Centre de développement des vaccins : La rançon de la performance

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Considéré comme une référence par l’OMS, il a été choisi comme site d’investigation sur le rotavirus.

Le centre de développement des vaccins (CVD-Mali) est la vitrine du Centre national d’appui à la lutte contre la maladie (CNAM). Ce centre est aujourd’hui à la pointe de la recherche et reste, à l’échelle africaine, un centre de référence pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il est dirigé par le Pr Samba Ousmane Diallo. Ce scientifique et son équipe ne cherchent pas la gloire mais plutôt l’efficacité dans la protection des enfants, notamment les moins de 5 ans qui constituent la cible du Programme élargi de vaccination (PEV) de routine. Le CVD confirme par ses brillants résultats, son efficacité dans la recherche vaccinale. Ainsi, ses recherches sur le vaccin conjugué de l’hemophilus influenzæ (HIB) ou pentavalent, ont permis d’introduire cet antigène contre les infections chez les tout petits dans le Programme élargi de vaccination en 2005. Ce germe et le pneumocoque sont responsables de la pneumonie chez les enfants. Au regard du potentiel scientifique du Centre de développement des vaccins, il a été choisi comme site d’investigation sur le rotavirus. Ce virus est responsable de la diarrhée chez les enfants. En outre le CVD a été également déterminant dans la trouvaille du vaccin conjugué A contre la méningite : MenAfrVac. Ce vaccin qui confère une immunité de 10 ans, est administré à la tranche d’âge de 1 à 29 ans. A ce propos, Marie Prierre Preziosi de l’Organisation mondiale de la santé (OMS-Genève) responsable du projet PATH (Programme axé sur les technologies en matière de santé) explique que les pays africains ont maintenant à leur disposition un vaccin sûr et efficace qui n’aurait pas pu voir le jour sans le travail extraordinaire réalisé par les chercheurs et les sites cliniques en Inde et en Afrique.

Le CVD-Mali a joué un rôle majeur dans le développement de ce vaccin, et ce, depuis 2006 en étant l’un des deux premiers pays africains à initier une étude clinique rappelle t-elle. La responsable du PATH témoigne également de la dimension scientifique des chercheurs maliens à travers le CVD. A cet effet, elle précise. « Le travail accompli au CVD lors de la première étude clinique nous a convaincus, nous promoteurs, de l’excellence scientifique et éthique du CVD, raison pour laquelle nous avons sélectionné CVD-Mali pour 2 autres études cliniques menées sur MenAfriVac indique notre interlocutrice. Ce capital de confiance a également poussé les partenaires à confier, une fois de plus, d’autres études au centre de développement des vaccins. Marie Pierre Preziosi a confirmé cet état de fait. Nous revenons une fois de plus au CVD pour mener l’étude clinique qui permettra d’obtenir les données permettant l’intégration de MenAfriVac dans le PEV de routine. Je pense que les Maliens peuvent être fiers du CVD et de son équipe scientifique. Il faut rappeler quelques personnes font la confusion sur le Fonds mondial ou Fonds global de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme avec le Fonds GAVI (un fonds destiné à la vaccination). Dans la gestion des deux fonds existent des présomptions de malversation. Notre interlocutrice n’a pas souhaité se prononcer sur la gestion de ces ressources. Mais elle a tenue à clarifier les choses pour l’opinion nationale. Le CVD n’a aucun lien avec ces deux fonds. Il n’a jamais reçu de fonds GAVI.

Marie Preziosi a précisé que l’idée que les études cliniques de la méningite A menée au CVD-Mali sont entièrement financées par les sponsors/promoteurs que je représente et par la Fondation Bill et Melinda Gates, l’université de Maryland et celui de John Hopkins et les fondations UBS Optimus et Merk. La toubib de l’OMS Genève relève par ailleurs que ces sponsors ont comme responsabilité de s’assurer que l’argent qu’ils donnent aux sites cliniques (qu’ils soient au Mali ou ailleurs) est utilisé à bon escient. Une manière de s’assurer que l’argent est bien utilisé et de procéder de manière systématique à des audits financiers. Pour toutes ces raisons, nous faisons venir systématiquement des auditeurs externes dans les sites cliniques dont le CVD. A cet effet, nous n’avons décelé aucune régularité dans la gestion sur nos sites en Afrique dont le CVD-Mali ou en Inde. Bien au contraire la vitrine du CNAM a été même félicitée dans le rapport d’audit externe. Il convient de souligner que d’autres structures de recherche dans notre pays, bénéficient de financements importants des partenaires. Nombre de ces structures continuent de donner la preuve par les résultats et de réaffirmer l’immense potentiel scientifique de notre pays à l’échelle mondiale. On citera volontiers le MRTC (un centre de lutte contre le paludisme), le serefo (un centre de recherche sur le sida et la tuberculose) entre autres.

 

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