Avant-projet de constitution de la République du Mali : /La Cour constitutionnelle garde son pouvoir de proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle /* Les Présidents de la République et du parlement peuvent être destitués /*Les memb

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Le mercredi 12 octobre 2022, le gouvernement malien a publié l’Avant-projet de constitution de la République du Mali. C’est un document de 33 pages comprenant 195 articles. Des innovations majeures ont été faites telles que : la possibilité de destituer les présidents de la République, de l’Assemblée nationale et du Haut Conseil de la Nation pour « haute trahison » ou pour « manquement aux devoirs de leur charge » ; la limitation du nombre des membres du gouvernement à 29 ; la création de la cour des comptes qui fait désormais partie des institutions de la République. Cependant, certaines pratiques, dont le changement était attendu, demeurent. Pour preuve, la Cour constitutionnelle garde son pouvoir de proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle. En outre, le français demeure la langue d’expression officielle.

Dans ce document qui sera adopté par le gouvernement, le Conseil national de transition (CNT) et par le peuple malien à travers un referendum, l’article 9 écarte toute idée d’homosexualité au Mali. « Le mariage et la famille, qui constituent le fondement naturel de la vie en société, sont protégés et promus par l’État. Le mariage est l’union entre un homme et une femme », stipule l’article 9 de l’avant-projet de constitution. L’Etat unitaire du Mali est acté tandis que le français demeure la langue d’expression officielle. Les langues nationales ont vocation à devenir des langues officielles. La cour des comptes fait désormais partie des institutions de la République. L’article 36 stipule que : « Les institutions de la République sont : le Président de la République ; le Gouvernement ; le Parlement ; la Cour suprême ; la Cour constitutionnelle ; la Cour des comptes ; le Conseil Économique, Social, Culturel et Environnemental ». Désormais, c’est le Président de la République qui détermine la politique de la Nation. « Tout candidat aux fonctions de Président de la République doit être de nationalité malienne d’origine et ne posséder aucune autre nationalité à la date de dépôt de la candidature. Il doit jouir de tous ses droits civils et politiques, être de bonne moralité et de grande probité. Il doit être âgé de 35 ans au moins et de 75 ans au plus à la date de dépôt de la candidature et être apte à exercer la fonction », indique l’article 46. Par ailleurs, la Cour Constitutionnelle garde son pouvoir de proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle. « La Cour constitutionnelle contrôle la régularité de l’élection du Président de la République. Elle statue sur les réclamations et proclame les résultats définitifs du scrutin », précise l’article 49. Le Président de la République prête serment devant la Cour Constitutionnelle et non devant la Cour Suprême. L’article 55 souligne qu’«Avant d’entrer en fonction, le Président de la République prête devant la Cour constitutionnelle, en audience solennelle, le serment suivant : Je jure devant Dieu et le peuple souverain du Mali de respecter et de faire respecter la Constitution et les lois, de préserver le régime républicain, de remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur de la Nation, de préserver les droits et les libertés de la personne, les acquis démocratiques et les biens publics, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national, de me conduire partout en fidèle et loyal serviteur de la Nation et de mettre tout en œuvre pour la réalisation de l’unité africaine. En cas de violation de ce serment, que le peuple me retire sa confiance et que je subisse la rigueur de la loi ». L’article 61 indique : « Une fois par an, dans le courant du premier trimestre, le Président de la République prononce devant le Parlement réuni en Congrès un discours sur l’Etat de la Nation. Le discours sur l’État de la Nation est suivi de l’intervention du représentant de l’opposition et du représentant de la majorité selon les modalités fixées par le règlement intérieur du Congrès ».

  • Le nomadisme désormais interdit ou sanctionné !

