Agence du développement du Nord Mali (ADN) : Les coups de boutoir d’un agent aigri

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Suite à notre article intitulé « l’Agence du  développement du Nord Mali (ADN) : La vache laitière ? » paru dans « Le Challenger N° 702 du jeudi 09 juin 2011 » des cadres de la Direction Générale de l’ADN nous ont approché pour réagir contre des ‘’allégations diffamatoires’’ et nous éclairer davantage sur les activités de leur Agence.

Il peut arriver, selon une sagesse populaire malienne, que l’enfant tombe des mains de sa ‘’propre mère’’.

Au cours de la longue séance de travail tenue avec ces cadres qui avaient rassemblé à cette fin des documents à l’appui de leurs argumentaires, force était de nous rendre à l’évidence : notre source, de surcroît un responsable de cette Agence, s’est bien payé notre tête. Cela, dans le dessein, selon toute vraisemblance, de régler des comptes avec son Directeur Général – à qui nous présentons toutes nos excuses – et d’écorner son image afin de disqualifier la structure qu’il dirige dans le programme de réalisation de grands chantiers au Nord-Mali. Nous ne saurions nous prêter à ce jeu, fût-ce de la part de quelqu’un que nous pensions mériter notre confiance.

Ainsi, par rapport aux infrastructures réalisées par l’ADN dans les Régions du Nord-Mali, ces cadres ont fait le point exhaustif de leur exécution. Et, force est de reconnaître que la rigueur a été observée dans la conduite de cette activité  au point qu’elle a été même à l’origine de l’annulation d’une bonne partie des  crédits de l’Agence mis en dépôt en 2006, 2007 et 2010, destinés au paiement de ces travaux, au fur et à mesure de leur exécution.

C’est dire que si l’ADN procédait à des réceptions avant achèvement de travaux, comme nous l’a fait croire notre cadre, pourtant si haut perché dans la hiérarchie pour ne pas l’ignorer, il n’y aurait eu ni de dépôt, ni annulation de crédits.

De même, aucune infrastructure n’a été définitivement réceptionnée avant achèvement. Les dernières d’entre-elles visitées  concernent la Région de Tombouctou où aucune réception définitive n’a été faite.

L’évidence, dit-on, c’est ce qui crève les yeux. Il est également loisible de se rendre compte, au regard de la longue liste de ses réalisations, que l’ADN a réussi à rationnaliser avec les modestes moyens financiers mis à disposition par l’Etat pour exécuter, durant quatre ans, d’importantes infrastructures socio-économiques de base, profitables aux populations.

Ainsi, dans le domaine de la microfinance, l’ADN a mis en place, à travers les réseaux Kondo et Jigiyaso-BA, 15 caisses d’Epargne et de Crédit, dont 07 dans la Région de Tombouctou, 05 dans la Région de Gao et 03 dans celle de Kidal.

En ce qui concerne l’atmosphère de travail, il n’existe aucune méfiance entre les agents de l’ADN, hormis notre agent délateur qui s’est attiré la méfiance de la quasi-totalité du personnel, en raison de son comportement préjudiciable à la bonne marche de la structure.

Le recrutement du personnel s’est effectué selon les critères prévus par le cadre organique. Tous les chefs de départements et sous-directeurs sont de la catégorie A, avec au moins 15 ans d’expérience. Sur les 9 chargés de dossiers, 5 sont de la catégorie A et les autres de la catégorie B.  

Les capacités du personnel ont été suffisamment renforcées en fonction des moyens disponibles. La preuve : les agents chargés de la comptabilité et du personnel ont été formés  sur les logiciels Sage 100 de Comptabilité Générale, de la Paie et de GRH et ces logiciels sont fonctionnels à ce jour ; le comptable-matières a été, lui, formé sur le logiciel de compta-mat installé à cet effet et l’Agent comptable sur le logiciel PRED. Mieux, on a pu noter sur ce registre que certains agents ont vu leurs capacités renforcées sur la passation des marchés publics et que tous les agents ont reçu des formations en logiciel informatique de traitement de texte Word et Excel.

Il nous été donné de constater que l’assistance et le suivi régulier de la comptabilité ont été assurés par un bureau d’études privé courant 2010. Et que le personnel de l’Agence est suffisamment motivé tant au niveau salarial que de celui de la création de conditions de travail. A cet effet, chaque cadre dispose d’un ordinateur et d’une connexion Internet à haut débit. L’ensemble du système comptable est informatisé.

