Menace sur la liberté d’expression, d’opinion et de manifestation au Mali : La carence du régime est pointée du doigt

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Des déclarations mensongères voire séditieuses, des agitations inopportunes et déraisonnées, des violences verbales et physiques sur fond de déchirures politiques, l’interdiction de manifester et d’exprimer son opinion,  se sont des valeurs auxquelles les démocrates au Mali  y tiennent véritablement.  Le régime  IBK  semble être  limité et se retrouve entre le marteau du Sud et l’enclume du Nord. A quand  la fin de cette situation ? 

En absence d’un consensus sur les défis majeurs auxquels est confronté le Mali et les enjeux auxquels il doit faire face notamment la sécurisation des biens et des personnes sur l’ensemble du territoire nationale comme le stipule la constitution de 25 Février 1992. Depuis que le Président de la République a  proposé une inopportune révision de la constitution, le pays s’est divisé entre le camp du Non et celui du Oui. Depuis juin, chaque camp se campe sur sa position  et mobilise ses troupes pour des démonstrations de force. Si tous les biens de l’Etat sont   acquis au camp du Oui (ortm, amap et autres) cela n’est pas pareil pour le  camp du Non. La plateforme ‘’An tè, à bana’’ qui défend farouchement le ‘’Non’’ est victime de privation de la part des organes de l’Etat comme l’ortm,  d’intimidation, de menace de mort et des tentatives d’assassinat comme le cas de Madou Kanté. L’ORTM qui diffuse complaisamment les fiches de déclaration des biens des fonctionnaires en se taisant sur la plus grande marche pacifique de l’histoire du Mali  fait le 15 juillet dernier par le camp du Non à la révision constitutionnelle. Quelle honte pour un service qui se veut la passion du service public et la démocratie malienne.  Les responsables de la plateforme ‘’An tè, à bana’’ ‘’ne touche pas à ma constitution’’ ne veulent pas s’arrêter à mi-chemin et ils envisagent une série d’activités de mobilisation y compris une grande marche citoyenne pour réclamer le retrait pur et simple du projet de révision constitutionnelle. Cette fois ci avec des méthodes et des slogans différents.  Les responsables de la plateforme souhaitent dénoncer l’insécurité au Nord du Mali, la violation de l’article 118 de la constitution du 25 Février 1992, le parjure du président de la République, le moment n’est pas propice pour une révision de la loi fondamentale et bien d’autres slogans.

Cette marche sera la troisième du genre entreprise par la plateforme qui est contre le projet de révision constitutionnelle. L’annonce de cette nouvelle mobilisation intervient suite au constat d’intimidation contre la liberté d’expression et d’opinion à travers des menaces, des tentatives d’assassinat et des condamnations judiciaires. Outre sa revendication de retrait du projet de révision constitutionnelle, la plateforme  ‘’ne touche pas à ma constitution’’ a élargi ses revendications en dénonçant la violation de la constitution par le président de la République, l’amputation et le tripatouillage du serment du Président, ainsi que d’autres points comme  l’incapacité du président et son gouvernement à enrailler l’insécurité sur l’ensemble du territoire, la solidarité avec les FAMAS et leurs familles, la politisation de la justice .

La plateforme indique que « l’article 118 de la constitution du Mali dispose en son alinéa 3 : « qu’aucune procédure de révision constitutionnelle ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire ». La plateforme constate que : des pans entiers du territoire national dans les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Ménaka et surtout Kidal échappent au contrôle de l’Etat Malien.

Aussi, plus de 130 sous-préfets sur 140 ne sont à leurs postes dans ces régions. Le retour de l’administration et des FAMAS à Kidal annoncé pour le 20 Juin, puis le 20 Juillet a été reporté sine die. Plus de 500 écoles sont fermées encore dans ces régions mentionnées. Plus de 600 Maliens et étrangers sont morts depuis Janvier au Mali du fait de la guerre et des actes de violence quasi-quotidiens. Les régions de Kidal et de Ménaka sont ensanglantées par une guerre civile intercommunautaire qui a fait plus de 100 morts et qui nous éloigne de la paix en creusant un fossé entre les populations et les groupes armés. Cette guerre fratricide  nous éloigne davantage de la paix surtout la récente prise de Ménaka par la CMA.

Quand au projet de révision constitutionnelle, l’article de la constitution de 1992 consacré au serment prêté par le président au moment de son entré en fonction, a été amputé de l’engagement à « garantir l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national ».  Cela équivaut à  une haute trahison de la part de celui qui est normalement le garant de la constitution, et constitue un parjure selon la plateforme  ‘’An tè, à bana’’. Elle  n’est pas prête à pardonner ce fait. La plateforme accuse aussi le président IBK d’indifférence à l’égard de l’armée. La découverte des corps d’une dizaine de FAMAS dans la région de Ménaka n’a pas dissuadé le chef suprême des armées à entamer son 128e  voyage à l’étranger (Abu Dhabi) en tant que Président de la République. Quelle indifférence pour un homme d’Etat ?

 Seydou Diarra      

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