Ces jours passés, dans les journaux et les radios, il n’y avait que cette histoire de candidature qui valait quelque chose. Les cœurs se calmeront-ils désormais d’une étrange certitude après les explications fournies par trois de nos responsables gouvernementaux ?
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Dr Cheick Modibo Diarra, Premier Ministre de la transition[/caption]
Notre boîte à images à Bozola nous a fait des gâteries en fin de semaine dernière. Non seulement le Premier ministre Cheick Modibo Diarra est venu, comme l’on dit en langue bamanan, exposer aux regards ce qu’il avait dans le ventre, mais nous avons aussi eu droit aussi aux propos de deux de ses ministres sur les préparatifs des élections générales de 2013. Après cette mise au point devant les téléspectateurs, on peut dire que le gouvernement nage désormais dans le même rythme sur les eaux calmes de la Transition. Respiration calme, avez-vous entendu de la surface des eaux ? C’est toute la satire de notre monde politique qui est visée. Ici, toute victime ou coupable supposé est condamné à un supplice tant qu’il ne vient pas à s’expliquer. D’abord, avec nos deux officiers supérieurs dans l’émission « Questions d’Actualité », nous avons appris autre chose en dehors de leurs travaux gouvernementaux et de cette histoire de candidature à la prochaine présidentielle qui nous arrive tout juste après. Le Général Konaté du département de la Sécurité intérieure et son cadet, le Colonel Coulibaly à l’Administration territoriale nous ont rassurés de nos malheurs et nos espérances par ces temps de surenchère du désespoir. Ils nous disent que nous sommes prêts à lutter à visage découvert. Les deux ministres entendent recouvrir le jugement et l’estime de l’opinion nationale car ils nous ont dit être conscients que cette estime du public pour l’équipe gouvernementale n’était plus générale. Et comment aurait-elle été générale si eux, au gouvernement, ne le partageaient plus ? C’est comme cela qu’il faut comprendre les quelques soupirs au sein de l’attelage gouvernemental.
Cheick Modibo Diarra redevient le premier du gouvernement en sortant d’un silence déraisonnable
Le doute méthodique sur sa candidature a fait table rase. En tout cas, la seule évidence qui est donnée à Cheick Modibo Diarra est qu’il faut au moins croire à sa protestation de l’autre soir à la télé. Provoqué, à la vérité, il répond au défi, comme on dit, avec un visage calme et brave. Il essaie de couper au jugement. Cheick Modibo Diarra a-t-il donné les explications qu’on attendait de lui ? S’était-il ouvert au Président Dioncounda Traoré sur son projet de message à ses compatriotes ? Enfin, comment nos compatriotes apprécieront-ils cette réalité du mot candidature désignant toute personne qui aspire à un emploi, à un titre ou qui peut se présenter aux élections ? Il y a comme un parfum d’égo qui suinte. Que ce soit lui ou les deux ministres de son gouvernement dans l’affaire qui nous concerne ici, on dira que renoncer à ce qu’on sait n’est pas facile. La résignation non plus n’est pas facile et il est difficile d’avoir la bouche fermée. Rappelons-nous la célèbre phrase de Chevènement : «
Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne !» sur le sujet, pour reprendre ainsi le chemin des travaux gouvernementaux. Cheick Modibo Diarra aussi, de son côté, sait qu’il n’est pas si facile de devenir ce qu’on est, de retrouver ensuite une mesure profonde. Le Premier ministre est ramené à ses dettes et cela va l’aider à mieux comprendre sa mission et son métier. Messager de ses paroles, il vient de tomber court sur la morale qui veut nous montrer que nous étions récusables à travers ces folles rumeurs.
S. Koné