Assemblée générale ordinaire du Djoliba AC : Kéké passe le témoin à Baba

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Du changement au Djoliba AC ! Le comité directeur du club vient de porter le samedi 30 mars 2013 l’inspecteur général de Police Boubacar Baba Diarra à la tête de l’instance dirigeante des Rouges de Hérèmakono. Il succède à ce poste à l’emblématique Karounga Kéita «Kéké».

Karounga Keita et Boubacar Baba Diarra
Karounga Keita et Boubacar Baba Diarra

Samedi 30 mars 2013, Complexe Sportif de Hèrèmakono- La grande famille du Djoliba AC s’était donné rendez-vous dans l’enceinte dudit club pour assister à l’Assemblée générale ordinaire élective. L’atmosphère était bon enfant à Hérèmakono. De l’entrée du Complexe en passant par les allées, les bureaux et la pelouse servant de cadre aux travaux, on ne parle que de cet événement. L’ordre du jour portait sur plusieurs points. Mais le plus attendu était  l’élection du nouveau président. Le sortant Karounga Kéita «Kéké» se retire. Comme on pouvait s’y attendre, le vieux baobab Karounga Kéita, dans son discours d’ouverture, la gorge nouée d’émotion, déclare en ces termes : «Je ne suis pas candidat à ma succession… Le Djoliba a servi de moteur à ma vie. Je serai toujours personne ressource du club. J’ai connu toutes les émotions au Djoliba… Les meilleurs moments de ma vie, le les ai passés  avec ce club. Je remercie du fond du cœur les supporters et tous les dirigeants du Djoliba…» Le tout sous des tonnerres d’applaudissements !  Une page de l’histoire du club se tourne. Après 23 ans de bons et loyaux services à la tête du Djoliba AC marqués par des hauts et des bas, Kéké (23 ans de présidence, 18 ans comme entraîneur et 2 ans comme joueur) cède le fauteuil à l’inspecteur général de Police, Boubacar Baba Diarra, son vice- président sortant. Ce dernier a été élu à l’unanimité et acclamation pour un mandat de 4 ans renouvelable. Le témoin passe alors de main. Ses concurrents Mamadou Diarra dit Victor et Mme Djénabou Sanogo se sont volontairement retirés de la course à la présidence. Le Djoliba vient donc d’ouvrir une nouvelle page de son existence. L’inspecteur général de Police peut commencer à travailler. C’est un lourd héritage à gérer pour le tout nouveau président. Prenant la parole, le président Boubacar Baba Diarra a remercié les uns et les autres pour le choix porté sur sa personne et s’adressé à la famille rouge : « … Le Djoliba est un club historique qui s’est forgé une réputation et un label qui se vend très bien au Mali et sur la scène sportive africaine… En acceptant volontiers de vous succéder, je mesure la responsabilité d’une telle charge, convaincu que je n’ai nulle prétention de vous égaler. Vous laissez entre nos mains un bien précieux et c’est précisément parce que nous l’avons hérité que nous devons totalement être mobilisés pour le sauver aujourd’hui, le défendre demain et l’améliorer au travers du temps…»
Les défis à surmonter seront énormes pour le nouveau comité directeur du Djoliba AC. L’inspecteur général de Police Boubacar Baba Diarra fixe les priorités pour les quatre années à venir : «… Afin de perpétrer l’esprit Djoliba, il y a des efforts à faire pour mieux structurer le club à renforcer ses capacités managériales et techniques et que ce soit comme une fierté de tout le Djoliba qu’on s’y retrouve ensemble. Parce qu’il n’y a rien de mieux que de construire le pont entre les générations en vérifiant des idées et des notions dont on a besoin pour vivre. Nous avons trois choses à faire : s’organiser, travailler pour produire des meilleurs résultats sportifs. Je propose que nous concentrions tous les efforts du club autour de ces objectifs…»

L’urgence pour le président Boubacar Baba Diarra reste l’unification de la famille du Djoliba AC, toutes sections confondues autour d’un idéal commun.
On notait à cette Assemblée générale ordinaire, les 36 comités de supporters du Djoliba AC, les membres du comité exécutif, ceux du comité des Sages ainsi que les anciens sportifs du club (Cheickna Traoré dit Kolo national, Laïss, Abdoulaye Diawara dit Blocus, Kidian Diallo, Boubacar Touré, Alaka Bourama Traoré, Djénabou Sanago…). La cérémonie d’ouverture a enregistré aussi la présence remarquée et remarquable des invités de taille : Fédération malienne de football, Ligues de Bamako  et de Tombouctou, plusieurs clubs de Ligue 1, l’ancien ministre N’Diaye Bah et l’ambassadeur d’Allemagne au Mali.
Alassane Cissouma

