L’affaire Tomi/IBK dégage une odeur nauséabonde qui pollue très sérieusement l’obligation d’exemplarité qui s’impose à tout Président d’une République digne de ce nom qui ne se veut pas une République bananière.
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IBK et Tomi[/caption]
En réalité, la vraie question dans cette affaire n’est même pas dans le caractère fondé ou non des accusations très lourdes qui pèsent sur l’honneur du Président. De toute façon, la procédure judiciaire en cours en France nous apportera ou non les éléments de culpabilité.
La vraie question est plutôt celle à laquelle le Président IBK se doit de répondre ici et tout de suite : Comment se fait-il qu’un Président d’une République digne de ce nom puisse même être soupçonné tout simplement d’avoir une quelconque fréquentation avec des individus de certains milieux?
De telles fréquentations, sans même qu’il soit nécessaire d’attendre la confirmation judiciaire des graves accusations en résultant et qui pèsent lourdement sur IBK, ne s’assimilent-elles pas à une outrance à notre République de la part de notre Président?
Le serment prêté par IBK où il jure de
« préserver en toute fidélité le régime républicain, de respecter et de faire respecter la constitution et la loi, de remplir mes fonctions dans l'intérêt supérieur du peuple » est-il compatible avec des fréquentations douteuses à ce point que le Président semble entretenir à un niveau presque intime?
Cette question interpelle d’autant plus que, si jamais les accusations très graves contre IBK étaient avérées, les Maliens doivent savoir que nous serons exactement dans le cas d’espèce parfait de l’acte de haute trahison tel que prévu à l’article 95 de la Constitution qui, contrairement à l’acte d’accusation contre ATT, fait bien la distinction entre la haute trahison d’une part, et les faits qualifiés de crimes ou délits d’autre part: « La Haute Cour de Justice est compétente pour juger le Président de la République et les Ministres mis en accusation devant elle par l'Assemblée Nationale pour haute trahison ou en raison des faits qualifiés de crimes ou délits commis dans l'exercice de leurs fonctions ainsi que leurs complices en cas de complot contre la sûreté de l'Etat…»
Dans ce cas de figure, la Haute Cour de Justice, précipitamment mise en branle contre ATT, risque de devoir s’occuper d’abord du Président IBK. Pour l’honneur du Mali d’abord !
La rédaction