Comme cela est devenu une tradition, le président du Congrès national d'initiative démocratique (CNID-Faso Yiriwa ton) a présenté hier, mardi 8 janvier 2013, ses vœux de nouvel an à la presse. La rencontre, qui a eu pour cadre la Maison de la presse, a permis au président du parti du soleil levant de faire une analyse rétrospective de la crise politico-sécuritaire que traverse le Mali depuis plusieurs mois. Pour Me Mountaga Tall, la tenue des concertations nationales consensuelles, inclusives et constructives reste toujours d'actualité ". Et il faut tout mettre en œuvre pour éviter toute instabilité dans le fonctionnement institutionnel du pays.
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Me Tall lors de la présentation de voeux[/caption]
Après avoir rappelé les prises de position du CNID-FYT depuis le coup d'Etat du 22 mars 2012 et son ancrage au sein du regroupement politique
"centriste" de la Convergence pour sauver le Mali (CSM), le président du parti du soleil levant a axé son intervention sur la crise sécuritaire au nord. Le Mali, dira-t-il, n'est pas comme certains pays issus de la balkanisation, un
"coupé-collé" de territoires pour constituer un Etat. "
Le Mali est une nation, une vieille nation qui s'est construite au fil des siècles. Une partie du territoire malien est certes occupée aujourd'hui, mais que nul ne s'y méprenne, on ne peut détruire la nation malienne à coup de canon… la commune volonté des Maliens de vivre ensemble dans le même espace géographique reste intacte ", a-t-il déclaré. Et Me Tall de souligner que face aux occupants, il ne faut pas envisager aller à une négociation sans une forme militaire de pression et de persuasion. Une force militaire au sein de laquelle l'armée nationale jouera un rôle de premier plan.
L'honorable Me Mountaga Tall a précisé que la gestion de la transition pose la problématique des voies à emprunter et des moyens à mettre en œuvre pour libérer les 2/3 du territoire national occupés par des jihadistes et des terroristes de tout acabit.
Le président du CNID-FYT a assuré que le parti du soleil levant prône depuis toujours ce qu'il appelle "
une union sacrée autour de la gouvernance"? C'est-à-dire autour du président de la République par intérim, du Premier ministre et du Gouvernement de transition.
Pour les responsables du parti du soleil levant, la transition ne doit faire l’objet d’aucun maximalisme. Ainsi, a-t-il déploré l’attitude de ceux qui ne veulent pas aller à la table de discussion entre Maliens tant qu’une hypothèse de régime d’exception est évoquée. De même, le leader du parti du soleil levant est gêné par les exigences de ceux qui tiennent à n’aller à ces assises qu’en pensant à un régime d’exception. «
Nous disons qu’il faut tout faire pour ne pas créer une nouvelle instabilité. Car, tant qu’il y aura une instabilité institutionnelle, nous n’arriverons pas à libérer le nord occupé», a-t-il déclaré. C'est dans ce sens que le leader du CNID a indiqué que les concertations nationales qu'il prône depuis le lendemain du coup d'Etat et qui sont acceptées par tous, restent encore d'actualité. Mais, précise-t-il, elles doivent être «inclusives, consensuelles et constructives». Elles doivent en particulier permettre l'insertion harmonieuse des propositions faites par le président de la République dans l'architecture institutionnelle prévue par la Constitution du Mali.
Pour Me Tall, la transition c'est aussi la gestion des préoccupations quotidiennes des Maliens, au premier rang desquels les questions humanitaires, la question de l'école , la crise de l'emploi des jeunes, etc. Et le leader du parti du soleil levant d'annoncer que la formation politique organisera bientôt un brain storming pour affûter les armes dans la perspective des prochaines échéances électorales.
Bruno D SEGBEDJI
Me Tall pour couper la poire en deux!
Me Mountaga Tall croit dur comme fer aux vertus du centrisme. «Ni anti-putsch comme le FDR, ni pro-putsch comme la COPAM», le CNID s’est résolument inscrit dans la voie médiane au sein de la Convergence pour sauver le Mali (CSM) afin de rapprocher les deux camps ennemis. Ce qui est à saluer.
Ainsi, le CNID et ses alliés YELEMA, la CODEM, le PCR et le RpDM étaient montés au créneau pour dire non au limogeage de l’ex-PM, qui a fini par s’en aller comme on le sait. De la même façon, l’honorable député élu à Ségou est gêné par la prorogation du mandat de l’Assemblée nationale, mais il n’accepte pas la dissolution de cette institution, comme celle de toute autre. Son discours est d’expliquer que même si l’on n’est pas d’accord avec le maintien d’une institution, il faut l’accepter, les supporter toutes comme le prix à payer à la stabilité du pays, en ce moment délicat de crise. Concernant les concertations nationales, Me Tall estime qu’il faut laisser dans les documents des assises les deux schémas, celui de la consolidation des institutions et celui de l’Etat d’exception, avec une garantie que ce dernier ne sera pas retenu par les délégués. Puisque, analyse-t-il, en excluant l’une des deux hypothèses, le FDR ou la COPAM boycotte la rencontre, selon le cas. Cette position médiane est compréhensible mais la question se pose de savoir par quel mécanisme on peut garantir que les assises n’aboutiront pas au choix de l’option d’exception, qui aboutit à la dissolution de l’Assemblée nationale, à la désignation d’un nouveau président de la République... C’est sur ce point que les centristes sont invités à faire des propositions claires pour rassurer le FDR et trouver une alternative satisfaisant la COPAM. Après tout, l’effet thérapeutique de ce forum sur la crise n’est peut-être pas à négliger. Ainsi, Me Tall propose par exemple qu’à défaut de dissoudre l’Hémicycle,
«une structure complémentaire peut être créée pour y intégrer ceux qui n’ont pas voix au chapitre» à Bagadadji. Il s’agit, en sorte, de bien couper la poire en deux.
Bruno D SEGBEDJI