Extrait du discours de Boubacar Baba Diarra, nouveau président du Djoliba AC

Boubacar Baba Diarra prononçant son discours
Boubacar Baba Diarra prononçant son discours

« … Pour commencer, je voudrais remercier du fond du cœur, tous les responsables sportifs ici présents qui nous ont fait l’insigne amitié d’honorer par leur présence la présente Assemblée Générale de notre club. Par ce geste, vous contribuez à la magnificence de l’esprit sportif qui est le primat des exigences dans notre univers. Que vous en soyez loués… La parole est impuissante à exprimer le sentiment de profonde gratitude que j’éprouve en ce moment solennel, de passage de témoin, à la tête du Djoliba Athéltic Club notre association commune de football. Il me faut pourtant parler parce que le devoir et la circonstance de football. Je voudrais à l’entame rendre un vibrant hommage à mes aînés ici présents, aux membre du Comité Exécutif et du Conseil d’Administration, à ceux du Comité Central des supporters et à l’ensemble des Comités de supporters du Djoliba Athlétic Club qui viennent, par leur vote, de me porter à la tête du club le plus emblématique du football malien. Je ressens au plus profond de moi-même l’honneur qu’ils viennent de me faire en inscrivant mon nom aux côtés d’éminentes personnalités dont Tiéba Coulibaly, Tiécoro Bagayoko, Abdoulaye Traoré « Tout Petit » et Karounga Kéita, tous des grans hommes qui ont conduit des années durant la destinée de notre club et en constituent ses vrais bâtisseurs. Qu’ils reçoivent ici l’expression de ma profonde gratitude.
Le Djoliba est un club historique qui s’est forgé une réputation et un label qui se vend très bien au Mali et sur la scène sportive africaine. Mon amour pour le Djoliba remonte aux années 1990  où très jeune garçon du quartier populaire de Oulofobougou, je venais solliciter la mansuétude d’un spectateur du jour pour m’aider à franchir le dispositif  de contrôle des éléments du Service Civique aux portails du « Stade Bouvier ». A cette époque une génération de joueurs alluma dans mon cœur la flamme du Djoliba. C’était une génération de joueurs engagés, animés d’un courage dit indien qui se battaient jusqu’au dernier souffle lors des rencontres sportives.
Parmi ces joueurs, je citerai Warabaye, Laïss le Capitaine téméraire, Colo National, mal coiffé, Karounga Kéita, Boubacar Touré, le puissant blocus, Barou Maïga, Sadia Cissé, Kindia Daillo, Kaloga et le petit Mara. A cette génération, a succédé une génération de rêve qui recelait des joueurs talentueux tels que : Alaka Birama Traoré, Zito, Fantamady Diarra Gobber, Boubou Camara, Poker, Remetteur, Kader Gueye, Niambélé, Décoster, Seyba Ballon, Moké Diane, Cheick Sanagré, Ali Ouattara, Konty et Tamboura avec à leur tête un certain Karounga Kéita comme entraîneur et Sadia Cissé comme capitaine. Cette génération a été lus tard renforcée par d’autres joueurs comme : Youba Cissé, Sadio Cissé, Muller, Kassoum Touré, Fagneri Diarra et Ousmane Diallo petit Sory.
C’était là le grand Djoliba dans toute sa gloire, dans toute sa splendeur. Qu’il me soit permis de rendre un vibrant hommage à ces joueurs qui se sont battus pour la grandeur et la gloire du Djoliba sans motivation aucune. Ils ont porté haut le flambeau du Djoliba. Cette génération de joueurs a exercé une fascination sur moi et à raviver mon amour pour le Djoliba.
Certains d’entre eux nous ont quittés répondant ainsi à l’appel du destin. Que leur âme repose en paix. D’autres sont parmi nous et animent actuellement le Comité des sages du Djoliba et continuent de rendre de grands services au club.
C’est pour quoi les jeunes générations, y compris ceux très nombreux qui sont dans cette enceinte et que je félicite pour leur prouesse de la saison écoulé (champion 2012 avec 30 matches sans défaite et finaliste de la Coupe de la Confédération Africaine) doivent accepter cet héritage, l’assumer et perpétrer l’esprit Djoliba… En raison de l’émotion qui m’étreint, souffrez que je puisse rendre le juste tribut d’hommage et de reconnaissance envers un homme ici présent dont le nom se confond avec celui du Djoliba Athlétic Club. Pour ne pas le nommer, je veux parler de Karounga Kéita « Kéké » pour les intimes, qui a tout donné pour la gloire et le prestige de notre club. Après tant d’années passées au service du Djoliba, il décide de lui-même de passer le témoin. Quelle leçon d’humanité et de sagesse que j’éviterais de heurter.
