Dr Alioune Badra Traoré, président de la fédération malienne de taekwondo “Notre athlète qualifié pour les Jeux olympiques a été pris en charge par le Cnosm” “Nous avons énormément de capacité technique et organisationnelle, mais nous n’avons pas le moyen de suivre tout cela”

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L’arbitre olympique de taekwondo depuis des années, Dr Alioune Badra Traoré, ceinture noire 7ème dan, est l’actuel président de la Fédération malienne de taekwondo. Il nous a accordé une interview dans laquelle il est question de l’état actuel du taekwondo malien, le bilan de la saison écoulée, les perspectives de la discipline, les défis majeurs auxquels il compte se pencher pour le reste de son mandat et enfin l’apport du Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) dans la promotion et le développement du taekwondo malien.

Aujourd’hui-Mali: De façon générale, comment jugez-vous l’état actuel du taekwondo malien?

Dr Alioune Badra Traoré : D’abord, il faut comprendre qu’un pratiquant de taekwondo dans sa vie, et dans tout ce qu’il fait, n’est jamais satisfait. Pourquoi ? Parce qu’il aspire toujours à la perfection. Il analyse tout ce qu’il fait tout en corrigeant les défauts et avancer.

De façon globale, le taekwondo malien ne se porte pas si mal que cela parce que nous menons régulièrement des compétitions au niveau national et nous avons participé à des compétitions internationales, malgré la crise sanitaire qui a fortement impacté les activités sportives au niveau international. En plus de cela, nous avons pu mener plusieurs activités de formation et de développement. Si nous regardons dans l’ensemble, nous pouvons dire que le taekwondo malien se porte bien, même si nous voulons faire encore mieux.

Quels sont les défis majeurs à relever au cours du reste de votre mandat?

Le défi majeur, c’est surtout la gouvernance. Il faudra que chaque personne, chaque entité de la Fédération malienne de taekwondo, sache exactement quel est son rôle et qu’il joue ce rôle. C’est avec cela que nous pouvons grandir une association et faire avancer les personnes dans une symphonie bien rythmée pour atteindre le haut sommet. Quand il y a un problème, que chacun joue son rôle et fasse en sorte que ce problème soit résolu de la meilleure manière. Il y a plusieurs manières de résoudre un problème, mais lorsque tout le monde se met ensemble, la meilleure solution est vite trouvée.

L’autre défi majeur, c’est de faire en sorte que les ligues, les clubs, les différents responsables sachent exactement leur rôle. Avec cela, je suis sûr que nous pourrons porter plus haut le flambeau du taekwondo malien.

Pouvez-vous nous faire le bilan de la saison écoulée et les perspectives pour la saison en cours?

Comme toutes les autres disciplines sportives, nous n’avons pas pu faire grand-chose dans la saison écoulée. Malgré cela, nous avons pu participer aux qualifications pour les Jeux olympiques où un de nos athlètes (Seydou Fofana) a pu obtenir son ticket pour la phase finale du tournoi. D’ailleurs, c’est le seul athlète malien qualifié pour les Jeux olympiques.

Ensuite, nous avons pu exécuter nos différents programmes de compétition, de formation et de préparation de toutes les catégories (cadette, junior et senior). En plus de cela, nous avons pu participer au dernier Championnat d’Afrique de taekwondo, Dakar 2021 où nous avons remporté de médaille. Au cours de cette compétition, nous avons aussi pu faire participer certains de nos arbitres et d’autres accompagnateurs pour qu’ils s’imprègnent de l’expérience d’une compétition internationale afin d’améliorer le niveau de compétition nationale au pays. Pour terminer, nous avons aussi participé à l’Open de Turquie où le Mali a remporté une médaille d’or.

Notre athlète qualifié pour les Jeux olympiques a également participé à l’Open d’Espagne afin de faire une mise en jambes, en vue de sa préparation pour les prochains Jeux Olympiques.

Que comptez-vous faire pour consolider les acquis et rehausser davantage l’image du taekwondo malien ?

Consolider les acquis, c’est de voir tout ce que nous avons fait de positif ces dernières années en termes de résultats sportifs. Nous les analysons chaque fois lors de nos rencontres et nous essayons de garder tout ce qui a été positif, mais de corriger tout ce qui a été négatif. Avec cette culture liée à la gouvernance, je pense, nous sommes en train de mettre cette discipline là où elle n’a pas la possibilité de faire marche à l’arrière.

Aujourd’hui, quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confronté?

Nous sommes confrontés à plusieurs difficultés qui nous empêchent de réaliser certains de nos objectifs. Premièrement, nous sommes  confrontés à cette pandémie de Covid-19 qui nous impacte énormément en matière d’activité, de financement. Chaque fois, nous avons pour un financement autre que celui du Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) et du ministère de la Jeunesse et des Sports, nous sommes toujours confrontés à la problématique de la Covid-19.

Ensuite, nous sommes beaucoup confrontés à un manque de financement car, aujourd’hui, le taekwondo malien est en crise de croissance. C’est-à-dire que nous avons énormément de capacité technique, d’organisation, de formateurs, mais nous n’avons pas le moyen de suivre tout cela.

Pouvez-vous nous parler de l’apport du Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) dans la promotion et le développement du taekwondo au Mali ?

La place du Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) est très grande dans la promotion et le développement de taekwondo malien. D’abord, à travers un financement annuel qui nous permet de soutenir nos rythmes d’activité nationale. Cela est très important parce que pour aller combattre à l’extérieur et avoir des médailles, il faut d’abord se former en interne. Donc, le Cnosm nous donne cette possibilité. Il joue également un rôle de stabilisateur de nos associations sportives. Il est important de dire que notre athlète qualifié pour les Jeux olympiques a été pris en charge par le Cnosm parce que nous avons pu bénéficier d’une bourse de préparation et de formation de l’athlète. En plus de la bourse, le Cnosm lui a fourni une somme forfaitaire mensuelle pour soutenir son moral et son argent de poche. Le Cnosm a donc joué sur tous les tableaux pour nous permettre d’avancer dans la préparation de notre athlète.

Si vous avez un message à lancer au monde du volleyball. Lequel serait-il ?

Il faut que chacun sache qu’il a un rôle à jouer, du plus petit au plus grand. C’est-à-dire que chacun à sa brique à apporter dans la construction de la maison du taekwondo. Je veux que chacun sache que tout le monde est important et de tout faire pour ne pas lorgner sur le rôle d’un tel, mais de jouer son rôle et c’est comme cela qu’il va grandir. J’invite les uns et les autres à la persévérance. L’histoire de la pratique de taekwondo, c’est l’histoire d’une vie.

Réalisé par Mahamadou TRAORE

 

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