65e anniversaire de l'indépendance du Mali : Assimi Goïta annonce la création d'un Pôle national chargé du foncier

A l'occasion du 65e anniversaire de l'accession du Mali à la souveraineté nationale et internationale, le président de la transition, Assimi Goïta, s'est adressé à la nation dans laquelle il a abordé les différents défis qui assaillent notre pays notamment la crise énergétique, la pacification de l'espace universitaire, la lutte contre le terrorisme, la relance économique, l'amélioration de la sante, les question de genre, le processus de réconciliation, l'éducation, l'emploi de jeunes, la création d'un Pôle national chargé du foncier, la coopération entre les pays de l'AES...
Selon le président de la transition, les autorités actuelles s'inscrivent fièrement dans la dynamique des pères fondateurs du Mali. "Les idéaux qu'ils ont toujours défendus et qui demeurent des réalités de notre temps, continueront de nous servir de boussole. Au président Modibo Keïta et à ses compagnons de lutte, la nation malienne exprime sa reconnaissance pour l'éveil des consciences", a-t-il ajouté.
En plaçant les Forces armées et de sécurité au cœur de l'action gouvernementale, poursuivra-t-il, l'ambition commune des autorités de la transition était de disposer d'une armée autonome, capable d'assurer la défense souveraine du territoire national, de protéger les intérêts fondamentaux du Mali, de contribuer à la sécurité et à la stabilité régionale et internationale.
A ses dires, les récentes attaques lâches des groupes armés terroristes contre des civils innocents, traduisent largement leur désarroi face à l'intensification de la pression des Forces armées et de sécurité sur le terrain. Avant d'inviter les populations à ne pas céder à la désinformation de ces groupes sans foi ni loi. "Nous devons plus que jamais rester unis et solidaires face à l'illusion des imposteurs et de leurs sponsors étatiques. C'est unis dans l'action que nous réaliserons notre souveraineté", a martelé le président Goïta.
Accentuer la coordination
De 2020 à nos jours, dit-il, de nombreuses initiatives pour le renforcement et le rayonnement des Forces armées et de sécurité ont été prises. Et d'ajouter qu'à travers le plan "Dougoukoloko", élaboré en 2024, le Mali a pu davantage restaurer l'autorité de l'Etat et réaffirmer sa souveraineté sur toute l'étendue du territoire national.
Aussi, rappelle-t-il, dans le cadre de la mise en commun des efforts opérationnels face au terrorisme, l'opération "An Siguignogon" a permis d'accentuer la coordination opérationnelle et sécuritaire avec les pays frères de l'AES.
Pour soutenir le processus de renforcement des Forces armées et de sécurité, déclarera-t-il, notre pays continue d'accentuer l'acquisition d'équipements, la réalisation d'infrastructures indispensables, la consolidation des effectifs à travers des recrutements cycliques et la formation continue du personnel. "L'adaptation et la mise à jour de notre doctrine militaire nous permettent à la fois de faire face aux menaces émergentes et constituent également un gage d'interopérabilité avec les armées de la Confédération de l'Alliance des Etats du Sahel", renchérira-t-il.
Dans le même temps, a-t-il précisé, la diversification de nos partenariats constitue une initiative salutaire tout en saluant les efforts constants de notre outil diplomatique pour faire respecter, par un nombre croissant de partenaires, les principes constitutionnels qui guident l'action publique et la politique extérieure du Mali. "Nous inscrivons notre action dans le cadre de la préservation du bon voisinage tout en exigeant en retour le respect de notre souveraineté. Par ce positionnement, nous prenons à notre compte les ruptures géopolitiques qui caractérisent le monde actuel", a ajouté le président Assimi.
A l'en croire, depuis 2020, notre économie fait preuve d'une grande capacité d'adaptation et de résilience malgré les contraintes sécuritaires et géopolitiques. A ce titre, dira-t-il, le Mali a poursuivi ses efforts dans le sens d'une gestion efficiente des finances publiques et de la préservation d'une trajectoire de croissance positive de l'ordre de 6 % en 2025 contre un déficit budgétaire de -2,7 % attendu.
Relever le défi énergétique
Et de poursuivre qu'avec la mise en place de la plateforme Trésor-pay à la faveur de la digitalisation, les recettes publiques issues des services digitalisés ont connu une augmentation significative. "Je ne saurais passer sous silence la question énergétique qui a longtemps alimenté les débats publics. Grâce à la participation patriotique du peuple malien au Fonds de soutien aux Infrastructures de Base, la fourniture d'électricité s'est améliorée", a-t-il laissé entendre.
S'agissant des centrales solaires de Safo, Sanankoroba et Tiakadoukou, le président de la transition a déclaré que les travaux avancent de manière satisfaisante, et la création de l'Agence nationale des Énergies Renouvelables constitue une réforme majeure pour relever le défi énergétique.
Pour le chef de l'Etat, l'exploitation des ressources minérales de notre pays a connu une profonde mutation ces dernières années. En effet, le nouveau Code minier, avec toutes les innovations qu'il apporte dans la gestion des ressources minérales a commencé à produire ses effets à la suite du basculement des sociétés minières existantes et l'entrée progressive dans son champ d'application de toutes les autres sociétés à l'occasion du renouvellement éventuel de leurs titres. Car, selon lui, l'une des avancées majeures réside dans le lancement des travaux de la future raffinerie d'or du Mali en partenariat avec la Russie.