J’éprouve beaucoup d’admiration pour mon aîné qui a construit des infrastructures et les installations qui nous abritent aujourd’hui à Hèrèmakônô et qu’il nous lègue. Tout cela a été l’œuvre de sa vie : 43 ans au service du Djoliba dont 2 ans comme joueur, 18 ans comme entraîneur et 23 ans comme président. Kéké ne nous lègue pas seulement des biens matériels, mais aussi des beins immatériels à savoir sa grande sagesse, son acceptation du droit à la différence, son esprit de compréhension, sa capacité d’écoute, son humilité et son engagement sans faille à perpétrer l’esprit Djoliba.
Cher aîné, j’image le sentiment qui vous anime en ce moment, celui du regret d’abandonner le vieux château que vous avez battu et entretenu des années durant. Ce sentiment, je le comprends car il faut s’être ruiné durant des générations à réparer le vieux château pour apprendre à l’aimer.
Soyez sans regret, cher ainé. Vous avez parfaitement accompli votre part d’engagement dans la construction du Djoliba et le Djoliba vous le revaudra tout le reste du temps.
C’est pourquoi, en acceptant volontiers de vous succéder, je mesure la responsabilité d’une telle charge, convaincu que je n’ai nulle prétention de vous égaler. Vous laissez entre nos mains un bien précieux et c’est précisément parce que nous l’avons hérité que nous devons totalement être mobilisés pour le sauver aujourd’hui,   le défendre demain et l’améliorer au travers du temps.
Cher aîné, rassurez-vous, ce temps n’est pas encore le départ nous n’avons fait que déplacer le curseur pour vous alléger des tâches assez contraignantes pour votre âge…
Afin de perpétrer l’esprit Djoliba, il y a des efforts à faire pour mieux structurer le club à renforcer ses capacités managériales et techniques et que ce soit comme une fierté de tout le Djoliba qu’on s’y retrouve ensemble. Parce qu’il n’y a rien de mieux que de construire le pont entre les générations en vérifiant des idées et des notions dont on  a besoin pour vivre.
Nous avons trois choses à faire : s’organiser, travailler pour produire des meilleurs résultats sportifs. Je propose que nous concentrions tous les efforts du club autour de ces objectifs.
Croyez-moi. C’est facile de faire des efforts si on sait où on va. Ces efforts là constituent le plus grand optimisme que nous pouvons trouver pour notre club parce que, quand une famille, quand une entreprise, quand une association sait, comprend qu’il lui suffit de faire des efforts pour s’en sortir et que de nouveau son horizon s’éclaire alors les efforts ne sont rien…
Je veux finir par cette dernière phrase qui est celle-ci : les problèmes considérables que nous avons devant nous, ces problèmes impressionnants, nous n’avons de chance de pouvoir les résoudre que si un climat nouveau se crée  au sein du Djoliba, un climat qui ne sera pas celui d’affrontement, mais un climat de respect des opinions différentes et de volonté de les réunir pour travailler ensemble.
Aucun d’entre nous ne détient le monopole de la pureté d’intention. Je puis combattre au nom de ma route, ou telle autre route, qu’un autre a choisie. Je puis critiquer les démarches de sa raison. Les démarches de la raison sont incertaines. Mais je dois respecter cet homme sur le plan de l’esprit s’il peine vers la même étoile. Aussi et surtout quand la contradiction se fait si urgente il faut se hâter de la surmonter. Car rien ne l’emporte sur un besoin qui cherche son expression.
Kindia, Victor, Euso Diarra rejoignez nous pour qu’ensemble nous construisions le grand Djoliba.
A l’analyse, tous sous les mots contradictoires, nous exprimons les mêmes élans : le progrès  du Djoliba, la gloire du Djoliba. Nous nous divisons sur les méthodes qui sont les fruits de nos raisonnements et non sur les buts. Nous partons en guerre les un contre les autres dans la direction de la même terre promise.
Pour le bien du Djoliba et afin que nos efforts ne soient vains retrouvons nous dès aujourd’hui. Vous ne serrez pas à l’étroit parmi nous.
Enfin peuple du Djoliba merci pour votre maturité. La tenue des présentes assises était une gageure, un pari. Vous avez gagné le pari n’en déplaise aux mauvais cassandres qui avaient prédit un samedi noir dans les mares de l’hippopotame à Hèrèmakônô. Qu’ils réactualisent leur conception et leur connaissance de l’esprit Djoliba qui demeure inébranlable.»

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