Petits métiers de vacances : D’écolière à aide-ménagère

Pour elle, c’est l’occasion de travailler pour gagner un peu d’argent et soulager leurs parents. Pour ce faire, elle vient tous les ans à Bamako, pendant les vacances, pour faire l’aide-ménagère.

Sanata est une fille de teint noir, petite de taille et tous les temps habillée d’un t-shirt et d’un pagne noir. Elle est lycéenne à Ségou. Sanata vient d’une famille pas très nantie. Elle a des frères et aussi des sœurs et en tant que première fille, Sanata ne veut pas rester à la maison. Elle veut travailler pour aider ses parents.

« Quand on parle des vacances, beaucoup imaginent les voyages, les sorties, les moments en famille, les rires et la détente mais quant à moi, c’est tout autre », a martelé la petite Sanata pour faire que : « Depuis que j’ai grandi, je passe toutes mes vacances à Bamako. C’est toujours un plaisir mais ce n’est pas facile de vivre loin de sa famille ».

Derrière chaque jeune aide-ménagère vacancière, il y a une histoire de courage. Ce sont des jeunes filles qui, malgré leur jeunesse, portent déjà des responsabilités lourdes. Pour Sanata, être aide-ménagère vacancière, ce n’est pas juste faire la vaisselle ou balayer. « C’est supporter des remarques blessantes, faire des efforts physiques constants, et souvent, travailler sans réelle reconnaissance », dit-elle.

« Il y a des jours où je ne mange pas, je n’ai pas de repos dans la maison mais j’endure tout ça juste pour de ma mère et mes frères. Mais cela ne me dérange pas car je fais tout ça pour eux et c’est mieux que rien parfois. Et je suis sûre que j’aurais les bénéfices de mes efforts pour mes parents », a raconté notre aide-ménagère.

Pour son quotidien, Sanata explique : « Depuis le matin, je me lève à l’aube.  Je balaie d’abord la cour. Je fais la lessive et ensuite je prépare le petit déjeuner. Après le petit déjeuner, je pars au marché pour vendre des légumes (carotte, poivrons,), jusqu’à midi. Après ces travaux, je reviens faire les petites commissions et autres jusqu’au crépuscule ».

A la fin des vacances, Sanata, rassemble son petit salaire de trois mois et tout ce que son employeur ou autre personne de bonne volonté lui donnera, pour se faire plaisir et à sa famille. A ses dires, elle achète des petits cadeaux pour les membres de sa famille. Elle profite pour acheter ses effets scolaires. Elle y gagne aussi des habits, a-t-elle confié.

M’paye Doucouré

(stagiaire)