Dans le cadre de la Stratégie nationale pour l'émergence et le développement durable 2024-2033, il a annoncé que les réformes se poursuivent pour améliorer le climat des affaires et accélérer la digitalisation.
Dans le cadre de la modernisation de notre administration, il s'est réjoui de constater les efforts importants engagés pour la mise en place du Système intégré de gestion des ressources humaines de la Fonction publique de l'Etat et des Collectivités territoriales.
Résolution durable des conflits
"Ce 65e anniversaire de notre indépendance coïncide, comme par un signe des temps, avec l'adoption de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, un document de référence qui fixe désormais le cap pour la résolution durable des conflits dans notre pays", a-t-il rassuré.
Selon le président Assimi, la Charte vise, par le dialogue, à consolider l'indépendance et la souveraineté nationales, à stabiliser le pays, à favoriser le retour de la paix, et à créer les conditions indispensables pour la relance économique et la bonne gouvernance. Avant de saluer les efforts inlassables des femmes et des hommes qui œuvrent au quotidien pour la pacification de notre pays.
Aussi, a-t-il déclaré, la détermination du gouvernement a permis des réalisations majeures dans le cadre de la consolidation de la paix et de la cohésion sociale sans lesquelles tout processus de développement serait voué à l'échec.
Sur le plan de la distribution équitable de la justice, il dira que notre justice a connu de profonds changements ces dernières années, favorisant un accès facile des citoyens à la justice ainsi qu'une meilleure administration de celle-ci pour répondre aux attentes pressantes des populations.
S'agissant des réformes courageuses engagées, il a salué les innovations majeures qui ont permis d'améliorer les conditions de poursuite des infractions liées à la corruption et à la délinquance économique et financière. "Face à la persistance et à la gravité des litiges fonciers dans notre pays, il est prévu très prochainement la création d'un Pôle national chargé du foncier", a-t-il annoncé.
Améliorer la distribution
Dans le cadre de la refondation de notre système de santé, il a indiqué que les états généraux de la santé se sont tenus en décembre 2024 au cours desquels un plan décennal a été établi pour la prise en compte des grandes recommandations. Et de rassurer qu'une plus grande attention sera accordée à l'accessibilité des services de santé à la population, au renforcement des capacités des ressources humaines, à la solidarité et à la lutte contre l'exclusion.
Ainsi pour améliorer la distribution des services de santé, les centres de santé de référence des sept arrondissements de Bamako seront érigés en hôpitaux de district et de nouveaux hôpitaux de district seront réalisés à Bla, Kangaba, San, Koutiala, Bougouni, Dioila, Nioro, Bandiagara et Koulikoro.
Pour le président de la transition, la jeunesse et la promotion de la Femme et de la Famille sont à l'avant-garde des réformes en cours. Ainsi, dira-t-il, qu'il s'agisse de l'éducation aux valeurs et à la citoyenneté, de l'employabilité ou même de la lutte contre le phénomène de la drogue, le gouvernement ne ménage aucun effort pour créer les conditions d'une participation effective de notre jeunesse et assurer la promotion de la femme et de la famille dans le processus de refondation et de développement.
"De nombreux centres de formation professionnelle sont en construction à travers le pays et d'autres sont déjà réhabilités, aménagés et équipés. Ces structures modernes, dotées de système autonome d'énergie, serviront de points d'appui à la jeunesse malienne pour mieux envisager l'avenir", a indiqué le chef de l'Etat.
Au titre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, il n'a pas manqué de saluer les efforts du gouvernement pour l'amélioration de la gouvernance dans ce secteur, orientée vers le rétablissement de la normalité calendaire des universités.
Pacification de l'espace
Aux dires du président de la transition, la pacification de l'espace universitaire, autrefois émaillé par des incidents, est une tendance à préserver. Il a également laissé entendre que la création des universités dans les régions constitue un projet ambitieux pour continuer à développer le service public de l'Enseignement supérieur afin de répondre aux défis actuels et futurs de notre nation. Et d'ajouter que d'autres universités, comme celles de Bandiagara, Kayes, Gao et Tombouctou sont en cours d'opérationnalisation. A l'en croire, le Centre d'intelligence artificielle et de robotique (CIAR-Mali) dont les travaux de construction se poursuivent, a déjà inscrit ses premiers apprenants.
Il ajoutera que l'année 2025, déclarée année de la Culture, a permis de valoriser notre patrimoine et de soutenir les acteurs culturels, les artisans et les artistes.
Pour finir, le chef de l'Etat a souligné que dans les domaines de la communication et du numérique, le gouvernement agit pour renforcer les infrastructures, réduire les coûts et sécuriser les télécommunications. Et d'inviter les opérateurs à poursuivre l'identification des abonnés pour renforcer la sécurité nationale.
A l'endroit des Maliens établis à l'Extérieur, il a rappelé qu'un cadre de concertation a été institué pour renforcer l'unité et la solidarité, tout en facilitant le dialogue avec le gouvernement. Avant de saluer l'engagement et la résilience du peuple malien aux côtés des autorités de la Transition
Boubacar Païtao
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