Nous, les jeunes

Un putsch a été fomenté dans notre pays le 22 Mars  dernier. Motif : incapacité du  régime d’ATT à gérer correctement le pays et à résoudre la crise au Nord où ont péri des militaires et des innocents. Pourtant, de la prise du pouvoir par le CNRDRE du Capitaine Sanogo à nos jours, cette crise du Nord n’a fait qu’empirer, et ne parlons pas de la situation actuelle du pays. La jeunesse malienne n’est pas  indifférente à cette situation, loin s’en faut. Aussi, certains jeunes de l’intérieur et de l’extérieur se sont prononcés sur la crise malienne, plus particulièrement sur le CNRDRE. -Founè Keïta, Secrétaire de bureau : « Ils ont fait le coup d’Etat pour pouvoir résoudre le problème du Nord, mais depuis lors, rien n’a été fait. Pire, au lieu d’aller au front au Nord, ils (les gens du CNRDRE : NDLR) sont là, à Bamako, à se battre. Donc de grâce, ne gâchez pas nos munitions pour des intérêts personnels. Je dirai que le CNRDRE ne pense plus au Mali. C’est leur propre intérêt qui leur importe ». -Seydou M’bô, Malien résidant aux Etats Unis : « Ce problème du pays est trop compliqué. Moi je ne sais même plus quoi penser de cette histoire.  Je pense que c'est  à cause des Maliens eux-mêmes car si la population reste passive et ne réagit pas alors que le Mali nous appartient à tous, je pense que c'est foutu pour le Nord et tout le Mali ».   -Karim Kalé, Commerçant au marché de Niaréla : « C’est vrai qu’ATT n’était pas à la hauteur, et il est parti. Mais depuis qu’il est parti, rien n’est fait et le Mali ne fait que s’effondrer. Au lieu de procéder à des vagues d’arrestations, je pense que Sanogo doit se focaliser sur la crise du Nord car les  populations du Nord vivent des moments très difficiles et là, ce n’est pas bon pour le pays. Et je veux que Sanogo sache que les Maliens de l’extérieur ont des soucis de se présenter comme des fils du Mali à cause de la honte que leur pose la situation actuelle de notre pays. Que Sanogo fasse attention avant que la population n’entre en colère ! ». -Youssouf Niambélé, Agent immobilier : « Le CNRDRE ne doit pas adopter une idée politique, mais doit se concentrer sur la crise du  Nord. Il doit tout faire pour la stabilité du pays. Et le reste, ce n’est pas leur affaire car on a un Président et un Premier ministre, donc un gouvernement. Donc la politique ne regarde pas le CNRDRE : ce n’est pas leur affaire. On veut du résultat de leur part au Nord, un point c’est tout ! ». -Mme Fatoumata Camara, Planificatrice : «Le Mali a besoin du soutien de la CEDEAO, sinon le CNRDRE  ne pense plus au sort du pays. Et je souhaite que la situation revienne à la normale car on a assez souffert ». -Sambou Keïta, Commerçant de bois : « Je pense que le coup d’Etat n’a rien servi car depuis lors, tout se complique et rien ne va plus. Je veux que les militaires aillent au front. Bamako n’est le Nord, et le MNLA, Ançardine et  AQMI ne sont pas à Bamako non plus ». On constate sans se tromper que les propos de tous ces intervenants vont à l’endroit du CNRDRE et de son Capitaine, Amadou Yaya Sanogo, et aucun de ces propos n’est tendre envers la junte. Et si l’on s’en tient à ces propos, on peut dire que la majorité des jeunes maliens veut qu’à défaut de réintégrer les casernes d’où ils sont venus, les putschistes aillent au Nord combattre les rebelles et compagnies et défendent ainsi l’intégrité du territoire : ce qui fait d’ailleurs partie de leurs missions cardinales. En tout état de cause,  l’urgence de juguler la crise malienne se fait de plus en plus sentir. Et quand on sait que la patience de la population malienne a des limites... Cheick Oumar Keïta