Vague d’arrestations sur Bamako : Le coup de poing des militaires

18 Avr 2012 - 01:40
18 Avr 2012 - 15:47
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L’événement n’est plus créé ici par la rumeur. Depuis le mardi dernier, à Bamako, des arrestations ont été opérées dans les milieux politique et militaire, dont on attend confirmation. Sont-ce des signes d’ultimes tractations ? Bamako ne se réveille pas avec une gueule de bois, si vous nous passez l’expression, mais on sent que les populations sont à cran ce mercredi matin. L’arrestation de personnalités de haut rang de l’ancien régime, dans un contexte de préparation sinon de mise en route d’un gouvernement d’union nationale, ne présage de rien. On cite pêle-mêle Modibo Sidibé, le plus capé d’entre eux, Soumaïla Cissé, le Général Sadio Gassama, l’Inspecteur général Diagouraga, l’ancien Chef d’Etat major particulier d’ATT, le Général Sissoko, un haut gradé de la Gendarmerie, Bani Kanté…Le monde des banquiers est en émoi avec, dit-on, les interpellations de Abdoulaye Daffé de la BDM et Babali Ba de la BMS. Ce sera un multi-pack qui questionne. Avis à la CEDEAO et la classe politique locale,  la réalité du pouvoir est entre les mains des militaires. Disons-le tout de go : la mise en place des organes de la Transition est peut être une question de forme. Faut-il en faire tout un plat ? Le  futur gouvernement d’union nationale qui nous arrivera sur le fait pourra-t-il le porter sur ses épaules ? Que restera-t-il alors du passage du CNRDRE dans les affaires publiques ? Sans doute, des pages encore dans nos livres quand les uns et les autres commencent à se demander comment le CNRDRE allait-il porter ce droit d’inventaire de l’ancien régime comme une relique. On lui connaissait un droit opposable de la « tolérance zéro » lui venant de la signature de l’Accord-cadre du 6 avril 2012. Le Capitaine Sanogo n’abusait personne car il tenait des propos on ne peut plus clairs. On le  sait et on le devine appliqué à l’ouvrage. Mais saura-t-il éviter les chausse-trappes ? La Transition annoncée ne sera pas un long fleuve tranquille. Après les pourparlers d’Ouagadougou, le marché de l’occasion dans le landerneau politique était relancé. Deux acteurs politiques se rencontraient à l’hôtel Salam : le président Dioncounda Traoré et le Capitaine Amadou H. Sanogo.  Les différents acteurs cherchant à combler le vide laissé par tous ceux qui ont été écartés « aussi sec » des organes de la Transition. Ont-ils parlé seulement des futures arrestations? La nomination du Dr. Cheick Modibo Diarra au poste de Premier ministre ne pouvait en aucune façon être perçue comme une menace opportune pour les deux autres aboutissants de la Transition (l’intérim de la Présidence et le CNRDRE dont le rôle sera  à justifier). Si elle le devenait (la Primature), serait-ce à quel prix pour cette Transition ? On cherchait un personnel politique pas usé, mais usité. Le terminal, pour le futur gouvernement, sera décliné sur une garantie de service après-vente : ils ne participeront pas aux prochaines élections. Ce sera une équipe gouvernementale acquise au forfait, mais pas forcement une équipe de stagiaires, comme on l’a malicieusement souligné au début de la Transition de 1991. L’actuel Premier ministre est appelé à faire autrement ce métier. Disposant de larges pouvoirs et d’un carnet d’adresses faisant des plus envieux, on attend de voir. Quelle sera la portée de son background avec les Américains déjà si désireux de poser un pied sur le sol natal ? Son mode de désignation plaidera pour ce qui est attendu de lui. Mis en selle par l’autorité de proposition comme le CNRDRE et une autorité de désignation de la Présidence de la République, Cheick Modibo Diarra  sera, à n’en pas douter, un Don Quichotte de l’urbanité politicienne. Non seulement il va bousculer les codes habituels, mais aussi il va nous offrir une nouvelle expérience de shopping politicien. L’image des putschistes est à la une. Nous étions hier encore  sur le Mali des deux rivages. Au moment où se jouait un sort à Ouagadougou le lundi dernier, le gouvernement Mme C. Mariam Kaïdama Sidibé devait rendre le tablier, et voici que se dessinaient  les nouveaux contours de l’actualité politique du moment.  La question se pose de savoir si nous ne sommes pas devant un récit à clés. S.Koné

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