L’œil de Le Matin : Prioriser l’éducation pour reformater les mentalités en vue d’une meilleure refondation de l’Etat

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Pour mieux refonder la gouvernance d’un Etat, il faut beaucoup peser sur l’état d’esprit de la grande majorité des populations. En effet, le changement des comportements, donc des mentalités, est l’une des conditions sine qua non de la réussite de toute évolution positive. Pour y parvenir, il faut prioriser l’éducation comme stratégie.

Comme le dit Ilunga Ntambo Biamungu (Université de Lubumbashi), dans «Changement des mentalités», le changement des comportements constitue «le premier pilier pour la bonne gouvernance et le développement d’un pays ; le premier pilier du développement de toute nation». Et cela d’autant plus que, ajoute-t-il, «lorsque la population pose des comportements déviants ; entre autres des idées négatives arriérées, cela amènerait ce dernier à ne pas se développer».

L’éducation est donc la clé de voûte du changement de mentalité qui demeure la charpente centrale de l’avènement du Mali Kura. C’est à ce titre que l’éducation, dont il est question, doit impérativement accompagner l’indispensable changement des valeurs et de nos attitudes. Il le faut si nous voulons que le changement attendu aille dans «le sens de développer des capacités permettant de travailler ensemble pour un monde plus juste et dans lequel pouvoirs et ressources devraient être mieux répartis».

Le changement de mentalités découle généralement d’une prise de conscience impulsée par l’éducation. Il s’agit ici d’inculquer des valeurs permettant de mettre fin aux comportements perturbés c’est-à-dire aux antivaleurs qui rongent le pays et hypothèquent son développement socioéconomique et politique. Pour y arriver, il faut promouvoir «l’éducation pour la bonne citoyenneté responsable» provenant d’un système éducatif révisé avec le choix d’hommes et de femmes qu’il faut à la place qu’il faut dans la gestion des institutions étatiques et aussi des collectivités décentralisées.

Pour que le Mali Kura ne soit pas une nouvelle montagne accouchant d’une souris, le changement des mentalités doit viser tous les citoyens de ce pays dans la gestion de la chose publique, des collectivités et des entreprises privées pour avancer vers un développement intégral. Comme le défend si bien Ilunga Ntambo Biamungu, «l’éducation reste l’outil scientifique de valeur qui permettra aux citoyens d’un pays de modifier leur manière d’être (vivre)… Sans elle, il aura des animateurs inconscients qui, du reste, vont le conduire dans une chute terrible».

«Lorsque nous avons une population analphabète dans le pays, nous serons face à des problèmes majeurs du développement. Et si la population est bien éduquée, elles vont acquérir une maturité et cela assurera un développement intégral. Alors quel type d’éducation pour le développement du pays ? La réponse c’est que le développement du pays d’après nous nécessite une éducation à la citoyenneté responsable», poursuit-il.

Comme le dit également Eric Jean Paul Mwenze Wa Kyungu (Docteur en Sciences de l’éducation; spécialiste en psychopédagogie), «l’Homme a besoin d’acquérir ce qui est humain et qui pourra l’amener à s’adapter aux exigences pour appréhender la totalité du réel. C’est l’éducation qui doit lui procurer des moyens pour gagner correctement la vie et la faciliter aux autres… L’éducation nous aide à prendre conscience de nos forces et nos limites afin que nous nous sentions libre de penser, de sentir, de juger autrement dans la visée d’édifier notre monde».

L’éducation, selon de nombreux experts comme lui, est le moteur et la garantie du développement humain, de la transformation intégrale d’une société donnée. Clé du progrès, elle mène l’individu à l’excellence. Elle conduit l’homme au bien, à se soucier du bien commun, de l’engagement citoyen au bénéfice de la communauté et de l’Etat… Elle demeure alors la meilleure stratégie pour reformater les Maliens pour mieux servir le Mali Kura !

Moussa Bolly

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