Le Président de la République peut être désormais destitué. « Le Président de la République est responsable de faits qualifiés de haute trahison. Il peut être destitué par le Parlement pour haute trahison. Il y a haute trahison lorsque le Président de la République viole son serment, pose des actes manifestement incompatibles avec l’exercice de ses fonctions, est auteur, co-auteur ou complice de violations graves et caractérisées des droits humains, d’atteinte aux biens publics, de corruption ou d’enrichissement illicite. La motion de destitution est initiée par les membres de l’une ou l’autre chambre du Parlement. Elle n’est recevable que si elle est signée par au moins la moitié des membres. La chambre concernée saisit la Commission compétente qui procède à toutes investigations et auditions nécessaires à l’issue desquelles celle-ci apprécie s’il y a lieu ou non à poursuivre la procédure. Si la commission décide qu’il n’y a pas lieu de poursuivre, il est mis fin à la procédure de destitution. Si la commission décide qu’il y a lieu à poursuivre, elle dresse l’acte d’accusation motivé qui est soumis au vote de la chambre à la majorité simple des membres. En cas d’adoption de l’acte d’accusation, l’autre chambre est saisie dans un délai de huit jours et doit se prononcer en termes identiques dans un délai de quinze jours. Si l’acte d’accusation n’est pas adopté, il est mis fin à la procédure de destitution. La mise en accusation par les deux chambres entraîne de plein droit la levée de toute immunité du Président de la République. Les deux chambres du Parlement se réunissent en Congrès ad hoc pour statuer sur la destitution du Président de la République. La destitution est prononcée à la majorité des deux tiers des membres. Seuls sont recensés les votes favorables à la destitution. Les sessions du Congrès ad hoc sont présidées par le Président de la Cour suprême. Le Président de la République dispose des droits de la défense. Il peut se faire assister par le conseil de son choix à toutes les étapes de la procédure. Une loi organique détermine les modalités d’application du présent article », explique l’article 72. Le nombre des membres du gouvernement ne peut dépasser 29. Pour preuve, l’article 74 révèle que : « Le Gouvernement comprend le Premier ministre, Chef du Gouvernement, et les ministres. Le nombre des membres du Gouvernement, quelle que soit leur dénomination, ne peut dépasser vingt-neuf ».

Par ailleurs, le Pouvoir législatif est exercé par le Parlement qui vote la loi et concourt à l’évaluation des politiques publiques. Le Parlement comprend deux chambres : l’Assemblée nationale et le Haut Conseil de la Nation. Le Congrès est la réunion des deux chambres du Parlement. La présidence du Congrès est assurée par le Président de l’Assemblée nationale. Le nomadisme est désormais interdit ou sanctionné. «Tout député qui démissionne de son parti ou tout conseiller de la Nation qui démissionne de son parti ou de l’organisation qu’il représente est déchu de son mandat. Il est remplacé dans les conditions déterminées par une loi organique », indique l’article 106.

Et l’article 113 précise que : « Le Président de l’Assemblée nationale et le Président du Haut Conseil de la Nation peuvent faire l’objet d’une procédure de destitution pour manquement aux devoirs de leur charge ». Selon le document, la Cour des comptes est la juridiction supérieure des finances publiques et l’institution supérieure de contrôle des finances publiques. Elle a des attributions juridictionnelles, de contrôle et de consultation.

Aguibou Sogodogo

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8 COMMENTAIRES

  1. Pierre et sangare que vous êtes malheureux, tristes et nostalgiques, le Mali-Kura va se faire sans vous car vous n’avez rien a contribuer!

    • Les naïfs espèrent d’une situation meilleure des militaires.
      QU’ILS SOIENT DEUX ANS APRÈS LE COUP D’ETAT AU POUVOIR SIGNIFIE LARGEMENT QU’ILS NE VEULENT PAS PASSER LE TÉMOIN À UN ÉLU DU PEUPLE MALIEN.
      Comme ATT,l’homme politique élu en 2002,pas le militaire de1991,la réforme de la constitution s’inspire d’une volonté de garder le pouvoir.
      C’est pourquoi il a tardé à réviser la constitution malgré le chemin montré par son prédécesseur.
      Le DJOUGOU(l’ennemi)ne doit pas être le successeur.
      La hantise des COLONELS,c’est être succèdé par un très proche à IBK ou SOUMEYLOU BOUBEYE MAIGA.
      C’est compréhensible puisque leurs thuriferaires leurs soupçonnent de les avoir assassiner.
      L’assassinat de SOUMEYLOU BOUBEYE MAIGA ne souffre d’aucun doute.
      AINSI L’ESPRIT DU M5-RFP QUI CONSISTE À ASSURER LA SOUVERAINETÉ DU PEUPLE N’EST PLUS VALABLE AU CONSTAT DE LA SITUATION PERSONNELLE DES COLONELS.
      Tout le monde est d’accord que la cour constitutionnelle ne doit pas prononcer les résultats quelque soit la composition de ses membres.
      ASSIMI GOITA et ses manipulateurs tapis dans l’ombre n’auront pas du mal à faire pression sur ceux qu’on pense neutres par rapport aux membres désignés par le président de la transition et celui du CNT.
      LA PLUS GRANDE ASSURANCE,C’EST LA PROCLAMATION DES RÉSULTATS PAR UNE AUTORITÉ INDÉPENDANTE CHARGÉE D’ORGANISER LES ÉLECTIONS.
      La cour constitutionnelle se contente de traiter les réclamations sans modifier les suffrages exprimés.
      Elle n’aura droit qu’à faire reprendre les élections dans les bureaux concernés,pas à annuler les suffrages exprimés.
      En l’autorisant à annuler les suffrages,elle fait élire à la place des électeurs.
      C’est ça que sont entrain de préparer les COLONELS.
      Si leur candidat a des difficultés comme l’a connu celui de KABILA en RDC,ils vont actionner la cour constitutionnelle en annulant des suffrages.
      C’est cet esprit de garder le pouvoir par tous les moyens qui a guidé l’élaboration de la loi électorale qu’on croyait modifiable après l’adoption de la nouvelle constitution.
      Ce projet de constitution montre que tout est entrepris pour faciliter la confiscation du pouvoir et l’exercice aisé du pouvoir par le pouvoir énorme accordé au président de la République.
      C’est à voir maintenant,si le peuple malien va demeurer naïf à laisser les COLONELS confisqués le pouvoir.