S’agissant du Programme d’Appui à la Réinsertion Socio-économique de Jeunes, il est mis en œuvre suivant un manuel de procédures validé par le Contrôle Général des Services Publics.

Au plan de l’utilisation des fonds placés sur le Compte d’Affectation Spéciale dans lequel sont logés les fonds de réinsertion, un pointage minutieux des relevés des comptes bancaires des promoteurs retenus à l’issue de la procédure de sélection, nous a permis de constater que l’ensemble de ces comptes a été effectivement crédité des montants équivalents aux prêts alloués. Ces mêmes promoteurs ont, à leur tour, crédité les comptes des fournisseurs des montants perçus après réception de leurs marchandises et équipements.

 Les PV de remise de ces marchandises et équipements attestent à suffisance le  bon déroulement de cette opération.  Quant aux montants débités sur le Compte d’Affectation Spéciale, ils correspondent aux montants virés dans les comptes des promoteurs de projets, à 2 875 FCFA près ; montant représentant les agios sur le compte.

La lecture du rapport de suivi-évaluation du programme de réinsertion élaboré par la mission conjointe Comité de suivi de l’Accord d’Alger- ADN ayant impliqué des élus et des membres des Commissions régionales de suivi, a d’ailleurs fait apparaître :

– la bonne marche de la quasi-totalité des projets visités ;

– la diversité des domaines d’activités couverts par les différents projets, et qui augurent de bonnes perspectives de réussite ;

– la stabilisation des bénéficiaires en raison de leur attachement à leurs projets ;
– la forte attente au niveau des jeunes non encore touchés par le Programme ;
– la nécessité de former et de renforcer des capacités des bénéficiaires du Programme. 
                                    
 Par rapport au Manuel de procédures administratives, financières et comptables, il a été élaboré par le Cabinet Mariama Bah, un cabinet bien connu de la place et à tout point de vue crédible. Il a été validé ensuite par le Contrôle Général des Services Publics, après prise en charge des observations de l’ensemble des cadres des Sous -Directions régionales et départements de l’ADN.

Il nous est revenu cependant que sa mise en œuvre a engendré des jalousies entre agents motivées essentiellement par ‘’la recherche du gain facile’’ sur les achats de matériels et fournitures. Chaque agent du système comptable allant de sa propre imagination pour tenter de tirer la couverture sur soi. Une situation d’ailleurs exploitée à chaque occasion par notre ‘’ami’’. Bien évidemment, le premier à faire les frais de ce croc-en-jambe est le chef du département ressources humaines/logistique à qui est dévolue cette tâche suivant ce manuel, en vertu de la séparation des pouvoirs entre les services chargés des achats et ceux chargés de la garde du matériel et de la comptabilité. La seconde victime est le DG lui-même, lui qui, de bonne foi, arbitre chaque fois que nécessaire, en faisant en sorte que chacun reste dans son domaine de compétence tel que précisé par le manuel de procédures.
S’agissant enfin du point relatif au réaménagement budgétaire destiné, selon l’instigateur de l’article, à pourvoir des rubriques de dépenses dites juteuses, la volonté de désinformer est manifeste de la part de notre ‘’responsable haut perché’’ qui est censé connaître sa structure.

En effet, ce réaménagement autorisé par le président du Conseil d’Administration a concerné plutôt l’annulation d’achats de consommables pour des besoins d‘investissement suite à une recommandation de la 8ème session du Conseil d’Administration tenue au mois d’août 2010 qui a demandé à l’ADN d’équiper le pied-à-terre du Gouvernorat de Gao. Il a également concerné une inscription sur le chapitre ‘Salaire du personnel’ compte tenu de nouveaux recrutements d’un personnel indispensable prévu au cadre organique. 

Un virus à l’ADN

De tout ce qui précède, au-delà du fait que nous avons été délibérément induit en erreur par notre source pourtant bien placée dans la hiérarchie pour ne pas savoir ce qu’il dit – et il l’apprendra à ses dépens – l’attitude du Directeur général de l’ADN, Mohamed AG MAHMOUD, nous laisse tout de même perplexe. Un virus est bel et bien présent dans son système et est sur le point de le gripper. Mais,  apparemment, le premier responsable de cette structure devenu incontournable dans le retour à la normale au Nord -Mali ne fait rien pour l’en extirper. Car il est difficile de comprendre qu’un cas si flagrant de déloyauté reste à ce jour impuni.
La rédaction

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