Les partis politiques rejettent "catégoriquement la suspension de leurs activités par un décret ...

Suite à l’annonce de la suspension des activités politiques jusqu’à nouvel ordre par décret N°202-0318/PT-RM du 7 mai 2025 lors du conseil de ministres par ` le gouvernement de la transition, très vite la classe politique a réagi en rejetant le décret de suspension et le considérant d’illégal.

9 Mai 2025 - 10:29
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Les partis politiques rejettent "catégoriquement la suspension de leurs activités par un décret ...

Les partis politiques pour la constitution s’indignent de cette prise de décision par les autorités de la transition en expliquant que le statut de Partis politiques, leurs droits de citoyens et de justiciables maliens ne peuvent être suspendus car la Charte des Partis politiques, qui régit la vie et définit les règles de formation, d'organisation, de fonctionnement et de financement des Partis politiques, est toujours en vigueur en République du Mali, même si le décret de suspension ne le mentionne pas explicitement en précisant qu'aucune disposition de cette Charte ne donne à l'autorité administrative le pouvoir de suspendre un parti politique, une compétence exclusive des tribunaux judiciaires.

Selon le Collectif des Présidents, cette mesure de suspension porte gravement atteinte à certaines libertés fondamentales, notamment celles d'association, d'opinion et d'expression, craignent que cette mesure de suspension, plutôt que d'apaiser le climat social et préserver l'ordre public, ne constitue qu’un facteur potentiel de troubles et de tension sociales en constatant qu'aucun grief, aucune faute, aucun fait précis n'est reproché aux partis politiques concernés, et que l'invocation vague de «l'ordre public » ne suffit pas à justifier une telle mesure.

Pour cela, le collectif rappelle que toute suspension ou dissolution de Parti politique doit être individuelle, motivée, et fondée sur des actes clairement établis et spécifiquement énumérés par la loi et que l'exercice de leurs droits politiques et civiques constitue l'essence d'un Etat démocratique respectueux des droits de l’Homme. Ajout ‘il que ce décret de suspension des activités des Partis politiques et associations à caractère politique, pris en Conseil de ministres et signé par le Président de la Transition, dépasse les compétences qui lui sont reconnues en droit. Selon les partis politiques, il n'existe, à ce jour, aucune base légale au Mali permettant au Gouvernement de suspendre les activités des Partis politiques que même une éventuelle abrogation de la Charte des Partis politiques ne justifierait cette mesure de suspension, au regard des protections constitutionnelles dont bénéficient les partis politiques.

Fort de cela, le collectif constate avec inquiétude que les autorités de la Transition ont pris l'habitude de s'affranchir des lois de la République, y compris de celles qu'elles ont elles-mêmes fait adopter, constate également de la gravité de la situation sociopolitique et la fragilité du pays.

C’est pourquoi ils disent rejeter catégoriquement la suspension de leurs activités par un décret totalement illégal en dénonçant la poursuite de la tendance systémique des autorités publiques de la transition de restreindre l'espace civique et politique. Et ils vont assigner en justice les autorités de transition par rapport à son annulation.

« Dénonçons les actes d'intimidations et les violences dont nous sommes victimes, parfois orchestrés ou tolérés par des autorités publiques de la transition et leurs partisans, infiltrés dans des institutions de la République ; dénonçons la banalisation des violations des lois de la République, qui est non seulement dangereuse pour les libertés, mais affaiblit durablement la crédibilité des institutions. L'État de droit n'est pas une faveur accordée à certains : il est un rempart pour tous, y compris pour celles et ceux qui exercent aujourd'hui le pouvoir d'Etat ; regrettons que les autorités publiques de la transition actuelle ne prennent pas la pleine mesure de la situation fragile dans laquelle se trouve notre pays; EXIGEONS des autorités publiques de la transition un sens élevé de l'intérêt général, de la retenue et de la responsabilité historique, car le Mali a besoin d'apaisement, de dialogue et de rassemblement; exhortons les autorités publiques de la transition, à lever sans délai, cette mesure liberticide et démocraticide, afin de permettre à toutes les composantes de la société malienne de participer pleinement à l'animation de la vie publique nationale, en vue de jeter les bases d'une véritable refondation de nos institutions, pour un retour rapide à l'ordre constitutionnel » déclare le Collectif des Présidents.

Le Collectif des Présidents déclare également  qu’ils mettront en œuvre, avec calme et intelligence, tous les moyens légaux à leur disposition pour défendre l'État de droit, le respect de la Constitution et de la Charte de la Transition, la protection des droits économiques et sociaux des citoyens, la lutte contre la corruption, l'amélioration du pouvoir d'achat et la satisfaction des besoins de base de nos concitoyens notamment la fourniture régulière d'électricité, la protection des outils de travail, l'ouverture et l'accès aux écoles, l'accès à la santé, la mobilité en toute quiétude sur toute l'étendue du territoire national, et combattre le népotisme, les enlèvements, les séquestrations.

Bokoum Abdoul Momini/maliweb.net

 

 

 

 

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