      • sangare tu es vraiment malade, qui a tué Soumeylou? Il était dans les centres hospitaliers dont disposent le Mali, ou tu penses que l’etat devrait payer pour lui pour aller se faire soigner dans les hôpitaux de la maudite France, complexé que tu es! Peux-tu demander a la Cote d”Ivoire ce qui s’est passe avec ses malades (Coulibaly, Bakayogo et autres) évacués sur Paris et à la famille d’ATT sur ce qui s’est passe avec lui en Türkiye. Arrêtons l’idiotie et le grand complexe d’inferiorite si nous voulons construire une Afrique! Tu es une veritable HONTE et un pure produit de la FrancAfrique!

        • Il faut être vraiment dérangé et surtout pour quelqu’un qui se dit médecin pour ne pas comprendre que le temps passé à dormir parmi les détenus cracheux à provoquer la maladie de SBM qui l’a fait amener à la clinique.
          UN ANCIEN CHEF DE GOUVERNEMENT NE POUVAIT PAS RESTER EN RÉSIDENCE SURVEILLÉE AVANT SON JUGEMENT?
          Une année après le dossier ne bouge pas d’un iota,n’est on pas entrain de donner raison à SBM quand il a dit que son dossier a été classé pour cause d’absence d’éléments probants?
          La réalité est qu’on voulait l’éliminer,on a profité du dossier judiciaire qui cite son nom.
          Il a été assassiné du fait,non pas qu’on a refusé de l’éva uer à l’extérieur,mais du fait qu’on l’a mis en prison dans des endroits insalubres parmi des détenus qui l’ont sans doute contaminé car avec son âge le corps est faible.

  2. Nous espérons que cette cour constitutionnelle ne sera pas managée par une personne comme Manassa, sinon il y aura un autre coup d’état car les tricheries sur les résultats des élections ferons soulever le peuple et l’armée prendra le pouvoir encore et encore. Il fallait au moins respecter le dernier soulèvement du peuple en trouvant d’autre formule pour la proclamation des résultats des élections, mais cette commission n’a aucun respect des causes profondes de ce soulèvement du peuple d’août 2021, c’est dommage. Comment les intellectuels d’un pays ne peuvent pas tenir compte des causes des crises qui ont secouées ce pays il y a moins de deux ans? Cela s’appelle une aberration.

  3. La Cour constitutionnelle ne représente plus rien. Une cour indigne qui n’a de constitutionnelle que de nom.. C’est une coquille vide.
    Elle a perdu sa raison d’être le jour où, avec tous ses membres, elle a désigné président de la République un fauteur de coup de d’Etat qui s’est emparé du pouvoir de la manière la plus illégale possible.
    Elle a cautionné un parlement nommé et non élu, elle n’a jamais protesté quand des militaires sortis des camps ont allègrement piétinés toutes les institutions du pays, elle a fermé les yeux sur
    deux crimes ( coup d’Etat) qu’elle prétendait imprescriptible.
    Cette même cour n’a rien trouvé à dire quand l’ensemble des députés élus ont été démis de leurs fonction, méprisant ainsi le vote de la population.
    Alors ? Elle sert à quoi cette cour si ce n’est de la comédie ?

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