Candidature à la présidentielle 2012 : Modibo Sidibé bientôt membre d'un organe de l'Adema en Commune III

25 Nov 2010 - 00:00
25 Nov 2010 - 00:00
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C'est cet homme discret et travailleur, presque effacé, qui se trouve, aujourd'hui, au cœur des débats en cours au sein de l'Adema-PASJ, le premier parti politique  du pays, en termes d'élus et d'implantation sur le territoire national, comme candidat potentiel de la Ruche à la présidentielle de 2012. Même si lui-même reste silencieux sur la question, il est à supposer que cette   polémique concernant son appartenance ou non au parti de l'abeille est en train de le servir. Comme si ses éventuels concurrents avaient déjà commencé à travailler pour lui. En tout cas, ses partisans au sein de la Ruche  ne sont pas prêts à baisser les armes. Ils envisagent maintenant d'intégrer Modibo Sidibé dans une structure de base du parti afin de lui permettre de se présenter à l'investiture de l'Adema prévue en mai 2011.

On ne sait pourquoi, mais beaucoup de nos compatriotes pensent, à tort ou à raison, que Modibo Sidibé est le dauphin d'ATT. La sortie médiatique de la direction de l'Adema, le 13 novembre dernier, à la faveur d'une conférence de presse animée par son président, Pr. Dioncounda Traoré, est venue en rajouter aux interrogations que le commun des mortels ne cesse de se poser sur le futur dauphin du président de la République. En effet, comme le disait l'ancien président Alpha Oumar Konaré, le plus grand stratège politique que le Mali ait connu, si  " je dis le nom de mon dauphin maintenant on va le canarder ". C'est donc cette omerta sur le nom dauphin que le président ATT est en train, lui aussi, de cultiver en sa qualité d'expert en arts militaires. Mais comme les observateurs avertis, de même que les populations, ont hâte de connaître, même si c'est seulement en portrait-robot, le nom du probable successeur d'ATT au Palais de Koulouba, les simples faits et gestes du président de la République sont désormais passés au peigne fin.  Raison pour laquelle aucun ministre ne souhaite maintenant rater une manifestation présidée par le président de la République. Surtout en cette période de fortes rumeurs de remaniement ministériel. De même que le Premier ministre, lui-même, fait de plus en plus l'objet de respect de la part de ses ministres parmi lesquels certains se comportaient, il y a peu, en Premier ministre bis. Donné comme partant, il y a de cela presqu'un an, Modibo Sidibé demeure toujours en place comme si le président de la République tenait à lui dans la perspective de la présidentielle de 2012. Comment le remercier alors qu'on est encore loin du départ de la course à la présidentielle ?

C'est assurément cette équation qui taraude l'esprit du président ATT qui, comme tout bon jockey, veut garder son poulain hors de porter des adversaires qui peuvent se révéler redoutables voire maléfiques. C'est vrai que le Premier ministre Modibo Sidibé a aussi de la baraka sinon la crise des syndicats enseignants allait l'emporter, comme le ferait un ouragan, et cela n'eût été l'intervention directe du président de la République dans la résolution de cette crise. Il y a également le projet " Initiative riz " qui, en son temps, a fait couler beaucoup de salive et d'encre.

Sur ces deux tableaux, le temps avait fini par reconnaître les efforts déployés par le Premier ministre et son gouvernement dans la résolution tant de la crise scolaire que des difficultés d'approvisionnement des populations en denrées de première nécessité. Et, aussi paradoxal que cela puisse paraître, le front social s'est apaisé comme si quelqu'un avait ensorcelé les bouillants syndicalistes devenus presque des clandos tant ils sont devenus muets sur le contenu, de plus en plus maigre, du panier de la ménagère. Alors qu'en général, c'est durant ces périodes préélectorales que le front social bouillonne et se surchauffe dans la mesure où le politique est prêt à toute sorte de compromis en ce moment.

Est-ce les festivités du Cinquantenaire qui ont été un facteur pacifiant sur le terrain social ? Certainement. Même les leaders des partis politiques qui se disent de l'opposition, que sont le RPM, SADI et le PARENA, sont devenus comme des monnaies rares qu'on ne rencontre que très peu dans la circulation. Et même là, ceux-ci sont derrière des vitres teintées de grosses cylindrées qui, forcément, les éloignent quelque peu des préoccupations du citoyen lambda. Dans notre pays, on a l'impression comme si majorité et opposition avaient signé un pacte de non agression. A quelles fins et sur le dos de qui ?

C'est dans cette situation de calme plat, où le président de la République a beaucoup plus de soucis à se faire avec sa propre majorité hétéroclite qu'avec son opposition devenue aphone, que des barons de la Ruche préparent la guerre en vue du retour de l'Adema au pouvoir avec, s'il le faut, Modibo Sidibé. Qui est un non militant de l'Adema mais qui pourrait, aux dires de ses partisans, le devenir dès les prochains renouvellements des structures de base du parti, prévus avant la fin de l'année.

En effet, le maire du District, Adama Sangaré, secrétaire général de la section Adema de la commune III, qui serait un partisan fieffé du Premier ministre Modibo Sidibé, pourrait bien préparer le terrain pour le frère cadet de feu Mandé Sidibé, ancien Premier ministre, et ancien membre de la section Adema de ladite commune. Ainsi, Modibo Sidibé aura un piédestal pour monter sur le ring et croiser le fer avec  Dioncounda Traoré dont la candidature ne fait plus l'ombre d'aucun doute.

On se rappelle qu'à la conférence de presse de Dioncounda Traoré, à la Maison de la presse, des dizaines de militants de la commune III  étaient habillés en T-shirts portant le slogan : " La commune III a son candidat". Sans être un expert en graphologie, tout le monde a compris ce message dans ce sens :              " Modibo Sidibé est le candidat de la commune III ". Peut-être même celui de l'Adema-PASJ tout entier si, toutefois, ses partisans arrivaient à damer le pion à Dioncounda Traoré. Cette guerre en perspective, entre le militant historique et le militant coopté, sera certainement très serrée, de longue haleine et fratricide. Car l'unité et la cohésion au sein de la Ruche seront fortement entamées. C'est donc prématuré de vouloir couper court aux rumeurs de préparatifs de guerre au sein de la Ruche. Cela afin d'éviter d'être démenti dans un avenir pas si lointain.

Mamadou FOFANA

 

 

 

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