ATT à propos de la mission conjointe contre AQMI : « Ceux qui estiment que le Mali ne fait rien se trompent… »
Certes, au sujet de la lutte contre l’AQMI, le Mali n’a pas beaucoup communiqué ce qui a malheureusement laissé la place à certains de communiquer à sa place, à en croire ATT qui ajoute que même dans le cadre de la mission conjointe des Etats dans le ratissage des bases de l’AQMI, le commandement militaire est assuré par un officier malien. Le Président de la République a fait ses révélations lors de la cérémonie de clôture du séminaire de 15 jours, organisé par le PSPSDN sur le développement de la bande sahélo-saharien. C’était le vendredi 15 juillet dernier à l’Ecole de Maintien de la Paix « Alioune Blondin Beye ».
Grâce à la conjonction des efforts de l’Ecole de Maintien de la Paix « Alioune Blondin Beye » et le Programme Spécial pour la Paix, la Sécurité et le Développement dans le Nord Mali(PSPSDN) et le soutien de la coopération japonaise, trente six acteurs de premier rang de la question du nord à savoir douze militaires et policiers, douze administrateurs civils et douze de la société civile ont échangé sur les voies et moyens de la prise en compte adéquate de l’administration et de la sécurisation des régions Nord du Mali. Ainsi, du 04 au 15 juillet 2011, soit environ deux semaines d’échange, ces participants ont passé au peigne fin, d’une part, les tenants et les aboutissants des différents projets de développement en cours dans les régions Nord Mali et d’autre part, les différents accords et instructions élaborés pour endiguer l’insécurité dans cette zone.
Pour cela, les travaux de cet atelier répartis en trois axes ont permis aux participants de se pencher entre autres sur la coopération Nord-Sud pour la stabilité dans la bande sahélo-saharienne, sa sécurité, l’analyse du pacte national et les accords d’Alger ainsi que la politique de développement du Nord Mali.
Des panacées à la dimension des souhaits !
Si la première partie de ce séminaire sur les missions de sécurisation, de stabilité et de consolidation de la paix dans le nord du Mali a concerné les forces de défense et de sécurité, sa 2ème partie qui a duré quatre jours, a été l’occasion pour l’ensemble des participants de prendre connaissance sur tous les problèmes qui affectent le développement du nord. C’est ainsi que lors de la dernière partie de cette rencontre, les participants à l’issue de quatre tables rondes ont formulé des conclusions pertinentes.
Au sujet du renforcement de la présence de l’Etat, il a été convenu entre autres d’envisager des mesures incitatives pour les fonctionnaires déployés dans les zones difficiles, de déterminer les rôles respectifs des représentants de l’Etat, des collectivités locales et des forces de défense et de sécurité. Sans oublier l’harmonisation des législations nationales régissant le statut des régions avec à la pelle la clarification des politiques des politiques de reforme des secteurs de sécurité et la réalisation d’autres infrastructures publiques.
Quant aux projets de développement, les participants se sont mis d’accord sur la nécessité de maintenir le PSPSDN dans sa formule actuelle avec l’extension des projets à d’autres localités avec à l’appui la diligence des actions de communications afin de faire adhérer globalement les populations concernées.
Par rapport toujours à la population, les séminaristes ont été unanimes sur l’implication effective des populations dans le processus de pacification du Nord Mali.
Question du Nord, un devoir d’état d’âme !
Pour le directeur général de l’Ecole de Maintien de Paix « Alioune Blondin Beye », le Général de division Souleymane Sidibé, les menaces émergentes ne pourront être maîtrisées que par une communauté d’action et de doctrine entre capacités civiles et militaires, visant à protéger et à maintenir la paix.
« En initiant ce seminaire sur le PSPSDN, l’EMP voudrait créer un environnement favorable, un espace d’interaction, en vue de renforcer les capacités de réflexion, développer la base de connaissances et susciter des opportunités de transfert de connaissances pour obtenir des effets multiplicateurs pour les collectivités » a révélé le Général Sidibé.
Avant de remercier les anciens premiers ministres qui ont apporté leurs expertises aux travaux, et l’ambassade du Japon pour son apport , le directeur de l’EMP a exprimé toute sa satisfaction par rapport à la réussite de ce seminaire. Qui, selon lui a permis aux participants d’approfondir leurs notions sur les opérations de soutien à la paix, la politique de défense et de sécurité du Mali ainsi que sur l’approche géostratégique de l’insécurité dans le sahel.
Pa rapport à ce dernier point, le Président de la République, Amadou Toumani Touré dans sa communication après avoir retracé systématiquement l’historique du conflit au Nord Mali de Firhoun aux actions d’AQMI, a étalé les stratégies et actions expérimentées par le Mali pour ramener la paix. En véritable officier de l’armée et acteur historique de la crise au nord, ATT a schématisé les différentes solutions apportées par le Mali. Pour lui, si lors de la rébellion touareg de 1964 et de 1991 la solution militaire était adaptée pour apaiser les ardeurs des assaillants, de nos jours, seul le développement du cadre de vie des habitants de cette zone peut être une alternative pour amoindrir le champ d’action des assaillants de l’AQMI. C’est pourquoi, selon le Chef de l’Etat, il serait souhaitable d’instaurer une garnison avec toutes les commodités à chacune de ces zones dites dangereuses de la bande sahélo-saharienne. Sans quoi « ces terroristes qui ont horreur du vide s’installeront simultanément au niveau de toutes les zones délaissées » a affirmé le Président de la République.
S’agissant de la récente lutte enclenchée à l’encontre des hommes de l’Alqaida dans le Maghreb dans le cadre de la mission conjointe par l’armée malienne et sa sœur mauritanienne, le Président de la République a laissé entendre que le Mali joue hautement sa partition. « Ceux qui affirment que le Mali ne fait rien se trompent, pour preuve celui qui dirige actuellement les opérations terrestres et aériennes est un officier malien, plus précisément, commandant de la 5ème région militaire ». Selon lui, cette mission conjointe a été rendue possible grâce à son implication personnelle auprès de ses pairs des pays concernés pour adopter une vision commune dans la lutte contre AQMI.
Evoquant toujours sa vision de la situation, ATT dira que la lutte contre ces térroristes n’est pas une chose facile par le fait qu’ils endoctrinent les populations ,principalement, jeunes riverains mais aussi, en raison du fait qu’ils se déplacent constamment, car métrisant très bien les zones sahéliennes. « Personne ne peut dire où est ce qu’ils cachent les otages » a indiqué le Président Touré, qui a affirmé que cette question de la bande sahélo saharienne est un exercice d’état d’âme pour lui.
Moustapha Diawara
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