Assemblée nationale :Dr. Mariko casse le groupe parlementaire Sadi-Parena
A l’issue d’une concertation, le bureau politique national du parti Sadi a décidé de mettre fin à sa cohabitation avec le Parena à l’Assemblée nationale après l’entrée de ce dernier au gouvernement. La décision a été rendue publique lundi matin par le député Oumar Mariko. Il remettra aujourd’hui à l’Assemblée les clés de sa voiture de fonction de président dudit groupe. Au lendemain des élections législatives d’août 2007 un drôle de couple politique se formait à l’Assemblée nationale : le groupe parlementaire Parena-Sadi. Les deux formations politiques avaient obtenu respectivement 4 députés, alors qu’il fallait 5 pour former un groupe parlementaire.
Cette alliance avait, en effet, suscité de nombreuses interrogations tant la différence grande entre les deux partis. Le premier avait basculé dans une opposition de circonstance, alors que huit mois auparavant, il était membre de la mouvance présidentielle. Le second n’a jamais laissé planer de doute sur son orientation politique. Il a toujours exprimé son opposition à la politique du chef de l’Etat. L’éclatement du groupe était donc prévisible, selon de nombreux observateurs. La première tentative a échoué avec l’échec de la fusion du Parena avec l’Adéma. Avec le refus du député Konimba Sidibé, ce projet n’a pu voir le jour.
Le mercredi 6 avril 2011, l’entrée du Parena au gouvernement a relancé les débats sur l’avenir de l’alliance des deux partis à l’Assemblée nationale. Et à l’annonce de la liste du gouvernement (dans laquelle figure le nom du secrétaire général du parti, Djiguiba Kéita au département de la Jeunesse et des Sports) une question essentielle a brulé toutes les lèvres : celle de savoir la forme de cohabitation entre le Parena et le parti Sadi.
Ce qui devait arriver, arriva Ce qui devait arriver arriva finalement. La nouvelle est tombée ce week-end et a vite fait le tour des milieux politiques : le groupe parlementaire Parena-Sadi a été officiellement dissout le lundi 18 avril. Le secrétaire général du parti Sadi, Oumar Mariko, l’a fait savoir à l’Hémicycle au cours de la session plénière. Ce mardi, il remettra à l’Assemblée les clés de sa voiture de fonction de président du groupe parlementaire. Cela, au terme de plusieurs jours de concertations au sein du Bureau politique national de son parti.
Récemment joint par nos soins, le président du groupe parlementaire ne cachait pas sa gêne. Il a reconnu que la cohabitation était devenue très difficile. « La situation n’est pas facile à gérer. Normalement, ils ne sont plus de l’opposition, et je vois bien que les Maliens n’aiment pas l’opposition », tranchait Oumar Mariko, obligé de composer avec un partenaire avec lequel il ne partage plus grand-chose.
Que vont faire maintenant l’une et l’autre formations pour disposition d’un groupe parlementaire à part ? Si l’on ignore encore la démarche que va adopter le Parena, tout porte à croire que le parti Sadi pourrait constituer son propre groupe parlementaire dans les jours à venir. Mais comment ? Selon des sources, l’arrivée du député Konimba Sidibé n’est pas à exclure. En désaccord ces derniers temps avec le président du Parena, Tiébilé Dramé, l’élu de Dioïla serait à bout des nerfs à propos des décisions du comité directeur de son parti. Konimba Sidibé avait été l’obstacle dans la réalisation du projet de fusion Adéma-Parena.
Aussi, certains n’écartent pas l’arrivée (très probable) de Mme Mariko Aminata Sidibé, élue dans la circonscription électorale de Dioïla sur la même liste que Konimba Sidibé. Depuis son arrivée à l’Assemblée nationale, Mme le député a toujours exprimé un attachement aux idéaux du parti Sadi. Mais parviendra-t-elle à lâcher ses camarades ? Le débat reste ouvert.
Issa Fakaba Sissoko
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