion de la femme dans notre pays. Ce témoignage éloquent de l’engagement du Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta marque un tournant historique dans la promotion de la femme. Le rêve des candidates est devenu réalité. La loi leur attribue désormais 30% des postes électifs et nominatifs. Cet acte patriotique déterminant posé par le Chef de l’Etat rehausse le faible taux de représentativité des femmes dans les instances communales …”

Dans ses propos, Mme la Ministre des ”femmes” fait ainsi et donc référence à la loi N° 52 relative à la promotion du genre. Mauvaise lecture ou dessein inavoué de brouiller les esprits. Cette loi, faut-il le rappeler, a été votée par l’Assemblée nationale le 12 novembre 2015. Elle fut promulguée par le Président de la République le 18 décembre 2015. Que dit-elle en réalité ?

Dans l’article 1er, il est écrit : ”A l’occasion des nominations dans les institutions de la République ou dans les différentes catégories de services publics au Mali, par décret, arrêté ou décision, la proposition de personnes de l’un ou de l’autre sexe ne doit pas être inférieure à 30%”.

Plus explicite, l’article 2 stipule : ”A l’occasion de l’élection des députés à l’Assemblée nationale, des membres du Haut Conseil des Collectivités ou des Conseillers des Collectivités territoriales, aucune liste d’au moins trois (3) personnes, présentée par parti politique, groupement de partis politiques ou regroupement de candidats indépendants, n’est recevable si elle représente plus de 70% de femmes ou d’hommes”.

Deux autres articles complètent ladite loi. Des exemptions sont aussi énumérées dans l’article 2. Comme on le voit bien, nulle part, il n’est dit dans la loi N° 52 que 30% des postes électifs ou nominatifs étaient attribués aux femmes. La loi parle de promouvoir le genre. Privilégier l’un ou l’autre ne serait-il pas discriminatoire ? C’est pourquoi lors de l’élaboration des listes en vue des élections municipales du 20 novembre (hier dimanche), les observateurs avaient remarqué que dès qu’il y avait deux noms de femmes, l’on retrouvait le nom d’un homme ou plus. Et vice versa. Nul n’a osé aligner plusieurs noms de suite de candidats du même sexe.

De tout ce qui précède, au-delà de l’opportunité de cette aide de 300 millions aux femmes candidates, il y a déjà de l’aide publique aux partis politiques. Mme la Ministre pourrait-elle insister sur le fait que l’Etat malien n’avait jamais donné de l’argent aux femmes candidates jusqu’à l’arrivée au pouvoir de M. Ibrahim Boubacar Kéïta ?

B.KONÉ

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. Le couple Gano & Diawara donne un coup dur à l’URD dans le cercle de Djenné. Depuis sa creation le parti de poignée de main était la première force politique du cercle jusqu’au dimanche 20 novembre 2016. Sur les 10 communes où on a pu voté, le RPM piloté par le couple Gano & Diawara et ses alliés gagnent le poste de maire au détriment de l’URD. Le couple s’apprête à gagner les mairies des deux communes où le vote n’a pu se tenir pour raison d’inondation. La force change de camp avec Diawara.

Comments are closed.