8 juin 2011 : Un report qui met le pays mal à l’aise

9 Juin 2011 - 00:00
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Le report de la conférence de presse et des activités du 8 juin, date anniversaire de l’investiture du président de la République, dans un contexte de défis, révèle le malaise profond du pouvoir. En effet, le chef de l’Etat signale, en même temps, l’importance à accorder à des bailleurs de fonds incontournables, en l’occurrence, le Fonds mondial.

Du coup, les problèmes du secteur de la santé sont exacerbés, puisqu’on parle de corruption et de délinquance financière, à travers les graves maladies du Sida, du paludisme et de la tuberculose, dans un pays pauvre. Pour revenir au contexte, il faut dire que le bilan de fin de mandat d’ATT prend des allures négatives. Concernant les crises sociales, le Premier ministre Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé a fait son baptême de feu, avec les revendications contre l’Assurance maladie obligatoire. Une situation qui met mal à l’aise un gouvernement qui, n’ayant pas bénéficié d’une bonne campagne de communication, a pris le taureau par les cornes, en multipliant la sensibilisation tous azimuts. Pourtant la question de fond est de savoir comment rendre aujourd’hui cette assurance non obligatoire sans porter atteinte à l’esprit de la loi. On ne peut évidemment pas parler de défis sans citer la question du fichier électoral qui a relégué au second plan les réformes constitutionnelles.

 Le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, Kafougouna Koné, dont la préférence pour le fichier issu du Recensement administratif à caractère électoral (RACE) est avérée devra batailler dur pour convaincre la majorité de la classe politique acquise à l’option du fichier issu du recensement administratif à vocation d’état-civil (RAVEC). L’école est devenue le théâtre d’affrontements dangereux, puisqu’ils se font avec armes à feu, coupe coupes et machettes. Les inquiétudes liées aux mauvaises conditions d’études ont provisoirement laissé place à l’insécurité dans l’espace scolaire.


Concernant l’économie du pays, quoique les tendances annoncées par l’UEMOA soient favorables, il n’en demeure pas moins que les crises des pays de la sous région ont profondément affecté nos marchés. En effet, les prix ont flambé, à cause des difficultés d’approvisionnement du pays en marchandises. Ce qui affecte aussi les entreprises en manque de matières premières, d’autant plus que le tissu industriel malien est très fragile. On ne saurait pourtant peindre toute la situation en noir. 

Avec le président ATT, les chantiers ont poussé, les échangeurs sont opérationnels et les logements sociaux ont accueillis plusieurs personnes dans le besoin. Il ne faut pourtant pas oublier de rendre à César ce qui lui appartient, car la plupart des projets routiers ont été conçus avec les programmes du gouvernement de l’ancien président Alpha Oumar Konaré. Ce qui n’enlève en rien à ATT dans sa capacité à trouver les bailleurs de fonds qui ont finalement financé des chantiers qui étaient restés en cours. Il ne faut pas, non plus, exclure le charisme d’un chef de l’Etat, mobilisateur de foules, qui a toutefois  reconnu que les Maliens lui ont beaucoup donné, surtout les enfants, prêts à mourir pour lui. Toutes choses qui n’empêchent que le report du 8 juin fasse apparaître le malaise profond du pays.
Baba Dembélé


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